On vous fait visiter la Biennale internationale design de Saint-Etienne
La Biennale Internationale Design Saint-Étienne signe son retour et a débuté ce mercredi 6 avril. Parmi les 111 expositions, les 250 événements, et les 28 colloques et conférences organisés jusqu’au 31 juillet, nous avons pu découvrir les neuf expositions de la Cité du design.
« Bifurcations, choisir l’essentiel », c’est le thème choisi pour cette 12e édition de la Biennale internationale design Saint-Étienne. À travers lui, l’envie de changer nos habitudes en réaction à la crise sanitaire et face à l’urgence écologique. De nombreuses animations et expositions se dérouleront jusqu’au 31 juillet dans le cadre de cet événement, sur l’ensemble de la métropole stéphanoise, ainsi que dans la région Auvergne Rhône-Alpes et à Paris. Nous vous proposons de faire le tour des neufs expositions principales installées à la Cité du design.
– Maison Soustraire, a posteriori
La designeuse et chercheuse Mathilde Pellé s’est enfermée dans un appartement, avec pour objectif de retirer les 2/3 de la matière de chacun des objets qui le composent, en huit semaines. « L’idée était de comprendre comment cela impactait mon quotidien, comment cela reconfigurait l’espace, explique-t-elle. Ce n’est pas un projet moralisateur, mais expérimental, fait en collaboration avec d’autres chercheurs, comme des psychologues qui ont voulu connaître l’impact de cette expérience sur le psychisme ». Un résultat étonnant, puisque Mathilde Pellé a in fine retiré 580 kg de matière et n’a pas épargné la baignoire, le lavabo, etc.
– Dépliages, corps à corps avec l’objet industriel
Cette exposition propose une sélection d’objets, de vêtements et d’accessoires, produits par des entreprises françaises qui ont changé leur manière de concevoir ou d’innover. Parmi eux, une robe haute-couture réalisée à partir de chute de prêt-à-porter, un pneu Michelin sans air et sans fin de vie, ou le masque de plongée créé par Décathlon, rendu tristement célèbre au début de la pandémie, puisque cet objet dédié au loisir a été détournée pour sauver des vies. L’exposition s’articule autour de quatre univers : hydrater, bouger, habiller et soigner.
– Du sensoriel au biomimétisme
Cette exposition propose de recentrer l’humain sur ce qu’il est, de cohabiter avec la nature. Pour ce faire, elle propose dans un premier temps une installation sensorielle en collaboration avec l’Enise. On y trouve notamment un étrange escalier qui devient une boîte à beat-box lorsque l’on marche dessus. Puis, l’exposition propose de découvrir plusieurs projets de biomimétisme, comme par exemple, un tissu créé à partir de racines.
– Singulier Plurielles, dans les Afriques contemporaines
C’est Franck Houndégla, designer-chercheur, et commissaire de l’exposition, qui en parle le mieux. « Les projets qui la composent sont variés par leurs échelles et par leurs objets d’intervention ». Les visiteurs sont amenés à découvrir des savoir-faire, des initiatives, qui sont sources d’inspiration. Parmi elles, la Ferme factory, une télé-réalité diffusée au Sénégal, visant à valoriser le travail de l’agriculture auprès des jeunes, ou encore la création de banques culturelles, nées au Pays Dogon, au Mali, et favorisant la préservation du patrimoine ainsi que le développement d’activités socio-culturelles.
– Le Monde sinon rien
Cette exposition, menée par Sophie Pène, enseignante au Learning planet institute et Benjamin Graindorge, enseignant à l’école supérieure d’art et de design de Saint-Étienne (Esadse), se veut une expérience organisée autour d’une carte au sol. Celle-ci propose de déambuler dans différents univers intitulés « Territoire », « Fantômes », « Diplomatie », « Polyphonie » et « Enquête ». Ils représentent chacun un domaine exploré chaque année par les étudiants des écoles d’art et de design mais aussi de sciences. « Cela permet de savoir comment on parle de pédagogie et comment on transforme le futur grâce à ces écoles », explique Benjamin Graindorge.
– FABécole
Ici, les élèves de 3e année l’Esadse ont eu quartier libre, avec comme seule contrainte, celle de valoriser le travail d’une entreprise. Les visiteurs pourront par exemple découvrir une table en marbre et nid d’abeille, qui pourra se soulever d’une seule main par son centre. Une trentaine de projets sont présentés pour valoriser un savoir-faire en grande partie local.
– Autofiction
« Cette exposition présente des fictions créées par la voiture et celles que l’on aimerait se réapproprier pour pouvoir bifurquer », détaille Anne Chaniolleau, dramaturge et co-commissaire de l’exposition aux côtés d’Olivier Peyricot, directeur de la plateforme de recherche Cité du design Esadse. Elle s’articule autour d’une partie plus historique de documentation autour de l’automobile, d’une plus futuriste qui traite notamment du véhicule autonome, puis de la question d’une mobilité réinventée.
– At Home
Pendant le confinement, notre foyer a pu devenir notre refuge, notre bureau, notre salle de gym, l’école… At Home se penche sur la définition du logement, et son évolution dans le monde d’après. Votre entrée dans la salle d’exposition vous place face à un mur d’images. « Ce sont des images d’intérieurs et de maisons que l’on trouve dans les médias, sur Instagram, en guise d’inspiration, raconte Jana Scholze, l’une des trois commissaires de la Kingston University pour cette exposition. L’idée est de voir quelque chose de différent derrière ce mur ». Derrière ce sont cinq univers qui composent l’exposition : « identités », « abri », « utopie », « bien-être » et « connectés ».
– À l’intérieur de la production, débats sur le design
Cette exposition met en scène la recherche en design et est conçue pour accueillir des débats. Conçue sous le commissariat d’Ernesto Oroza, designer-chercheur enseignant, avec les étudiants du Cycle Design Recherche (CyDRe), elle interroge sur le principe même de la bifurcation. On y découvre notamment le travail d’une élève qui a créé des photomontages sur de larges rideaux, dont l’un témoigne de l’évolution des terrils au fil du temps.