Saint-Étienne
samedi 14 décembre 2024
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L’alliance Mines et ISTP, vecteur de « souveraineté » renouvelée

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Former plus d’ingénieurs pour soutenir la souveraineté industrielle française : c’est, plus qu’à l’échelle de Saint-Etienne, l’enjeu à l’échelle du pays qui a été – à nouveau – martelé en amont de la signature mi-novembre du renouvellement de partenariat entre Ecole des Mines et ISTP, formatrice, elle aussi d’ingénieurs à Saint-Etienne. Des « amis de 30 ans » qui le seront pour au moins encore 10 de plus alors que les autorités et les milieux économiques réclament davantage d’ingénieurs diplômés comme ici, ceux prêts à l’emploi à la suite de cursus en alternance.

Le partenariat permettra aussi de renforcer l’implication des enseignants-chercheurs et d’intégrer encore davantage les avancées de la recherche dans les programmes.

L’objectif est bien parti pour être rempli. Dans le cadre du partenariat Mines / ISTP, « notre ministère de tutelle nous demande de former à terme 20 % d’ingénieurs de plus que le nombre de diplômés sortant de nos murs actuellement », indique Jacques Fayolle, directeur de Mines Saint-Étienne. C’est fait, au moins, pour cette rentrée. En septembre 2024 en effet, Mines Saint-Etienne et ISTP Ingénieurs en alternance ont accueilli 485 nouveaux élèves ingénieurs en apprentissage et en formation continue, soit une hausse de 20 % au sein de filières soutenant les transitions industrielles, énergétiques, numériques et nucléaires. Il convient maintenant de maintenir ce rythme de recrutement les années qui viennent afin de répondre aux exigences, au bout du cursus de formation de ces mêmes ingénieurs.

« On estime en effet qu’il faudra former environ 50 000 nouveaux ingénieurs d’ici 2030 pour répondre aux besoins de la réindustrialisation », élargit la communication déployée autour de la signature de renouvellement des liens qui unissent depuis maintenant 30 ans Mines Saint-Étienne et ISTP Ingénieurs en alternance. Signature qui fait l’objet d’une petite cérémonie à la préfecture le 14 novembre quelques jours avant que ne s’ouvre la Semaine de l’Industrie. Dans un climat, de repli économique généralisé et en première ligne, industriel, le calendrier n’est évidemment pas dû au hasard. Davantage en revanche, le « parrainage » de Bruno Bonnell venu dans la Loire : le secrétaire général pour l’investissement était depuis la veille dans le département afin d’y promouvoir la continuité du plan gouvernemental France 2030. Il s’est ainsi greffé à la cérémonie après avoir, la veille, visité le site de l’entreprise Verallia, à Saint-Romain-Le-Puy, subventionnée par l’Etat pour son investissement de 60 M€.

4 800 ingénieurs par la voie de l’alternance

Autre investissement mis en avant, celui donc de ces deux établissements stéphanois majeurs d’enseignement supérieur et de recherche – pour l’essentiel évidemment côté Mines sur ce dernier aspect même si l’ISTP vient de s’y mettre aussi – dispensant, entre autres et via leur partenariat quatre formations d’ingénieurs en apprentissage. Au sein des filières « Génie Industriel », « Génie Nucléaire », « Énergétique » et « Systèmes Électroniques Embarqués ». Avec un effectif total de 1 200 élèves-ingénieurs, Mines Saint-Etienne et ISTP se disent « leaders de l’apprentissage en France. A ce jour, Mines Saint-Étienne, en partenariat avec ISTP ingénieurs, a diplômé plus de 4 800 ingénieurs par la voie de l’alternance. Grâce à ces formations d’excellence, nos diplômés occupent aujourd’hui des fonctions stratégiques dans des secteurs variés et cruciaux tels que l’énergie, l’aéronautique, l’automobile, la défense, l’agroalimentaire, la chimie, la pharmacie, le spatial et le conseil, en France comme à l’international. » L’ISTP s’appuie sur un réseau de 1 500 entreprises partenaires.

Le renouvellement du partenariat a donné lieu à une signature et une petite cérémonie à la préfecture. ©If Saint-Etienne / Xavier Alix

En ce qui concerne « l’énergie », elle est avant tout nucléaire. Comme nous vous l’indiquions dans cet article publié en 2022, le changement de paradigme sur l’atome en France a redonné des perspectives et un sacré coup de jus aux ambitions de développement de l’ISTP, par ailleurs jumelée dans un tout commun, à l’IRUP (formatrice, elle de techniciens) dans ce domaine. Les deux revendiquaient il y a 2 ans déjà fournir pas moins de 40 % des besoins français dans les métiers de la maintenance, du génie civil et du génie nucléaire. Toujours en lien étroit avec les Mines (qui diplôme, de son prestigieux sésame, les étudiants ISTP sur leurs formations partenaires), c’est encore la perspective d’un rayonnement économique de premier plan autour de cette filière depuis Saint-Etienne qui avait été affirmée en grande pompe au Centre des congrès au printemps dernier plus qu’une présentation du développement concret – locaux, formations, recrutement – de l’ISTP.

Le salut dans l’innovation

Fondée comme l’IRUP par la volonté des milieux économiques locaux, entendre les syndicats patronaux, l’ISTP défend un modèle précurseur quant à l’alternance, une proximité peu égalée vis-à-vis du monde industriel, de la compréhension de ses besoins, apportant « son expertise dans la création de référentiel métier, dans la conception et le déploiement d’une ingénierie de formation globale et spécifique. Une ingénierie pédagogique qui a donné lieu à un modèle éducatif original et robuste basé sur la complémentarité entre la formation académique et la mise en situation professionnelle : ces deux modalités formatives s’enrichissent mutuellement ». Les formations en question se voient bonifier, arguent les partenaires par les Mines et « la richesse de ses formations d’excellence fondées sur des travaux de recherche de pointe liés aux thématiques de ses laboratoires ».

Si « un des leviers décisifs de croissance économique reste le niveau de formation des jeunes et des moins jeunes (la dimension formation continue de leurs formations n’est pas négligeable non plus, Ndlr) », dixit Jacques Fayolle, la capacité à innover de ces nouvelles générations, ajoute Cyril Faure, directeur de l’ISTP / Irup, reste LA plus-value et donc LE seul salut dans la compétitivité industrielle de la France. Faut-il encore avoir la capacité d’attirer les meilleurs potentiels, ici à Saint-Etienne. La problématique qui risque de s’accentuer dans un contexte compétitif de « guerre des talents » n’est pas le tri à faire dans les candidats mais le contraire. Axe incontournable, lui aussi, qui amène l’école des Mines à énormément insister sur le déploiement de sa politique RSE (objet elle aussi de ces classements internationaux jugés décisifs pour l’attractivité) plus que de mettre en avant sa solide assise, vieille de deux siècles. Ce qui doit, dans son sillage, aussi profiter à l’ISTP.

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