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Mediapart : le jugement mis en délibéré au 30 novembre

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Maître Emmanuel Tordjman, avocat au cabinet Seattle et conseillé de Mediapart, Antton Rouget, journaliste, Edwy Plenel, directeur de la publication, Carine Fouteau, co-directrice éditoriale de la rédaction, et Fabrice Arfi, co-responsable du pôle enquêtes.

Contraint par ordonnance de justice de ne pas publier la suite de son enquête concernant le maire de Saint-Etienne, Mediapart et son avocat, Me Emmanuel Tordjman avaient obtenu la tenue d’une audience ce vendredi après-midi, au tribunal judiciaire de Paris. Après que les parties aient pu s’exprimer, la décision a été mise en délibéré au mercredi 30 novembre, à 15 heures.

Syndicats et associations mobilisées

Lors de cette audience, Me Tordjman représentait Mediapart, mais également Reporters sans frontières, le Syndicat national des journalistes, la CFDT journalistes, le SNJ-CGT, la Fédération internationale des journalistes, la Ligue des droits de l’Homme, l’Association de la presse judiciaire et l’Association des avocats praticiens du droit de la presse, qui se sont joints à la procédure.

Pour Edwy Plenel, directeur de la publication, qui a pris la parole en début d’audience, « cette fois, nous nous apprêtions à révéler que, dans le cadre de ses activités de maire, M. Perdriau utilisait le poison de la calomnie, de la pire des calomnies, comme arme politique pour discréditer un élu de premier plan, l’actuel président de Région, Laurent Wauquiez ». Et son avocat, Me Tordjman d’argumenter que cela fait huit jours que l’information est « censurée ». Pour lui, la publication a été interdite sur la base d’une hypothèse : « Votre décision est historique dans le mauvais sens. Vous avez empêché le droit de savoir de l’ensemble des citoyens. » Contrairement à ce sur quoi ce base l’ordonnance, il estime que Gaël Perdriau ne cherche pas à protéger sa vie privée, mais sa réputation. Il précise par ailleurs que l’ordonnance interdit Mediapart, mais aussi quiconque de publier cet enregistrement de manière directe ou indirecte, journalistes ou citoyens.

« L’ordonnance fait injonction à Mediapart de ne pas diffuser l’enregistrement »

Me Christophe Ingrain, avocat de Gaël Perdriau.

Pas de censure de l’article

Pour l’avocat de Gaël Perdriau, Me Christophe Ingrain, l’accusation de vouloir porter atteinte à la liberté de la presse est injuste. Il déclare que l’ordonnance n’a pour objectif que la protection de la vie privée de son client. « Mediapart s’apprêtait une nouvelle fois à publier un enregistrement clandestin de notre client. L’ordonnance n’interdit ni ne censure aucun article. L’ordonnance fait injonction à Mediapart de ne pas diffuser l’enregistrement ». L’avocat ajoute qu’aucune interdiction n’est faite à Mediapart de continuer de travailler, et qu’il continue d’ailleurs à travailler justifie-t-il, en lisant un mail de contradictoire envoyé cette semaine à son client par la rédaction.

Il assure que les paroles prononcées lors de ces enregistrements l’ont été à titre privé et confidentiel et que la seule circonstance que son client soit un homme politique et que les conversations aient lieu dans son bureau ne suffisent pas à écarter ce caractère privé. Enfin, les représentants des associations et syndicats sont intervenus en faveur de la publication de ces enregistrements.

Au terme d’une audience de près de trois heures, le jugement a été mis en délibéré au mercredi 30 novembre à 15 heures.

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