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mardi 3 décembre 2024
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Saint-Etienne : « On travaille à une sorte de mutation des Halles Mazerat »

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« Non, elles ne fermeront pas ». Contrairement aux rumeurs qui font état d’une fermeture imminente des Halles Mazerat, Biltoki entend revoir son offre et la faire évoluer afin de coller davantage aux besoins des Stéphanois. Il faut dire que la mayonnaise basque peine à prendre, avec actuellement un emplacement sur deux inoccupé…

©JT/ If Saint-Etienne.

Très attendues à Saint-Etienne, elles avaient ouvert sur les chapeaux de roue en septembre 2021. Quelques mois après, le magazine LSA intégrait même les Halles Mazerat dans son classement mondial des 49 magasins alimentaires considérés comme les plus inspirants au monde.

Pourtant, depuis, les fermetures se sont enchaînées, et la partie « marché » a peiné à trouver son public. Parmi les commerces qui ont quitté les halles, on trouve Au Matefaim, Balme, Gérentes, ou encore Cueillette. A tel point qu’un emplacement sur deux est actuellement vide et que l’intérieur manque de vie. Alors comment expliquer ce revers, un peu plus de trois ans après l’ouverture ?

Pas de fermeture envisagée

Après avoir tenté de nous entretenir avec la direction stéphanoise, c’est finalement la maison mère qui a pu nous éclairer sur le sujet. Tout d’abord, en se montrant rassurante quant à l’avenir des halles stéphanoises. « Il n’est pas du tout question de les fermer, rapporte Madeleine Guérin, responsable communication et marque chez Biltoki. Nous sommes en quelque sorte locataires du bâtiment, engagés auprès du promoteur et de la ville où nous sommes. On n’envisage pas d’en partir. On est là pour rester et faire en sorte que les halles fonctionnent ».

Mais cela commence par devoir identifier ce qui pèche. Pour Madeleine Guérin, c’est multifactoriel. « Quand on installe ou rouvre un marché traditionnel, il y a des habitudes de consommation à ancrer chez les habitants, cela prend parfois du temps. Et puis, il faut savoir que les commerçants traditionnels ont besoin d’une grosse affluence pour faire tourner leur affaire car ils margent peu contrairement aux produits transformés comme les traiteurs, et cette affluence n’est peut-être pas suffisante ». La baisse du pouvoir d’achat est aussi passée par là et l’offre peut ne pas être à portée de toutes les bourses… « Oui, c’est un lieu qui s’adresse à une clientèle qui vient s’acheter de beaux produits ».

Loyer inchangé depuis l’ouverture

La responsable communication pointe un centre-ville qui, comme beaucoup d’autres en France, souffre. Néanmoins, certains montrent aussi du doigt les loyers trop élevés pratiqués par l’entreprise basque. « Le loyer, on le fixe au démarrage et on essaie d’être le plus cohérent possible avec le marché de la ville concernée. C’est évidemment plus cher pour un commerce qu’un marché géré par la municipalité. En revanche, ce qui a augmenté en raison de l’inflation, ce sont les charges. Le loyer, lui, est resté le même depuis l’ouverture ». Selon nos informations, les conditions climatiques stéphanoises, d’ordre semi-continentales n’ont pas assez été prises en compte par rapport au mêmes type de bâtiments installés dans le Sud-Ouest soumis à un climat océanique. Autre problème avec les charges : elles auraient été sous-estimées par les commerçants au niveau de l’enlèvement des ordures, les halles passant ses arrivants dans une autre catégorie à ce sujet, celle des centres commerciaux. Enfin, quant aux loyers, le modèle Biltoki les indexe habituellement sur le chiffre d’affaires. Une option repoussée lors des tractations avec les premiers venus par ces derniers préférant une échéance fixe.

Alors jeudi dernier, une réunion devait être organisée avec les dirigeants de Biltoki et les commerçants. La direction n’a pas souhaité communiquer les détails des pistes exploitées pour redonner vie aux halles stéphanoises, toutefois Madeleine Guérin indique : « On travaille à réaménager et revoir l’offre commerciale et marchande, comme une sorte de mutation des halles pour faire évoluer les choses, s’adapter à la ville, à la clientèle ». Une discussion en concertation avec la Ville et le propriétaire du bâtiment Jérôme Nuiry. « L’idée est de se mettre d’accord sur la direction à donner, quel métier aller chercher, les éventuels travaux et aménagements à faire ». Ces nouvelles orientations devraient être rendues publiques en début d’année.

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