Entreprises : la Loire dispose d’un « comité départemental de sortie de crise »
Il a tenu sa première réunion, vendredi, à Saint-Chamond sur le site de Novaciéries, à l’occasion du point annuel préfectoral du Plan de relance. Pas d’inquiétude particulière liée à la sortie de crise. Mais une volonté d’anticiper davantage en amont les éventuelles difficultés en fédérant les instances étatiques.
Fin des aides de l’Etat, échéance de ses PGE*, charges à rattraper : faut-il craindre une hécatombe pour le monde économique, la perfusion du quoi qu’il en coûte peu à peu retirée ? Apparemment non, à en croire Francis Pareja. Le nouveau directeur départemental des finances publiques est arrivé dans la Loire le 1er juillet. Il précise que « dans la Loire, seulement 3,5 % des entreprises ne seront pas en mesure de rembourser leur PGE ». Quant au report des charges, « cela concerne une somme relative qui bénéficiera de toute façon d’un amortissement sur la durée. »
D’autant que la conjoncture économique dans le département invite à l’optimisme. « La Loire suit la tendance nationale. Il y a de bonnes prédictions pour 2021 après le recul du PIB en 2020. Le climat des affaires est bon. Les carnets de commande sont bien remplis, note Christine Gord, directrice départementale de la Banque de France. Même si, bien sûr, il y a tout de même des entreprises en difficulté à suivre. Au niveau des ménages, il n’y a pas de reprise du surendettement. Son niveau est actuellement en recul de 10 % par rapport à 2019. »
Le comité de sortie de crise tiendra un point mensuel
Côté entreprises, la plupart du temps, l’afflux de trésorerie obtenu via les aides de l’Etat a, soit permis de passer le cap. Soit n’a pas été utilisé. Seule ombre qui s’impose au tableau : l’approvisionnement en matières premières. Les pénuries risquent fortement de perturber la relance. Problématique très prégnante dans le bâtiment. Au point où « 44 % des dirigeants interrogés dans la Loire ne savent pas s’ils pourront honorer leurs commandes », précise Christine Gord.
Nous nous appuyons sur des algorithmes communs à partir des données d’entreprises ayant été en grande difficulté sur les 18 derniers mois
Francis Parejan, directeur départemental des finances publiques
Reste que ce n’est pas une urgence mais une volonté d’anticipation qui a poussé l’Etat à lancer des comités départementaux de sortie de crise destinés aux entreprises. Dans la Loire, sa première réunion s’est tenue sous la présidence de la préfète Catherine Séguin le 9 juillet. Un point devrait être désormais réalisé chaque mois. Le comité fédère Banque de France, Direction départementales des finances publiques, Urssaf et chambres consulaires.
Détecter les premiers signaux faibles
Objectif : mutualiser les données de chacun afin de détecter davantage en amont les entreprises en difficulté. Cela dès l’émission de leurs « premiers signaux faibles ». Incidents avec le Trésor public, impayés à la Banque de France, arriérés avec l’Urssaf : tout cela doit mettre plus rapidement la puce à l’oreille. « Nous nous appuyons sur des algorithmes communs à partir des données d’entreprises ayant été en grande difficulté sur les 18 derniers mois, précise Francis Pareja. Derrière, nous serons en mesure de directement nous adresser aux entreprises pour leur proposer des dispositifs d’aide, voire des facilités juridiques. »
Une plateforme ressemblant à celle du Codefi devrait être mise en place d’ici la fin de l’été. En attendant, les entreprises en difficulté souhaitant solliciter de l’aide peuvent encore et toujours appeler au numéro suivant : 0 806 000 245.