Saint-Étienne
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La Rue des artistes espère un beau retour sur scène

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Classique des dates estivales ligériennes, le festival saint-chamonais de l’association Atout Monde, propose ce week-end, du 17 au 19 juin, sa première édition « pleine » depuis 2019 à la suite de l’annulation de 2020 et de la version « covidée » de 2021. Avec, entre autres, Tiken Jah Fakoly ou encore Danakil à l’affiche, la 25e édition, toujours avec ses arts de rue, présente de bons augures.

Sinsemilia sur la grande scène du festival en 2019. ©Atout Monde/A. Kong A Siou

C’est un peu sa marque de fabrique. Pourtant, ce refrain-là, La Rue des artistes s’en passerait bien. A l’heure où nous écrivions ces lignes, sa traditionnelle irruption orageuse était, cette fois-ci, programmée pour la journée de dimanche ! Cela dit, un arrosage limité dans le temps pour un rafraîchissement général, sonnerait comme un moindre mal pour le festival. Comme pour les autres, la vraie tempête, c’était 2020 : pure annulation, épidémie oblige. Puis 2021 : version réduite, Covid oblige bis. Mais avec des origines qui remontent à 1998, et si chaque édition « reste un défi à relever », La Rue des artistes, soutenue par les collectivités locales (Ville de Saint-Chamond, Saint-Etienne Métropole et toujours la Région même si bientôt un peu moins…) a des bases suffisamment solides pour rebondir.

Alors, c’est avec quelques fourmis dans leurs membres, de l’enthousiasme et une palpable impatience que l’association Atout Monde espère bien « tout faire péter cette année ! », synthétise son co-président Mustapha Kerroua, tout sourire à la présentation de l’événement mi-mai au Parc Nelson-Mandela. Un écrin de verdure au charme aussi incontestable qu’original au cœur de Saint-Chamond pouvant accueillir (hors période de pandémie mondiale) jusqu’à 3 500 spectateurs par jour. Ils apprécieront une programmation musicale présentée comme éclectique (reggae, rock, hip-hop, raï et toujours cette logique d’émergence…), aux affiches encore plus paritaires qu’une liste de candidats aux législatives puisqu’à 50 % féminine.

Tiken Jah Fakoly, c’est samedi

« Cynthia (Fort, attachée de production, Nldr) me faisait remarquer que cela manquait souvent de femmes dans nos programmations, reconnaît Mustapha Kerroua. Mais sincèrement, ce n’est pas évident ! Un défi de plus relevé cette année. Et ce n’est pas une question de mode, cela appartient à des choses que nous défendons depuis le début. » Elles lanceront donc les débats ce vendredi soir : Almä Mango (« hip-hop tropical ») à 19 h 30 (scène du kiosque) avant Karimouche à 20 h 45 sur la grande scène. Retour ensuite à 22 h, scène du kiosque pour que les sept Stéphanois de Los[K]soS donnent de leurs voix (et voies) « ska, punk, et démagogie ». Taulier du reggae français, le groupe Danakil mettra fin aux débuts du festival à 23 h 15 sur la grande scène.

La grande scène devrait être de taille à accueillir tous les membres de Danakil. Pour ce qui est de les contenir en revanche… © Alex Sorin

Samedi, Cyrious (« rappeur aux textes engagés » faisant appel à la soul et au reggae) lancera la soirée à 19 h 30 scène du kiosque. Juste avant la tête d’affiche du festival programmé en vain en 2020 et 2021 : Tiken Jah Fakoly, le célèbre auteur, compositeur, interprète et chanteur de reggae ivoirien aux 25 ans de carrière dont l’album, Le Monde est Chaud, est sorti il y a 2 ans. Après quoi, la parité reprend du terrain sur la scène du kiosque avec Lidelair, duo à la pop acidulée. Puis sept femmes achèveront le cœur du festival à 23 h 15 sur la grande scène via Las Gabachas, alliance de musiciennes et artistes pluridisciplinaires pour faire de la musique Cumbia une évidence.  

L’art est à la rue

Dimanche, à 17 h, la grande scène accueille les deux voix féminines de Mystically au service « d’un reggae roots aux sonorités afro-caribéennes mêlées de soul et d’influences World ». Remômes lui succède à 18 h 20, scène du kiosque pour un vrai concert rock jeune public, fausse crête et flûte traversière comprises. Le festival finira avec un genre que l’on n’avait pas vu depuis longtemps, se réjouit Mustapha Kerrua, c’est-à-dire autour du raï : Sofian Saidi débarque à 19 h 25 avec Mazalda, un groupe de six musiciens, pour « faire danser et vibrer en mêlant les sons d’aujourd’hui aux ondes mystiques du Nord de l’Afrique ».

La Rue des artistes, ce n’est pas que de la musique. C’est aussi du spectacle de rue offert aux quartiers de Saint-Chamond. Car délocalisés en lien avec des structures sociales, comme en 2021. Samedi, le duo clownesque de la Cie tout cour sera place Ile-de-France dès 14 h 30. Luigi Ciotta portera, lui, ses valises théâtrales à 15 h 30 entre les rues de l’ancienne mairie et de l’église de Saint-Julien. Des clowns déjà étrangement magiques mais aussi carrément gothiques (The Gothic Clown) seront, eux, à 16 h 30, à Novaciéries avant que débute la comédie acrobatique de Duo Laos à 17 h 40, cette fois, dans la cour intérieure du centre social Lavieu. Mêmes artistes jouent encore, mais dans le désordre, tous au parc Nelson-Mandela dimanche à partir de 13 h.

Luigi Ciotta a pondu un spectacle visant à abattre le blues. ©Galli

Un festival engagé

La RSE inscrit dans l’âme, Atout Monde s’engage un peu plus à réduire ses déchets : cette année oubliée la vente de bouteilles d’eau en plastique sur le festival, troquée contre une fontaine à eau. Côté sociétal, l’association qui offre les entrées aux – de 12 et à tous les âges le dimanche, cherche à impliquer les jeunes et la population saint-chamonaise dans ce qui est aussi, leur festival, à l’image de son partenariat avec Radio Ondaine qui a fait appel du 30 mai au 3 juin, comme un préambule, à des jeunes de centres sociaux pour des émissions spéciales. Ce sont encore des jeunes, par le biais d’un chantier éducatif de la Sauvegarde 42, qui seront impliqués dans la gestion du camping éphémère surveillé et équipé en sanitaires, Le Chat qui dort, sur le terrain de la Plaine de jeux du quartier de Fonsala (capacité de 350 personnes ; 3 € la nuit).

Enfin, vous le verrez à travers plusieurs affiches quelque peu provocatrices (collections d’insultes régulièrement entendues en festival appliquées au corps), le festival participe, comme 150 festivals et lieux partenaires, à la campagne nationale de prévention des violences à caractère sexuel, sexiste, raciste et homophobe « Ici, C’est Cool », histoire de former certes les équipes salariées et bénévoles mais surtout de sensibiliser le grand public. Car on a beau être love, pas question de laisser pisser.

La Rue des artistes vendredi 17, samedi 18 et dimanche 19 juin au parc Nelson-Mandela à Saint-Chamond. 10 € en prévente/12 € sur place/gratuit pour les enfants de – de 12 ans (vendredi/samedi). Gratuit le dimanche. Tél. : 04 77 22 18 18. Site web ? Cliquez là !

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