MAMC : l’art du retour
A partir du 9 novembre, et après 19 mois de travaux, le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne fête sa réouverture. Depuis sa création en 1987, il n’avait jamais subi de rénovation aussi lourde, nécessitant une enveloppe de près de 5 millions de travaux.
Le 10 avril 2023, le Musée d’art moderne et contemporain (MAMC) de Saint-Etienne fermait ses portes. Dix-neuf mois plus tard, en raison d’un chantier qui a eu son lot de surprises, il s’apprête à rouvrir ses portes. « C’est une rénovation historique puisque le musée n’avait pas connu une telle intervention depuis sa création en 1987, pointe Marc Chassaubéné, vice-président de Saint-Etienne Métropole chargé de la culture. Cela représente un investissement de presque 5 millions d’euros, avec une participation de l’Etat à hauteur de 630 000 euros ». Pour leur majorité, les travaux ont porté sur la mise aux normes de l’établissement.
Parcours repensé
Et pour les réaliser ,il a fallu déménager pas moins de 3 000 œuvres pour ce musée qui en compte plus de 23 000, ce qui représente la deuxième collection de France derrière celle du centre Pompidou, à Paris. Au total, les 3 000 mètres carrés de salles d’exposition ont été entièrement réhabilitées avec la pose d’un sol en terrazzo après désamiantage, les installations d’aération et de ventilation ont été changées pour une meilleure conservation des œuvres qui nécessitent une température et un taux d’humidité adéquats.
L’éclairage a lui aussi été repensé pour laisser place à une lumière plus naturelle grâce aux ouvertures du toit, qui pourront désormais être maîtrisées à l’aide de voiles occultant. Enfin, certainement le plus visible pour le visiteur, le parcours a été repensé pour être plus lisible. Car les exigences peuvent être très strictes dans la conservation des œuvres. « Par exemple, certains dessins montrés trois mois, sous une lumière maîtrisée, doivent ensuite être mis à l’abri pendant trois ans », rapporte Aurélie Voltz, directrice du MAMC.
Réouverture en grandes pompes
Dans l’entrée, une pièce emblématique du musée a été réexposée, l’« Espace Zéro » de Jean-Pierre Raynaud. Créée à partir de carreaux de faïence pour l’ouverture de l’établissement, l’œuvre avait disparu au début des années 2 000, et certains visiteurs demandaient à la revoir. Le musée est désormais prêt pour sa réouverture. Pour l’occasion, son accès sera gratuit pendant trois jours. Dès le 8 novembre, à 18 heures, un vernissage festif est organisé concernant les quatre expositions de réouverture, suivi d’une programmation musicale signée du festival stéphanois Positive Education.
Enfin, le chef du restaurant Grabuge, Baptiste Berger, prendra ses quartiers dans les cuisines du musée pour une durée de trois mois. Un restaurant qui fonctionnera sous forme de pop-up avec un nouveau chef chaque trimestre. Quant au sujet de l’extension du musée dont le coût potentiel n’avait pas manqué de faire réagir, il reste sur la table. « On continue les études pour le faire, rapporte Marc Chassaubéné. Il y a une bienveillance de l’Etat sur le sujet. Nous en saurons plus une fois le budget établi, et donc les études terminées ».