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jeudi 25 avril 2024
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« Grâce à eux, je vais plus loin » : à Saint-Étienne, la Maison digitale remet les femmes sur le chemin de l’emploi

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À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le Crefad Loire a lancé ses ateliers numériques, avec le soutien de la Fondation Orange. Une initiative qui vise à rendre les femmes en difficulté plus autonomes grâce à l’outil numérique, mais pas seulement.

Crefad
Ce mardi 8 mars marquait le lancement des ateliers numériques au Crefad, soutenu par la Fondation Orange. © JT/If Saint-Etienne

Installé dans le local Ici-Bientôt temporairement, le temps que les travaux du local de la rue de la Résistance soient terminés, le Crefad (Centre de recherche d’étude de formation à l’animation et au développement) Loire lançait ce matin ses ateliers numériques qui marquaient la création d’une Maison digitale. Un programme né de sa collaboration avec la Fondation Orange qui ouvre ainsi sa 13e Maison digitale dans la région, à destination des femmes et des jeunes en situation de précarité. Curriculum vitæ, lettre de motivation, logiciels numériques, navigation sur le Web, utilisation des sites administratifs… Ces ateliers gratuits permettent aux femmes de s’approprier l’ensemble des outils numériques, indispensables à leur émancipation.

Avoir tout sur son smartphone

C’est notamment le cas de Lisa, une femme originaire du Caucase, autrefois professeur de Russe. « Je suis au Crefad depuis deux ans. Je n’avais pas fait de métier manuel auparavant et maintenant, je relooke des meubles à La Bricoleuse. Grâce à eux et à ces ateliers, je vais plus loin et je me mettrais à mon compte un jour, je l’espère. C’est aussi l’occasion de nous retrouver ensemble, de ne pas être seules chez nous». Le Crefad dispense également, avec l’association Singa Saint-Étienne, une initiation à la langue française, grâce à l’outil informatique. C’est ainsi que Lisa a pu nous expliquer son parcours dans un français remarquable. Pour Gérard Ogus, co-président du Crefad Loire, le but est que ces femmes deviennent autonomes. « La majorité des personnes qui viennent ont un smartphone mais n’ont pas d’ordinateur, a-t-il constaté. Nous leur apprenons donc à tout avoir sur leur téléphone, comme leur CV, leur lettre de motivation, pour pouvoir les envoyer en quelques clics. » Surtout dans une société où tout se fait en ligne.

« 17 % de la population souffre d’illectronisme »

Guillaume Michel, directeur régional adjoint chez Orange.

Le numérique comme facteur d’égalité des chances

La Fondation Orange souhaite donc faire de l’éducation numérique une priorité. « 17 % de la population souffre d’illectronisme, a rappelé Guillaume Michel, directeur régional adjoint chez Orange. C’est devenu un facteur d’égalité des chances. Nos salariés ont formé les bénévoles du Crefad pour qu’à leur tour ils puissent former ». Pierrick Courbon, élu PS départemental et municipal, a salué cette initiative, rappelant que le non recours aux droits s’élève à 30 % dans la Loire. Soit en raison d’une certaine pudeur, du manque d’informations mais aussi d’une complexité des démarches à effectuer, souvent numériques. Pour Sofiya Tsisar, co-présidente du Crefad Loire, c’est la preuve que « l’entraide est plus efficace que de rester dans son petit monde chez soi. Cela permet à ses femmes de se rencontrer et de se démêler avec pas mal de problèmes sociaux et administratifs. » Car il est bon de rappeler en ce 8 mars qu’il reste beaucoup à faire pour la cause des femmes.

Avoir un vrai projet de société

Invitées à l’événement organisé par le Crefad, les co-fondatrices d’Osez le féminisme 42, Isabelle Mercati-Galléa et Corinne Seguda-Laurent, en ont profité pour rencontrer d’autres acteurs qui œuvrent pour les femmes. Toutes deux regrettent d’ailleurs que cette cause ne soit pas davantage abordée par les candidats à l’élection présidentielle. « Le but est d’avoir un vrai projet de société pour les femmes, non pas quelques miettes. Ce soir nous organisons la projection d’un film sur la charge mentale. Quand nous avons travaillé sur le sujet, on a trouvé que ce qui était proposé aux femmes n’était pas suffisant. Le partage des tâches n’est pas suffisant. Il faut une vraie réorganisation du travail, des gardes d’enfants plus souples, etc. C’est d’autant plus nécessaire que 87 % des familles monoparentales sont des femmes seules. » Rappelons qu’actuellement en France, les femmes gagnent en moyenne 16 % de moins que leurs homologues masculins, à travail égal dans le secteur privé et 12 % dans le secteur public.

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