L’antenne stéphanoise du Refuge déménage et entre dans l’aire du renouveau
Vendredi 10 septembre, la Fondation Le Refuge inaugurera les nouveaux locaux de son antenne-relais ligérienne, désormais situés rue Aristide Briand, à Saint-Étienne. Reconnue d’utilité publique, la Fondation a pour but de prévenir l’isolement et le suicide des jeunes LGBT+, de 14 à 25 ans, victimes d’homophobie ou de transphobie, qui sont en situation de rupture familiale. « Les locaux que nous occupions jusqu’à présent étaient prêtés par la mairie, qui a souhaité les récupérer, indique Sébastien Charrier, correspondant relais du département de la Loire. Nos nouveaux locaux sont plus grands, plus fonctionnels. Ils disposent de plusieurs espaces pour pouvoir travailler paisiblement avec les jeunes. » Un changement d’adresse qui va de pair avec le changement de direction de la Fondation, au niveau national.
La crise sanitaire a isolé les jeunes
Une direction qui souhaite donner une nouvelle impulsion à la Fondation, qui manque cruellement de lits. En effet, Sébastien Charrier précise qu’il en faudrait dix fois plus au niveau du pays pour pouvoir accueillir tous les jeunes en difficultés. « La crise sanitaire a accentué ce phénomène. Nous avons affaire à des jeunes qui sont rejetés par leur famille et qui ont été bloqués avec elle. » C’est pourquoi le refuge leur offre une aide psychologique, administrative, leur apporte l’écoute nécessaire et jour un rôle de sensibilisateur dans la prévention des MST. Car pour le correspondant relais du département, un jeune à la rue peut vite tomber dans l’engrenage de la drogue, de la prostitution, et en voir sa santé affectée. « Nous sommes là pour leur donner un second souffle de vie. Les jeunes peuvent m’appeler jour comme nuit, je réponds. Leur bien-être est primordial. »
Plus de formation
Car malheureusement, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, même en 2021. « Les mentalités demandent encore à évoluer, regrette Sébastien Charrier. Souvent, cela vient de l’environnement familial, d’un conditionnement, de la religion. Cela peut faire que les gens ne sont pas ouverts. Alors que j’intervenais dans une école, une élève de 14 ans m’a dit que c’était une bonne chose que les homosexuels soient lapidés dans certains pays. 14 ans ! » Heureusement, le correspondant relais peut compter sur une nouvelle direction qu’il trouve très à l’écoute et impliquée pour mener ensemble de nouveaux projets. Parmi eux, davantage de formation pour les bénévoles qui, selon lui, peuvent en manquer sur certains sujets et commettre des maladresses. Bientôt, il espère aussi pouvoir ouvrir deux à trois lits, puis à terme une douzaine, afin d’accueillir au mieux ces jeunes.