Casino est convoité par le milliardaire Daniel Křetínský
Tandis qu’Intermarché s’invite dans les discussions entre Casino et Teract, le distributeur stéphanois annonce avoir reçu une lettre d’intention de la part de la société EP Global Commerce a.s., détenue par Daniel Křetínský (actionnaire majeur du groupe Le Monde et propriétaire du groupe Editis après son rachat à Vivendi) avec une proposition d’augmentation de capital à hauteur de 1,1 milliard d’euros. Une opération qui, en cas de mise en œuvre, verrait un changement de contrôle de Casino.
Le groupe stéphanois Casino, en proie à des difficultés lié à son endettement depuis plusieurs années, a publié ce jour deux communiqués de presse coup sur coup. Le premier est relatif au rapprochement avec Teract (Jardiland, Gamm Vert, Delbard, Noa, Boulangeries Louise, Ecloz…), évoqué début février. Les négociations pour créer « un nouvel acteur français de la distribution responsable et durable » voient l’arrivée du Groupement Les Mousquetaires (Intermarché) dans la danse, « pour approfondir leurs partenariats industriels et d’achats et optimiser leurs réseaux respectifs ». Déjà en lien avec Casino concernant les achats, Intermarché pourrait ainsi reprendre « sur plusieurs années et à prix de marché un ensemble de points de vente issus du périmètre Casino France représentant au minimum 1,1 Md€ de chiffre d’affaires TTC » mais également s’assurer une participation minoritaire dans l’une des entités qui serait créée à l’issue des discussions.
Křetínský passe à l’offensive
Le second communiqué parvenu aux rédactions ce jour de la part de Casino, fait état d’une autre alternative posée au groupe via une lettre d’intention reçue de la part de la société EP Global Commerce a.s., société contrôlée par Daniel Křetínský, affiliée à VESA Equity Investment, cette dernière étant actionnaire de Casino à hauteur de 10,06 % du capital depuis octobre 2020. Le milliardaire tchèque a proposé au conseil d’administration du distributeur stéphanois une augmentation de capital à hauteur de 750 millions d’euros. A cette dernière s’ajoutent une augmentation de capital 150 millions d’euros réservée à Fimalac, propriété du milliardaire français Marc Ladreit de Lacharrière, ainsi qu’une autre encore de 200 millions d’euros offerte aux actionnaires existants de Casino. Cela portant le montant total de l’opération à 1,1 milliard d’euros. Plusieurs conditions suspensives ont été édictées par EP Global Commerce comme la réduction substantielle de la dette brute non-sécurisée de Casino ou encore l’obtention des autorisations au titre du contrôle des concentrations.
La mise en œuvre des opérations proposées par EP Global Commerce pourrait […] conduire à un changement de contrôle de Casino et à une dilution très significative des actionnaires existants.
Communiqué du groupe Casino
A ce stade, Casino précise avoir « uniquement pris acte de la proposition » et que « s’il devait y donner une suite favorable, la mise en œuvre des opérations proposées par EP Global Commerce pourrait, en fonction des paramètres financiers arrêtés par les parties, conduire à un changement de contrôle de Casino et à une dilution très significative des actionnaires existants ». Le groupe annonce également solliciter « l’accord de ses banques, conformément aux termes des crédits concernés (principalement, le crédit syndiqué « RCF », le Term Loan B, le RCF Monoprix Exploitation et le prêt garanti par l’État à Cdiscount). »
A l’heure où nous écrivons ces lignes, le cours de l’action Casino se situe à 6,41 euros, cédant 1 % depuis l’ouverture des marchés.