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Bretelles et ceintures : Boyer ne manque pas de cran

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Le n°1 français de la bretelle fait aussi dans la ceinture. Boyer est une TPE stéphanoise, villardaire plus exactement. Une fabrication 100 % française aux reins solides dont les rênes viennent d’être transmises.

Cédric Granger, Stéphane Rovera et Patrice Dusson aux côtés de trois de leurs couturières dans leurs locaux de la zone du Triolet à Villars.

« Je voulais des repreneurs locaux, garantissant le maintien de la production et des emplois dans le bassin stéphanois. » En cédant son affaire au duo Stéphane Rovéra et Cédric Granger, Patrice Dusson a exaucé ses vœux.

28 ans qu’il était à la tête de Boyer TTE. Depuis son rachat en 1993. Il y restera quelque temps encore mais en tant que salarié, pour accompagner les nouveaux propriétaires. Comme le fit pour lui Gérard Boyer à l’origine de cette TPE créée en 1946 qui emploie de nos jours une dizaine d’équivalents temps plein. Pour l’essentiel des couturières dont certaines à domicile.

Le passage de témoin s’est concrétisé début janvier après 15 mois de tractations accompagnées par le Réseau entreprendre Loire. En trois décennies, Patrice Dusson a fait plus que maintenir à flot une entreprise à l’origine essentiellement tournée vers l’approvisionnement des merceries-bonneteries. En explorant les niches, en multipliant les débouchés, en développant des nouveaux produits.

15 à 20 000 paires de bretelles par mois

Aujourd’hui, la grande distribution – hypermarchés, supermarchés, enseignes outdoor et chasse et pêche – représente ainsi 60 % de l’activité. Tandis que l’industrie textile (tenues professionnelles, vêtements techniques etc.) compte pour 20 %. E-commerce et grossistes – merceries-bonneteries – composent le reste des marchés taillés par Boyer.

En cuir, en tissu ou « mixtes », 40 000 ceintures sortent de son atelier par an. Vendues en magasins de 10 à 100 euros, Boyer dispose d’une centaine de références moyenne ou haute gamme. Quant aux bretelles (10 à 60 € en boutiques, 200 à 300 références), environ 50 % du chiffre, elles sont beaucoup plus nombreuses : les petites mains stéphanoises en confectionnent 15 à 20 000 paires par mois.

Oui, c’est un produit qui continue à se vendre. La mode ne joue pas tant. Je ne pensais pas que cela tiendrait autant quand j’ai repris, avoue Patrice Dusson. Entre les seniors, les problématiques de dépendance, les vêtements d’entreprises destinés à promouvoir leurs images (chaînes de restaurations, de commerces etc.), voire dans l’événementiel et les goodies : les axes de développement ne manquent pas. 

Patrice Dusson, ex propriétaire de Boyer TTE

Dans ce domaine, le chef d’entreprise s’est coiffé en 2009 d’une casquette R&D en concevant la gamme Biclip®. Une bretelle-harnais révolutionnaire qui a la particularité des s’accrocher aux hanches visant ainsi gain d’aisance et de mouvement. De quoi, parait-il, soulager la vie des pros et/ou de toute personne souffrant… d’embonpoint.

Le chiffre d’affaires est à nouveau en progression malgré la Covid

Bien sûr, mouvements des Gilets jaunes et manifestations, bloquant le commerce n’ont pas été sans conséquences sur le chiffre d’affaires qui a atteint les 1,2 M€ « ses plus belles années ». Néanmoins les 850 000 € réalisés sur l’exercice mars 2019/mars 2020 ont eu de quoi rassurer les nouveaux propriétaires. Leurs conseils et banque avec « Ça n’a pas tant dévissé, l’entreprise a les reins solides. C’est rassurant. Et sur les 9 derniers mois de 2020, au prorata de 2019, le chiffre est à nouveau en progression. Malgré le Covid », souligne Stéphane Rovéra, désormais à la tête de Boyer aux côtés de Cédric Granger. 

Le duo est bien connu du microcosme médiatique en sud Loire. Ils se sont rencontrés il y a 12 ans à Activ Radio, chargés de la communication, de la commercialisation d’espaces publicitaires ou encore d’événementiel. Avant de récidiver à TL7 sur des tâches parfois analogues, parfois différentes, au niveau de la vente notamment, tournée vers la production audiovisuelle. Un duo qui fonctionne si bien « que l’on nous répétait qu’il fallait qu’on se lance. Ça trottait dans nos têtes. C’était vraiment le moment pour moi qui suis maintenant quarantenaire », lance Stéphane Rovéra.

Ils auront à cœur d’utiliser leurs compétences initiales pour développer la communication autour de l’histoire des bretelles et ceintures Boyer. Et donc l’attachement produit qui peut en découler. Pour le reste, le cran d’être entrepreneur devrait suffire, estime Patrice Dusson. Lui venait bien des transports. Parmi les objectifs de développement, un site d’e-commerce direct en ligne depuis décembre. « Mais  nos projections restent très prudentes. Nous visons le retour un CA d’un million d’euros d’ici 3 à 5 ans. »

75 ans que Boyer tient la corde, armé d’une souplesse qui l’a par exemple, rapidement amenée à fabriquer des masques avec la crise sanitaire. À Stéphane Rovera et Cédric Granger d’en faire désormais une centenaire en pleine santé.

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