Immobilier : dans la Loire, le Roannais tire son épingle du jeu

Le marché de l’immobilier reprendra-t-il des couleurs en 2025 ? Difficile de le savoir tant les incertitudes restent nombreuses. En attendant, la Loire, tout comme le reste du pays, enregistre une année morose, avec des transactions au plus bas depuis 2017. Mais le Roannais s’en sort mieux que les autres territoires…

« Certains comparent la situation à la crise immobilière des années 90 », lance M^e Alain Courtet, notaire et référent de la Chambre interdépartementale des notaires de la Cour d’appel de Lyon. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le marché de l’immobilier a été morose en 2024. Une tendance nationale à laquelle n’échappe pas la Loire qui, comme nous vous le rapportions début octobre, enregistre une baisse des ventes à hauteur de 19 % par rapport à l’année dernière. Pour retrouver des volumes aussi bas, il faut remonter en 2017…

Baisse des prix

Ainsi, à Saint-Etienne, sur le marché des appartements anciens, l’ensemble des quartiers enregistrent une baisse de leur prix médian au mètre carré, parfois très marquée comme c’est le cas de la Richelandière Monplaisir (- 11,9 %), Tardy colline des Pères (- 10,3 %), ou encore Jacquard Préfecture (- 9,8 %). Toutefois, le quartier du Soleil fait exception avec un prix stable (+ 0,4 %). Pour le notaire, cela s’explique par le nombre de programmes neufs dans ce quartier, et par l’installation de la future gendarmerie à l’horizon 2026-2027. Autre constat cette année, du côté des appartements neufs cette fois-ci, le marché s’oriente vers des biens de plus petite surface (+ 11 points de part de marché pour les studios et deux pièces), faisant augmenter le prix au mètre carré.

Le Roannais s’en sort bien

Le marché des maisons anciennes suit lui aussi la tendance baissière après sept années de hausse consécutives. Elle concerne l’ensemble des secteurs du département, mais le Roanne et ses alentours s’en sortent mieux, avec un territoire qui représente 27 % des ventes. Selon M^e Adeline Martinon, notaire et référente de la chambre interdépartementale des notaires, cela s’explique par « tarifs plus raisonnables. C’est le seul secteur qui augmente en termes de volume ». Elle ajoute l’impact de la présence de KNDS dans un contexte de forte croissance liée à « l’économie de guerre ».

Quant à savoir si une reprise du marché s’amorcera en 2025… Difficile à dire tant l’incertitude est forte au niveau politique. « Nous sommes sur un phénomène un peu long, estime M^e Alain Courtet. Les volumes ne sont pas catastrophiques, mais avec des prix en baisses, qui tendent à se stabiliser. Dans la mouture initiale de la loi de finance, il est prévu une extension temporaire du prêt à taux zéro sur tout le territoire, dans le neuf ». Une mesure visant à réveiller le marché.

Investir dans la Loire, une bonne option

Dans un marché qui semble bien morose, il reste une bonne nouvelle pour les Ligériens. Les notaires le rappellent, la rentabilité reste bonne à Saint-Etienne, autour de 8 à 9 % selon eux. C’est le double de Lyon. Et avec des appartements accessibles dès 40 000 à 50 000 euros, la ville reste relativement accessible pour des investisseurs, dont 25 % ne sont autres que des Lyonnais.