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vendredi 29 mars 2024
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Boa Concept poursuit son extension et lance la V 2 du « plug and store »

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Conceptrice et productrice de convoyeurs modulaires intelligents destinés au secteur logistique, la PME stéphanoise ne cesse de monter en puissance. Boa concept atteint désormais 75 salariés et devrait réaliser en 2022 un chiffre d’affaires d’environ 20 M€, soit une progression de 35 %. Lundi, l’entreprise a inauguré l’extension de ses locaux à l’occasion de ses dix 10 ans marqués par le lancement d’un nouveau produit : la V 2 du « plug in store », une solution de gestion robotisée de stocks.

140 sites logistiques sont désormais équipés des solutions de Boa concept. ©Boa concept

En ce qui les concernent, ça ne change rien. Pour l’instant en tout cas, le contexte international ne bloque pas, ni même ne ralentit, la marche en avant de Boa Concept, entrée en bourse avec succès en juin 2021 sur le marché Euronext Growth à Paris. Le Covid avait fait du mal à la PME stéphanoise, tombée à 5,6 M€ de chiffres d’affaires en 2020 (les 11 M€ étaient visés) contre 9 réalisés en 2019. Mais portée, entre autres, par le développement du secteur du e-commerce, elle a très bien rebondi l’an passé, avec une croissance dans une proportion inattendue de… 162 % pour atteindre les 14,8 M€. Le premier semestre 2022 est dans la continuité avec déjà 9 M€ enregistrés (+ 50 % par rapport au 1er semestre 2021) et un total d’une vingtaine de millions envisagé pour l’ensemble de l’année.

« Tout va décidément plus vite que prévu », commente Jean-Lucien Rascle. Et encore, ajoute-t-il, « la croissance potentielle a été limitée, en partie par le manque de main d’œuvre disponible et les soucis d’approvisionnement ». Dix ans maintenant que Chantal Ledoux et son époux, Jean-Lucien Rascle, tous deux ingénieurs et entrepreneurs en série, purs produits de l’école des Mines de Saint-Etienne, ont lancé Boa Concept. L’entreprise a inventé, avant de les produire elle-même, des convoyeurs modulaires intelligents destinés à l’univers de la logistique. Ces petits convoyeurs modulaires d’un à trois mètres de long, connectables et dotés, chacun, d’un moteur et d’une carte électronique ont offert une souplesse inédite à « l’intralogistique » (production de commandes, emballages, réception, production…).

Jean-Lucien Rascle et Chantal Ledoux. ©If Média/Xavier Alix

Le Plug and store, version 2 est sur le marché

L’idée sécurise aussi l’investissement du secteur, en permettant, du coup, une adaptation du système de cheminement logistique à la physionomie de n’importe quel site, ainsi que sa rapide extension ou, au contraire sa contraction si besoin, en fonction du volume d’activités. 140 sites sont désormais équipés des solutions, qu’ils appartiennent à des acteurs de la logistique (Logsytech, Vingeanne…), des acteurs directs du e-commerce (Oscaro, Ekosport, Motoblouz, Aroma zone, Bricoprivé, Zoomalia…), du retail (Gemo, Obut, King Jouet…) ou encore de l’industrie (Raja, Orexad, Mersen, Hamelin…). Une équipe R&D – quatre personnes mais en lien permanent avec les différents bureaux d’études spécifiques qui représentent, eux, 40 % des effectifs – travaille au perfectionnement des produits et à leur diversification. Et à ce sujet, il y a du neuf.

Là où, avec notre convoyeur, le panier moyen est de 400 000 €, c’est 1 M€ pour le Plug and store.

Jean-Lucien Rascle, co-dirigeant de Boa Concept

Boa Concept proposait déjà le Plug and store, un système de gestion robotisée des stocks adopté par exemple par Obut. Le développement de sa version 2, objet d’un soutien de la Région Aura via la BPI (Banque publique d’investissement) à hauteur de 50 % en subventions et en avance remboursable pour un investissement d’1 M€, vise à véritablement diversifier un CA encore tourné à 95 % sur son produit initial. Cette « V II » est désormais sur le marché. « Là où, avec le convoyeur, le panier moyen est de 400 000 €, c’est 1 M€ pour le Plug and store », résume Jean-Lucien Rascle qui promet que d’autres solutions, des « produits d’optimisation complémentaires par exemple », sortiront bientôt des cartons.

Dans les ateliers d’assemblage de Boa : la PME stéphanoise utilise des composants venant à 80 % de la région. ©If Média/Xavier Alix

De la croissance externe au rayon projets

Dans un contexte économique qui risque d’être de plus en plus opportun à ce niveau, des projets de croissance externe sont envisagés. En France, « sur des capacités techniques, liées à de nouveaux produits », précise Chantal Ledoux. Et à l’étranger, « sur de petites structures d’études et commerciales afin de s’insérer au mieux dans la façon de travailler des pays visés ». 20 % du CA de Boa est actuellement réalisé hors de la France : en Europe et au Maroc. Bref, de quoi donner de sérieuses perspectives de développement aux dirigeants de Boa, qui n’ont aucune inquiétude sur l’immense potentiel restant de clients à équiper en convoyeurs. Alors qu’ils envisagent une nouvelle augmentation de capital, ils espèrent ainsi atteindre les 35 M€ de chiffre d’affaires en 2027 et embaucher une cinquantaine de personne d’ici là après en avoir recruté une dizaine en 2021 puis 22 en 2022 (quelques postes sont encore ouverts) : ingénieurs, informaticiens, chefs de projets, commerciaux, administratifs, monteurs : tous les postes sont concernés.

Nous avons amélioré l’environnement de travail. Cela compte beaucoup face à la concurrence actuelle pour recruter.

Chantal Ledoux, co-dirigeante de Boa Concept

Ils sont actuellement 75 collaborateurs à disposer d’un peu plus de confort pratique mais aussi d’esthétique. La location par Boa d’une partie des anciens locaux de la feu imprimerie Loire Offset Titoulet à la limite entre La Talaudière et Saint-Etienne, vient de s’étendre sur un bâtiment annexe pour travailler désormais sur 4 700 m2. 800 000 € ont été investis afin d’installer des nouveaux ateliers, améliorer les process de l’ensemble du site mais, surtout, rendre plus confortables et plus attrayants les bureaux. « Et cet environnement de travail compte beaucoup face à la concurrence actuelle pour recruter », souligne Chantal Ledoux. Une extension célébrée lundi en même temps que la première décennie de l’entreprise qui permet à Boa de voir venir jusqu’en… 2023 comprise. Après quoi, il faudra sans doute ouvrir un atelier secondaire. Probablement, à proximité : la ZA Molina La Chazotte est juste à côté…

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