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dimanche 19 janvier 2025
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Finances publiques : l’université voit son déficit s’accentuer

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L’Université Jean Monnet de Saint-Étienne garde son autonomie © IF Média

Le monde universitaire s’ajoute à la longue liste toujours plus épaisse des collectivités locales, métiers, associations et autres structures dénonçant des coupes budgétaires attendues de la part de l’Etat jugées illégitimes. La direction de l’université Jean-Monnet de Saint-Etienne a adressé aux rédactions locales un communiqué pourtant interne, destiné aux personnels, cet après-midi. Il est signé de son président Florent Pigeon : « L’Université Jean-Monnet, comme un grand nombre d’universités et d’établissements publics d’enseignement supérieur français, traverse une période de tensions et d’incertitudes budgétaires. Le projet de budget 2025 du gouvernement, s’il est adopté, marquerait un recul sans précédent de l’accompagnement de l’État aux missions fondamentales de formation, d’insertion professionnelle et de recherche des Universités. Ce recul viendrait s’ajouter à la sous dotation en moyens d’un grand nombre d’universités (à ce propos, la direction de Jean-Monnet nous avait expliqué son cas particulier en 2022), à la prise en charge sur leur budget propre depuis 2023, d’une partie des mesures salariales de l’État en faveur des fonctionnaires ainsi qu’à l’inflation qui a considérablement augmenté le coût de fonctionnement des établissements. » 

5,6 M€ au lieu de 3,5 M€

Pour cette raison, poursuit le communiqué, « nous sommes aux côtés des autres universités françaises, pour demander au Gouvernement de revoir ses décisions et de garantir un financement juste et durable pour l’enseignement supérieur et la recherche ». Dans ce « contexte », la direction de l’université stéphanoise étaye sa situation actuelle déjà évoquée dans nos colonnes à la rentrée : « En 2024, la succession des chocs budgétaires liés à la hausse du coût du gaz et de l’électricité et aux mesures salariales décidées par l’État représente un surcoût budgétaire de 3,5 M€. Ce surcoût n’ayant pas été compensé par l’État, l’Université a dû le prendre en charge. La politique de gestion rigoureuse et la dynamique de ressources propres de nos secteurs de formation et de recherche devraient permettre en fin d’année de limiter le déficit à un niveau inférieur à ce montant. Compte tenu des orientations du gouvernement pour 2025, c’est à un tout autre niveau de difficultés auquel nous sommes confrontés pour l’année qui vient. »

Mais, selon les indications ministérielles, le budget qui sera présenté au CA le 9 décembre repose sur une subvention pour charges de service public de l’Université en régression de 1,32 % par rapport à 2024 soit 780 000 €. « À ce premier choc budgétaire, s’ajoute la décision, elle aussi inédite, de transférer aux universités la charge liée au relèvement du taux de cotisation employeurs de la fonction publique d’État. » Cela représente 1,8 M€ supplémentaire pour Jean-Monnet qui doivent être financés sur ressources propres, sans aucune compensation. Enfin, aux diverses réformes (réformes du BUT, des études de santé…) « qui ne se sont pas accompagnées de financements à la hauteur des coûts engagés », s’ajoutent « le coût d’avancement des personnels (GVT) et diverses mesures nationales supportées sur ressources propres comme le service santé étudiants, l’indemnité télétravail, le forfait mobilité durable, la revalorisation du SMIC ». Conclusion : malgré les tentatives d’optimisation, le déficit prévisionnel 2025 devrait s’élever à 5,6 M€…  

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