Emploi : voilà les secteurs qui recrutent dans la Loire en 2021
« Malgré un marché du travail fortement impacté en 2020 par les effets de la crise sanitaire, les entreprises recrutent », note Pôle emploi AuRa dans sa dernière enquête BMO (Besoins en Main d’œuvre). Mieux : les intentions de recrutement dans le privé pour 2021 sont nettement supérieures à celles de 2018 et 2017. Explications, analyse et zoom sur les secteurs qui recrutent dans la Loire.
Il y a des enquêtes qui font relativiser. À plusieurs points de vue. Oui, la crise sanitaire a fortement réduit les intentions d’embauche dans la Loire, comme dans tout Auvergne Rhône-Alpes. Fin 2020, les entreprises du département ayant répondu à l’enquête de Pôle emploi annonçaient un total de 22 100 projets en 2021. Soit 1 800 de moins qu’annoncés fin 2018 pour 2019. Au niveau régional, ce chiffre s’élève à 324 000 projets, 12 400 de moins que pour 2019 (- 3,5 %).
Mais si ces projets de recrutement reculent de 7,5 % dans la Loire (- 3,5 % dans la région), ils restent supérieurs de 7,6 % (+ 1 500) par rapport aux intentions annoncées sur 2018. Et même de… 31,54 % et 52,41 % par rapport à celles respectivement pour 2017 (+ 5 300) et 2014 (+ 7 600). Sur sept ans, le pourcentage a, lui aussi, progressé à l’échelle régionale. Mais moins vite : + 40,3 %.
Pour l’emploi, la crise sanitaire n’a fait que marquer le pas
La tendance est cependant identique. Les intentions d’embauche suivent une hausse de 2014 à 2020. Avec deux fortes accélérations en 2018 et 2019. Conclusion : le recul de 2021 n’est que très relatif puisque nettement supérieur à 2018. La crise sanitaire, vis-à-vis de l’emploi, n’a fait que marquer le pas d’une tendance de fond sans la tuer.
C’est l’un des grands enseignements de la dernière édition de l’enquête BMO (Besoins en main d’œuvre). Pôle emploi la réalise chaque année avec le concours du Credoc. Les réponses ont été recueillies entre octobre et décembre 2020 auprès des 55 000 établissements ayant répondu en Auvergne-Rhône-Alpes. Soit 24 % de ceux sollicités. L’enquête porte sur l’ensemble des types employeurs hors administrations de l’État et entreprises publiques. Elle est utilisée comme outil d’aide à la décision par Pôle emploi.
24 % des entreprises ligériennes vont recruter
Dans la Loire, 24 % des entreprises ayant répondu envisagent de recruter. Contre une moyenne de 26 % en AuRa. Et si le nombre de projets de recrutement est supérieur chez bien des départements voisins, en particulier dans le Rhône (mais aussi en Isère, dans les deux Savoie et la Drôme), il convient de relativiser par rapport à la nature des emplois proposés. Dans la Loire 30 % des projets de recrutement sont saisonniers contre 35 % des projets de la région. Un taux à 39 % en Haute Savoie et même 56 % en Savoie.
Si l’on se penche sur la répartition des secteurs qui recrutent dans notre département, ceux qui ont le plus l’intention de recruter – mis à part celui estampillé « autres services » (à 18 %) – sont l’agriculture et de l’industrie agro-alimentaire (IAA) (15 %), le commerce (15 % !), la santé et l’action sociale (13 %) et le support aux entreprises (11 %). Suivent l’industrie (10 %), l’hébergement et la restauration (7 %) et la construction (7 %).
Les entreprises ligériennes auraient peur de ne pas avoir assez de candidats aptes
Outre le manque de candidats, les principaux freins identifiés par les employeurs sont le manque de qualification et de savoir-être
Pôle emploi AuRa
L’enquête porte aussi sur l’anticipation des difficultés de recrutement. Dans la Loire, les entreprises recrutant jugent que 50 % (47 % pour la région) de leurs projets d’embauche vont être difficiles. La construction 83 % (70 % pour la région), le transport et la logistique 76 (51 %), la santé et l’action sociale 67 (67 %), l’industrie 59 % (49 %), le support aux entreprises 57 % (49 %), IAA et agriculture 41 % (33) l’hôtellerie et la restauration 40 % (40 %) figurent parmi les secteurs dans lesquels les employeurs jugent que les projets de recrutement sont difficiles à réaliser.
« Les entreprises déclarent rencontrer essentiellement des difficultés pour trouver des candidats qui correspondent à leurs attentes. Outre le manque de candidats, les principaux freins identifiés par les employeurs sont le manque de qualification et des problèmes de savoir-être », précise Pôle emploi AuRa. Son défi consiste donc à caler la demande avec l’offre à partir de ces données. La communication de Pôle emploi met donc en avant une batterie de dispositifs cherchant à aller dans ce sens.
Les solutions d’aide avancées par Pôle emploi
Il y a, dans la région, 737 conseillers spécialisés accompagnant les entreprises dans leurs processus de « au quotidien ». Dans le même temps, le plan de relance est marqué par une montée en charge des dispositifs d’insertion pour aider les plus fragiles face à la crise, en particulier les jeunes dans le cadre du plan #1jeune1solution. En Auvergne-Rhône-Alpes, en plus de ce plan dédié aux jeunes, il comprend 2 000 Emplois francs et 3 021 Contrat Initiative Emploi (CIE jeunes).
Il y aussi, les opérations #TousMobilisés organisées tous les mois dans chaque agence (actions de recrutement, d’information sur les métiers et sur la formation). Elles ont pour objectif de multiplier « les opportunités de mises en relation avec les demandeurs d’emplois ». Et « pour mieux répondre aux besoins de main d’œuvre qualifiée des entreprises », Pôle emploi dit avoir fait le choix de « donner la primauté aux compétences des demandeurs d’emploi ». Plutôt qu’à leurs diplômes ou aux métiers qu’ils ont pu exercer dans leur carrière. Ces savoir-être et savoir-faire sont les qualités professionnelles requises dans les différents types de métiers.
Miser sur les compétences, c’est également le pari du Plan d’investissement dans les compétences 2019-2022 qui doit permettre aux publics les plus éloignés de l’emploi, inscrits ou non à Pôle emploi d’intégrer des parcours de formations qualifiantes et certifiantes, répondant aux besoins en compétences des entreprises. En Auvergne-Rhône-Alpes, le ce plan a donné lieu sur le 1er semestre 2021 à la programmation de 1 420 parcours.