Recensement : Gaël Perdriau annonce, en personne, 200 Stéphanois en plus

Forcément, le communiqué envoyé par la municipalité de Saint-Etienne ce jeudi 22 décembre, soit pile une semaine avant la diffusion officielle des données annuelles Insee sur le recensement (elles détermineront les populations légales 2020), censées faire l’objet d’un embargo, interpelle. Surtout qu’il est signé de Gaël Perdriau, en personne. Cependant exactement comme il y a un an avec là aussi, déjà, des nouvelles positives. Mais il laisse immédiatement penser à une communication calculée dans un contexte où le maire de Saint-Etienne, à la parole devenue rare, est plus que jamais pris dans la tempête mediatico-juridique provoquée par Mediapart. En 2021, le maire avait communiqué les résultats, là aussi avant l’Insee, mais pas avant le 27 décembre, soit 2 jours avant l’Insee ( mais en 2020, le communiqué, positif aussi, avait été donné dès le 21 décembre). Après vérification, l’information a été donnée cette année 2022 par l’Insee au maire le 16 décembre contre le 15 en 2021. Alors souhaitait-il sciemment les communiquer cette fois-ci avant la « trêve » de Noël au regard du contexte ? Nous l’ignorons comme l’Insee Aura que nous avons contactée dans la foulée. L’Institut nous confirme que les maires, s’ils reçoivent les résultats en exclusivité avant les médias, ne sont pas censés les communiquer avant elle. Une pratique, soulignons-le, loin d’être limitée à Saint-Etienne dès lors que l’évolution de la population va dans le bon sens…  

La barre des 176 000 habitants refranchie

Reste que les chiffres – calculés dans les grandes communes annuellement par une estimation via des « échantillons représentatifs » depuis la fin des années 2000 – sont là : Saint-Étienne gagne encore cette année, comme effectivement depuis 2015, selon une méthode déjà en place sous Maurice Vincent, des habitants. « Nous passons de 175 792 en 2021 à 176 016 habitants (population légale comptant la population dite à part dont la proportion s’est fortement réduite entre 2013 et 2019, Ndlr) en 2022, soit 200 Stéphanoises et Stéphanois supplémentaires en un an », constate Gaël Perdriau pour qui « cette nouvelle augmentation conforte la hausse constante et régulière observée depuis 2015 et que nous n’avions plus connue depuis 1968, il y a plus de 50 ans (le printemps démographique stéphanois donnait alors près 225 000 habitants). J’en suis heureux car cela constitue un des indicateurs importants et positifs de l’attractivité de notre ville, avec d’autres comme la progression du nombre d’étudiants, la qualité de l’offre de soins ou encore le développement des projets immobiliers permettant un embellissement de Saint-Étienne (…). »

Pour le maire de Saint-Etienne, « cette dynamique recouvrée et dont la tendance semble se pérenniser est de bon augure pour notre ville et ses habitants mais nous devons plus que jamais maintenir nos efforts. Car ceci n’est pas le fruit du hasard mais bien le résultat d’une politique volontariste conduite conjointement dans tous les domaines par notre équipe municipale, et d’un engagement de tous les acteurs du monde économique, culturel, médical, institutionnel, associatif et bien d’autres. (…) Aujourd’hui Saint-Étienne joue pleinement son rôle de ville centre, forte, puissante, innovante et attractive. » Reste à savoir qui vit et avec quel niveau de vie à Saint-Etienne intra-muros ? Quel est, par exemple, l’effet des prix de l’immobilier très bas – même si en hausse significative – pour une grande ville sur le profil moyen des habitants ? Donnée archi-connue en France et cependant déjà valable avant 2015 quand Saint-Etienne continuait à perdre des habitants…