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vendredi 29 mars 2024
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Saint-Étienne Évènements appelle au secours

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Son rendez-vous phare de septembre, la Foire économique est, certes, à ce jour maintenue. Mais les très fortes incertitudes liées au contexte sanitaire et une activité extrêmement réduite depuis mars ne l’invitent pas à l’optimisme. Dépouillée de perspectives nettes, la structure lance auprès des collectivités un appel à l’aide…

Vue du nouveau Parc expo de Saint-Étienne © Cimaise architectes / Life design

« A l’heure où je vous parle (mercredi 29 juillet, NDLR), oui, la 72e Foire internationale est toujours maintenue », confirme Laurence Bussière, directrice de Saint-Étienne Évènements. Sauf que le flou aussi, joue plus que jamais le maintien sur les nerfs de la structure née du rapprochement entre l’association Foire économique Saint-Étienne Parc Expo et le géant GL Events.

Ce, malgré l’éclaircissement, le 27 juillet, du ministre en charge du Commerce extérieur et de l’Attractivité : foires et salons pourront rouvrir sans jauge limite, dans le respect des gestes sanitaires le 1er septembre. En fait, « nous sommes autorisés à accueillir depuis mi-juin, sous condition strictes. Mais tout peut être remis en cause du jour au lendemain. Le risque financier pris pour organiser la Foire est ainsi colossal », souligne Laurence Bussière. D’autant que la menace Covid n’a rien de fantôme sur les coûts : 1 000 m² d’expositions perdus pour agrandir de 30 % les allées, stands plus étalés, désinfections régulières et approvisionnement en masques et gels à assurer, tout comme un flux limité de visiteurs à l’intérieur.

En plus d’un contrat de commercialisation pour Métrotech, Saint-Étienne Évènements est titulaire d’une DSP (délégation de service public) pour quatre sites appartenant à la Ville de Saint-Étienne ou Métropole : Parc expo, Centre de congrès, les espaces réceptifs de la Cité du design et les 1 000 m² de la Verrière de Fauriel dont l’aménagement s’achève cet été. Sur l’offre local d’accueil de tourisme d’affaires, l’entreprise est incontournable. Mais, depuis mi mars, son activité est à l’arrêt complet.

Une perte de chiffre d’affaires évaluée à 70 %

Hormis la Foire économique, son très hypothétique agenda ne compte, d’ici décembre, que le Salon du Camping car neuf, celui de l’Étudiant, et, « normalement », le BMX indoor et la Sainté Lyon, tous au seul Parc expo. Pour le reste et ailleurs, « l’activité est toujours à zéro, se désole Laurence Bussière. Congrès, convention, séminaires ont tous été annulés ou, au moins, reportés mais sans certitudes, à 2021. Les entreprises attendront le dernier moment pour confirmer leur activité “corporate” ». La perte du chiffre d’affaires est actuellement, et sous couvert que les événements cités se maintiennent, évaluée à plus de 70 % en 2020 rien que pour le Parc Expo et le chômage partiel touche plus de 80 % des 24 employés de la structure. Tous les commerciaux sont depuis juin affectés à la commercialisation de la Foire qui aurait dû débuter en mars : « Nous en sommes tout de même à 75 % de vente contre 82 % d’habitude, au milieu de l’été. Il faut dire que nos plus de 300 exposants, venant à 70 % de la région, ont, eux, aussi besoin de cet événement pour se créer des perspectives. »

« Nous en sommes tout de même à 75 % de vente contre 82 % d’habitude, au milieu de l’été. Il faut dire que nos plus de 300 exposants, venant à 70 % de la région, ont, eux, aussi besoin de cet événement pour se créer des perspectives. »

Laurence Bussière, directrice de Saint-Étienne Évènements, parlant de la Foire de Saint-Étienne

Des difficultés qui interviennent alors que Saint-Étienne Évènements vise une hausse de 80 % de son activité d’ici 2026 dans le cadre d’un plan d’investissements de 28 millions sur ses sites (à 65 % à la charge des collectivités) dont 20 rien que pour moderniser le Parc Expo. L’essentiel de ce chantier sera cependant bien livré pour la 72e édition de la Foire. Si pour cette dernière, Saint-Étienne Métropole et la Région ont accordé des aides directes ou indirectes exceptionnelles de respectivement 125 000 et 150 000 euros, Laurence Bussière demande aux pouvoirs publics une bouée de sauvetage de plus grande ampleur : « Tout le monde est secoué par la crise. Mais si les restaurateurs ont pu reprendre, au moins en grande partie, au bout de deux mois et demi, notre activité est à l’arrêt complet hormis quelques grands événements incertains. Il faut que l’État, la Région, le Département, la Métropole nous accompagnent… Si ce n’est pas fait rapidement à Saint-Étienne, ce le sera dans d’autres villes. » Et il sera alors trop tard…

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