13 logements passifs d’ici fin 2022 au Parc de l’Europe
L’îlot Gambon va voir apparaître un ensemble immobilier en forme de laboratoire d’ici à fin 2022. 13 logements passifs haut-de-gamme perchés sur des pilotis et destinés à la location vont sortir de terre. Le nom du programme ? « Habiter les arbres« .
« On aurait pu faire ici 60 à 80 logements à cet endroit mais on a préféré faire un autre choix pour cet emplacement qui constitue l’un des plus beaux de Saint-Etienne. » Voilà comment Jean-Pierre Berger, adjoint à l’urbanisme de la Ville de Saint-Etienne, résume la décision qui a été prise concernant le projet de construction qui va prendre place à l’orée du Parc de l’Europe, sur la surface de 3 000 m² de l’îlot Gambon, d’ici à fin 2022.
Imaginés par l’architecte stéphanois Julien Rivat, 13 logements haut de gamme passifs (dont la consommation énergétique est basse voire nulle) vont venir se nicher sur des pilotis. « Nous voulons penser la ville de demain et ce projet en est un bon exemple, explique Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne. Nous avons reçu cinq propositions de projets et notre choix a été unanime envers celui porté par l’architecte stéphanois Julien Rivat, qui était déjà intervenu avec succès impasse Clémenceau. Sa proposition allait plus loin que les autres : c’est un projet démonstrateur du « construire autrement » sans aucune artificialisation des sols par exemple ».
Un labo de la vie du futur
Pensé comme un laboratoire des habitations du futur, l’ensemble immobilier sera édifié avec des matériaux locaux (par exemple bois, laines de bois et pailles en provenance de la Loire) et par des entreprises locales, dans un rayon de 80 kilomètres autour de Saint-Etienne au maximum. Le tout pour un investissement total de 5 M€, avec un surcoût estimé à 25 % par rapport à une construction classique.
Les appartements, allant du T3 au T5 (de 65 m² à 113 m²) avec des loyers entre 15 et 16 euros du m² par mois*, posséderont tous une terrasse d’au moins 18 m², orientée vers le sud ou l’ouest.
Nous allons récupérer les eaux de pluie pour les utiliser dans les sanitaires mais également pour de l’arrosage pendant la nuit lors des épisodes de canicule.
Julien Rivat, architecte stéphanois
Ces constructions suivront le principe des PassivHaus autrichiennes et allemandes avec plusieurs singularités afin de répondre aux enjeux climatiques des décennies à venir. « Nous avons pensé par exemple à un système novateur de gestion de l’eau, détaille l’architecte Julien Rivat. Nous allons récupérer les eaux de pluie pour les utiliser dans les sanitaires mais également pour de l’arrosage pendant la nuit lors des épisodes de canicule. » D’autre part, aucun système de chauffage ne sera présent dans les habitations qui seront construites avec des matériaux permettant une ventilation et une isolation optimale, en double flux. Les constructions possèderont également des panneaux solaires qui pourront réguler la température et abonder en énergie si besoin. Enfin, l’architecte a également pensé à l’installation d’un poulailler et de ruches mais aussi à une place de stationnement par logement (avec borne de recharge électrique pour voiture ou vélo)
Un suivi précis de la consommation
Mais parmi les points encore plus innovants, la mise en place de trois ou quatre sondes de mesures par logement, permettant de suivre des indicateurs précis destinés à apporter du grain à moudre à la connaissance scientifique sur notre manière d’habiter. « Nous allons notamment pouvoir suivre de très près la consommation d’eau, explique Julien Rivat. Ces données constitueront des ressources très précieuses. L’idée est bien de partager une connaissance et nous partagerons donc ces informations. »
*Des loyers qui peuvent paraître élevés sur le papier mais que Julien Rivat tempère en expliquant qu’on ne paie plus l’eau, le chauffage, l’électricité ou encore Internet.