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Le Parc du Pilat passe le savoir-faire immatériel au peigne fin

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Mercredi, le PNR du Pilat a présenté cette démarche très particulière. ©PNR

La démarche a été lancée en 2018. Mais le PNR, Parc naturel régional, du Pilat l’a dévoilée mercredi. Le Parc a mis en place un programme de conservation et de transmission des savoir-faire des activités traditionnelles. Dans le domaine du textile en particulier : plus d’une de ses communes témoignant de cette activité révolue ou presque, comme le trahissent ces bâtiments, parfois très modestes, aux toitures en dent de scie. Mais si lorsque les fonds sont là, « on sait conserver des bâtiments, des machines, des outils, comment fait-on pour conserver des gestes techniques issus de toute une carrière professionnelle ? », interroge le PNR qui dit s’être attelé à trouver une réponse pour valoriser cet aspect. « Moulinage, tissage, rubanerie, tressage, dentelle… autant d’activités dont les savoir-faire, s’ils ne sont pas complètement éteints, sont en passe de disparaître. C’est ainsi qu’est né le conservatoire des savoir-faire rares du Pilat, dont la vocation est de sauvegarder la mémoire des gestes professionnels sans, toutefois, prétendre les égaler. »

Un logiciel de captations des gestes par vidéo

Un partenariat avec la société K-Process (située à Corbelin en Isère), spécialisée dans la mise en place de processus d’apprentissage dans l’industrie de pointe a en effet permis « de mettre en œuvre un outil logiciel axé sur la vidéo et la décomposition fine des gestes experts ». Une dizaine de savoir-faire comme la maintenance d’un métier Jacquard ou d’une machine à tresses alimentent d’ores et déjà le conservatoire des savoir-faire rares du Pilat. « Le Parc du Pilat tient à la disposition des entreprises et des acteurs du patrimoine la somme des données numériques constituant le conservatoire. » Depuis 2021, le Parc du Pilat a développé plusieurs campagnes de captation des gestes dans des entreprises et des musées partenaires, comme le Musée d’art et d’Industrie de Saint-Etienne ou la Maison des Tresses et Lacets à La Terrasse-sur-Dorlay.

Les productions issues de ces captations visent ainsi à « contribuer à l’apprentissage pour les nouveaux salariés des entreprises ou pour les médiateurs de musées, en complément des formations sur le tas. Mais l’ambition est plus grande. Ces conservations visent aussi à formaliser une ressource immatérielle à partir de laquelle il sera possible de créer ou de renforcer des dynamiques économiques ». Une démarche détaillée par le PNR hier, à son siège, à la Maison du Parc à Pélussin avec un zoom sur « un métier rare à capter d’urgence » : peignier. La fabrication de peignes pour les métiers à tisser est une activité méconnue mais qui a beaucoup compté dans le Pilat. Depuis près de 20 ans, aucune machine à fabriquer les peignes à tisser n’a été vue en fonctionnement en France. En 2005, Michel Linossier, dernier peigner en exercice cessait son activité à Bourg-Argental. Aujourd’hui, grâce à la mise à disposition d’une machine par Alain Fanget, ex peigner aussi et ancien maire de Maclas, il va être possible de capter les gestes de Michel Liniossier pour conserver ce savoir-faire rare. Le métier est d’ailleurs exposé à la Maison du Parc à Pélussin jusqu’à fin septembre.

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