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Après la seconde meilleure année de son histoire, la Fourme de Montbrison change de logo

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Certes, par rapport à 2021, le volume vendu est en baisse. Mais avec 688 tonnes écoulées, 2022 est tout de même, de loin, la seconde meilleure année de l’appellation. Le Syndicat de la Fourme de Montbrison profite de son petit bilan annuel pour annoncer la modernisation de son logo.

© JT/If Saint-Etienne

Elle ne peut pas non plus être invitée à la table de M6 chaque année ! En 2019, 2020 et 2021, le médiatique chef Philippe Etchebest avait mis à l’honneur la fourme de Montbrison dans son émission Objectif Top Chef. Reste qu’entre ses efforts propres avec un budget communication oscillant entre 50 000 à 70 000 € par an, les opérations communes au Conseil national des appellations d’origine laitières (Cnaol) ou encore à celle des « 3 bleus de caractère », les mises en lumières audiovisuelles gratuites (François Morel sur France Inter en février 2020) ou non (par exemple un parrainage d’un mois sur Les Escapades de Petitrenaud sur France 5), son exposition nationale grâce à la victoire de Montbrison au concours du plus beau marché de France de TF1 en 2019, voire liée à la visite d’Emmanuel Macron à l’automne 2021, la communication autour de la Fourme de Montbrison n’avait jamais été aussi intense.

On peut ajouter la présence de la Fourme de Montbrison, à son initiative et avec son propre stand, au Salon professionnel du fromage de Paris en février 2022 (biennale où elle reviendra en 2024), parallèle à celui de l’Agriculture, bien trop coûteux, lui, pour envisager une présence non mutualisée et systématique même si Hubert Dubien, président du Syndicat de la Fourme de Montbrison a effectué personnellement, via le Cniel, plusieurs animations à l’édition 2023 qui vient de s’achever. Cher aussi, le Sirha de Lyon où le fromage avait un stand à Eurexpo en septembre en 2021. Résultat : relativement à la mode chez les crémiers-fromagers et tables d’Ile-de France et même si tout n’est pas à mettre sur le compte de la pub, le fromage cylindrique a vu son tonnage exploser en 2021, atteignant les 734 t contre 643 en 2020 et 576 en 2019 ! Depuis 2013, période qui avait marqué la relance de la filière, menacée les années précédentes, la progression du volume, parti d’environ 400 t, était systématique avant de s’accélérer donc.

8 000 personnes aux 20 ans les 30 et 31 juillet

Jusqu’à cette année 2022, donc, où elle est retombée à 688 t. Ce qui reste malgré tout, de loin, la seconde meilleure année de son histoire. Alors pas de quoi inquiéter Hubert Dubien, interrogé par If Saint-Etienne : « Ce recul n’est pas si grave dans la mesure où 2021 avait été vraiment très exceptionnelle. Il y a le fait d’avoir été comme jamais mis sous le feu des projecteurs et puis nos appels à la solidarité des consommateurs pendant le Covid qui avaient fonctionné, bien au-delà de nos espérances. Le premier semestre 2022 a été bien plus compliqué, les consommateurs sont plus attentifs à leur panier, vous savez pourquoi ! Et avec Rungis, ça n’a pas été évident de repartir en fin de crise sanitaire, les nouveaux marchés conquis en Ile-de-France sont loin d’être pérennes. On retient surtout la progression de long terme : nous étions à même pas 400 t avant 2013 ! »

Ce recul n’est pas si grave dans la mesure où 2021 avait été vraiment très exceptionnelle et la progression constante depuis 2013.

Hubert Dubien, président du Syndicat de la Fourme de Montbrison

Cet été, la fourme de Montbrison a rassemblé 8 000 personnes les 30 et 31 juillet à Chalmazel pour les 20 ans de son AOP, plus exactement de l’AOC, Appellation d’origine contrôlée la distinguant de sa cousine plus crémeuse, la Fourme d’Ambert, devenue AOP, Appellation d’origine protégée, en 2009. 20 ans qui aux yeux du syndicat méritait bien un dépoussiérage de son logo traditionnel, qui n’a quasiment pas bougé depuis 2002 justement. « L’idée de changer de logo est parti des 20 ans justement. Il est temps de mettre un peu de sang neuf là-dessus aussi », explique Hubert Dubien. Ce qui n’empêche pas de référer aux traditions, au contraire : « Le « O » du logo reprend la fourme de Montbrison vue de face dans un chéneau, qui lui vaut sa singularité (le processus de fabrication exige du fromage exige un égouttement sur des chéneaux d’épicéa durant au moins six jours, Ndlr). »

L’ancien logo en vigueur depuis 20 ans.
Le nouveau réalisé avec le studio graphique Sous les orangers.

La filière pèse au moins 200 emplois

La gamme de couleurs et la typographie choisies reflètent ses origines : « La croûte du fromage, le bleu de la pâte persillée, la nature, les pâturages, les paysages. » Selon les derniers chiffres communiqués, 58 fermes produisent le lait AOP (un territoire de 33 communes des Monts du Forez débordant sur le Puy-de-Dôme pour 67 100 habitants) pour sept producteurs : l’Entreprise Laitière de Sauvain (marque Tarit), la Société Fromagère de Saint-Bonnet-le-Courreau (marque Pont de la Pierre), la Fromagerie des Hautes Chaumes, la Ferme Plagne, la Ferme des Epilobes, la Ferme du Grand Pré et la Ferme de La Merlée. L’ensemble pèse environ 200 emplois. A noter que la Fourme de Montbrison au lait cru, c’est 38 % en 2022 (13,5 % en 2013) et que le volume de celle fermière a été multiplié par six en quatre ans en passant d’un anecdotique cinq tonnes en 2019 à 30 t.

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