Saint-Etienne : quel avenir pour l’îlot Neyron ?
C’est un emplacement stratégique de plus de 9 000 mètres carrés laissé en friche depuis 2013, entre les quartiers de Châteaucreux et du Crêt-de-Roch. L’avenir de l’îlot Neyron est soumis à concertation depuis plusieurs mois, afin que les habitants puissent faire part de leurs idées à la municipalité, ainsi qu’à l’Etablissement public d’aménagement de Saint-Etienne. Mardi 28 mai, le temps de la restitution était venu, avec des attentes fortes exprimées par les riverains.
Habitat, aménagement, végétalisation, services… Depuis le 30 novembre dernier, les habitants du Crêt-de-Roch sont invités à prendre part à une grande concertation autour du projet urbain Neyron. Ils pouvaient participer à l’un des cinq ateliers thématiques proposés tout au long du processus, via une boîte à idées, des registres, mais aussi grâce à des visites des équipes de l’Epase (l’Etablissement public d’aménagement de Saint-Etienne) directement sur place, pour interpeller les passants sur le sujet. Ce mardi 28 mai, l’heure était à la restitution de ces concertations. « Au total, plus de 300 contributions ont été relevées, pointe Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne. Il s’agit d’habitants qui sont dans le quartier depuis très longtemps, ou d’autres qui sont venus y vivre plus récemment. L’objectif est de faire converger leurs idées vers un projet commun ».
Conserver l’existant
L’objectif de cette restitution publique était ainsi de valider les idées retenues et, pourquoi pas, d’en recueillir de nouvelles. « Le premier atelier a fait ressortir une volonté d’apaisement des rues de la part des habitants, qui veulent retrouver une vie de village dans le quartier », expliquait Romain Paire, directeur de l’aménagement de l’Epase. Des habitants qui, pour certains, faisaient certainement référence au trafic de drogues qui gangrénait la rue il y a encore quelques années. Les participants se sont exprimés sur une volonté de réaménager les rues, pour laisser aussi la place aux différents usages. Un projet qui commencera dès cet été, malgré sa difficulté dû à l’étroitesse des rues stéphanoises. Autre volonté des riverains, celle de conserver le préau déjà construit sur le site, afin d’y organiser des événements comme des vide-greniers, ou encore des spectacles, et de conserver la mémoire du site.
Végétaliser et construire peu
Un site atypique de par sa forêt à flanc de falaise en fond. C’est aussi un souhait des habitants : conserver un espace majoritairement vert. « Sur les 9 000 mètres carrés de la zone, 5 500 seront rendus à la nature », précise Jean-Pierre Berger, adjoint au maire chargé de l’Urbanisme. Côté habitat, les riverains ont exprimé un avis mitigé vis-à-vis de constructions nouvelles. « Nous leur avons présenté des choses adaptées au vieillissement, pour apporter de la diversité et ça a été plutôt bien reçu, rapporte Romain Paire. Ils ont trouvé que c’était un aspect important, mais qu’il ne fallait pas le faire n’importe comment. Le curseur allait de zéro à soixante-dix, et ils pensent qu’une trentaine serait raisonnable ». Plus que des commerces, les habitants ont plébiscité que les rez-de-chaussée soient axés sur les services, autour de l’économie sociale et solidaire.
Quel calendrier ?
Sur ce projet, l’Epase est lauréate de la deuxième vague de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) « Démonstrateurs de la ville durable » de France 2030. Alors quand le quartier ressemblera-t-il aux souhaits exprimés par ses occupants ? Dès la fin de l’année, une opération de dépollution des sols commencera pour une durée de 18 à 24 mois. « Pendant cette période, nous allons travailler sur les aménagements futurs, précise Gaël Perdriau. L’Epase va pouvoir présenter des premières simulations courant 2025, avec des travaux qui commenceront fin 2025 ». Le projet sera entièrement achevé fin 2026, début 2027.