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jeudi 5 décembre 2024
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Saint-Chamond : la Rue des Artistes veut couper le son à toute fatalité

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Menacé dans son existence même – et Atout Monde, l’association qui le porte avec – le festival couramiaud sera bien là en 2024 et est déterminé l’être à nouveau l’année suivante. Fatals Picards, Féfé, Massilia Sound systems, Soviet Suprem, Julian Marley… cette 27e édition de la Rue des Artistes a beau se « recentrer » sur ses fondamentaux, elle n’en extériorise pas moins de belles affiches à ne plus savoir où y mettre la tête. Cela se passe ces 14, 15 et 16 juin à Saint-Chamond.    

Les Fatals Picards clôtureront le festival dimanche. ©Nathanael Masson

Une tête de gondole, la partie très émergée de l’iceberg : c’est une vraie œuvre d’inclusion et de cohésion sociale menée tout le long de l’année par l’association Atout Monde que remorque son festival annuel, « La Rue des Artistes », point d’orgue de son activité. Alors mieux vaudrait que l’ensemble ne sombre pas en compagnie du navire amiral. Il y aurait encore plus à perdre qu’un festival de musique indépendant majeur du sud Loire, animant l’agenda festif de la seconde ville du département. Du département tout court. C’est un des messages que souhaitait transmettre l’équipe derrière le festival et l’association, au-delà de présenter, mi-mai, une programmation 2024 qui ne manquera pas d’atouts.

Cela malgré une volonté tout aussi affichée de baisser la voilure, de se « recentrer » sur ses fondamentaux, comme l’indiquait d’emblée Mustapha Kerroua mi-mai. La 27e édition succède à une 26e « très, très compliquée ». Après un opus 2020 annulé par la pandémie, la version diminuée de 2021, un redémarrage plein en 2022 mais toujours sous couvert, comme les deux années précédentes des aides d’Etat sur le Covid, Atout Monde, fort de sa trésorerie, avait souhaité marquer le coup en 2023 avec une programmation de taille. Ainsi que ces « plus », s’ajoutant parallèlement à son festival phare, comme une « Nuit du reggae ». Mais dans les deux cas, alors que l’inflation a fourni un dos facile aux exigeants cachets, la fréquentation n’a pas été au rendez-vous, à la différence, du coup, d’un déficit approchant en conséquence les 100 000 €… Alors, déjà, exit l’idée de la nocturne, tout comme d’ailleurs du Tremplin à jeunes talents placé en apéritif de l’édition 2023.      

Retour aux fondamentaux

« Notre marque de fabrique, c’est la proximité, c’est l’engagement. On a bien réfléchi, on a été revoir ce qui se passait ailleurs où l’an passé, ça n’a pas été globalement très brillant non plus et la réponse, c’est de revenir à nos fondamentaux, à ce qui a fait notre succès. Les spectacles de rue par exemple (qui animent traditionnellement les journées du festival en parallèle de sa programmation purement musicale, Ndlr) reviennent en force et davantage sur place, pour ambiancer le parc quand ils avaient été plus diffus à l’extérieur en ville les années dernières. Il semble que nos fidèles festivaliers y tiennent.» Les compagnies seront au nombre de huit cette année avec, en plus, le retour de l’espace familles (et dans cet espace, un autre spécifique pour accueillir les 0/3 ans), d’un atelier maquillage et même un autre de massages. En revanche, fini le dimanche gratuit (le festival reste gratuit dans sa totalité pour les – de 12 ans), même pas à « prix libre » comme en 2023. Ce sera payant. Reste que les 10 euros à débourser permettront, tout de même, entre autres, d’écouter le dimanche soir Les Fatals Picards, 2e passage ici, en conclusion d’une programmation dont Atout Monde n’a sûrement pas à rougir.

Féfé déjà là en 2017, de retour cette année. ©Atout Monde

La Rue des Artistes essayait de l’avoir depuis plusieurs années et l’obtient l’année de la sortie du biopic sur son père : Julian Marley, « le fils de Bob, le plus proche de lui musicalement », dixit Cynthia Fort, attachée de production du festival, ouvre les débats le vendredi soir. Massilia Sound Systems fait aussi l’honneur d’ajouter une date d’avance sur sa tournée pour l’ouvrir à Saint-Chamond. Soviet Suprem et son 3e opus, Féfé et son 4e sont aussi de la partie. Mais aussi Lavach’ (« groove cosmopolite ») et rayon émergence, Juste Shani (rap français), Dowdelin (« patchwork » créole), Deinos MC (rap/slam), Luiza (electropop tropical). Il semble que l’ensemble ait suscité les envies. Mi-mai, le bilan des préventes d’un festival dont la fréquentation dépend bien davantage des venues plus spontanées ou « sans prévenir » le soir ou le jour même, était très encourageant. « La tendance s’est confirmée depuis, on est bien mieux au même stade qu’il y a un an, observait Cynthia Fort, recontactée à quelques jours du festival. Cela se voit aussi dans les réservations du camping Le Chat qui dort. »

Une foule d’atouts RSE

Dispositif d’hébergement éphémère à 4 € la nuit qui porte l’une des applications concrètes du discours « engagement /proximité » prôné par Atout Monde à propos de son festival. Il est en effet situé au sein du quartier de Fonsala, et géré par des jeunes du cru, dans le cadre de chantiers éducatifs encadrés par la Sauvegarde 42. Une façon – il y en a d’autres, via la poursuite des liens noués avec les centres sociaux et la MJC – d’impliquer des ados dans un événement, qui est celui de leur ville, de leur donner sentiment d’appartenance, de responsabilités au sein d’une œuvre collective. Bel exemple de promotion concrète de la cohésion sociale, en contraste avec certains discours simplistes et pyromanes… Mobilisant le bénévolat et l’implication dans l’encadrement d’autres jeunes un peu plus âgés en VIE ou en SNU, soutenue par la Ville de Saint-Chamond, le Département, Saint-Etienne Métropole, la Région, le CNM, La Rue des artistes l’est désormais aussi, parmi de nombreux partenaires privés, comme la fondation Malakoff Humanis, « engagée en faveur des personnes en situation de handicap ».

La fondation de la mutuelle finance ainsi un plan d’investissement triennal dans du matériel et des aménagements pour faciliter l’accessibilité (moteur et audition) de l’événement. Ecologie, prévention… la liste des atouts RSE de la Rue des Artistes serait longue à énumérer. On retient que ses organisateurs ne renoncent pas à se compliquer considérablement la tâche en proposant une restauration/buvette 100 % locale (à payer en cashless). Les produits « snack » ont été sélectionnés dans un rayon de 50 km avec des fournisseurs nommés Brasserie de la Loire, Kombucha Takubeh, Vergers du Chana et Boucherie Kramdi. Le restaurant couramiaud Au fil des Saisons sera aussi derrière la restauration en interne (bénévoles, artistes, 1 000 repas quand même) avec le maximum de produits locaux possibles.    

La Rue des artistes vendredi 14, samedi 15 et dimanche 16 mai au parc Nelson-Mandela à Saint-Chamond. Billet « un jour » vendredi ou samedi : à partir de 15 € ; billet « dimanche » : 10 € ; pass 2 jours : 25 € ; pass 3 jours : 35 €. Fin des préventes vendredi 14 juin à 12 h. Site web en cliquant là, sinon ici.

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