Le Pôle des technologies médicales est devenu « Novéka ! »
Fondé en 1993, le Pôle des technologies médicales, association regroupant une cinquantaine de structures des domaines des dispositifs médicaux et des technologies de santé & e-santé, vient de changer de nom. Il est devenu « Novéka ! ». Nous avons parlé de ce changement avec son nouveau président, également directeur général de Sigvaris, Stéphane Mathieu.
Quel est l’objectif mené par l’association ?
Depuis son origine, le Pôle des technologies médicales, désormais « Novéka ! », a pour objectif de mettre en relation le monde de la recherche publique ou privée, de l’entreprise et de la formation… L’autre point important reste de développer des solutions en santé. C’est ce qui nous anime depuis 1993 et qui va continuer à nous faire avancer dans les années qui viennent.
D’où vient cette nouvelle dénomination « Novéka ! » ?
Cela vient d’abord d’Heka, une déesse égyptienne qui avait en charge les médecins et la magie, Nové veut dire nouveau et le point d’exclamation est tout simplement une référence à Archimède. On trouve également une référence à « Eurêka ! ». Dans ce nom Novéka !, on retrouve l’intention d’innover en santé en mettant en relation différentes parties, sur le territoire ligérien mais pas seulement. Cela rejoint aussi un autre enjeu pour le groupement à propos des dispositifs médicaux. Contrairement aux médicaments ou biothérapies, cela concerne les solutions ou produits de santé allant d’un scanner à une radio ou encore un bas médical de compression, une orthèse… En fait, tout ce qui peut permettre d’accompagner la santé du patient et de la prise en charge. C’est un secteur assez large. Mais nous n’avons pas de compétences en médicaments ou biothérapies.
Il est important que l’on conserve notre agilité et notre proximité car c’est la vraie valeur de Novéka !.
Stéphane Mathieu, président de Novéka !
Vous nous dites que Novéka ! touche au-delà du territoire ligérien. Y a-t-il des adhérents européens ou internationaux ?
Aujourd’hui, nous restons locaux, en étant un acteur important de l’activité de la Métropole stéphanoise. Certains membres-fondateurs, dont fait partie Sigvaris, sont des entreprises qui rayonnent bien au-delà de la Loire, au niveau international. Mais à terme, pourquoi pas intégrer des adhérents venus de plus loin. Dans un premier temps, nous souhaitons faire vivre Novéka ! sur le territoire ligérien, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Ma volonté est aussi de m’inscrire en complémentarité d’autres instances qui existent plutôt que d’entrer en concurrence. Il existe de nombreuses institutions, regroupements, associations, y compris dans le domaine de la santé. Il est important que l’on conserve notre agilité et notre proximité car c’est la vraie valeur de Novéka !. Nous avons un tissus très riche de TPE/PME, d’ETI [Entreprises de taille intermédiaire, N.D.L.R.]. Mais aussi en termes de formation, de recherche,… Dans un premier temps, nous allons nous concentrer sur les possibilités offertes par l’écosystème existant et après pourquoi pas dépasser nos frontières.
Au cours de ces trente dernières années, quels faits saillants ont marqué l’histoire du Pôle des technologies médicales ?
Il y a des entreprises historiques ayant participé au PTM et qui sont de très belles réussites. Dans le textile médical par exemple avec Gibaud, Thuasne ou Sigvaris pour ne citer qu’elles. Ce sont des structures ayant beaucoup apporté pour le développement du PTM. Aujourd’hui, ça se traduit par un cercle réglementaire très reconnu des acteurs du secteur de santé, pas forcément du grand public, et qui est une pierre de voûte sur laquelle nous allons continuer à nous appuyer. Plusieurs acteurs du territoire ont également eu des liens avec le PTM et sont des exemples comme DTF ou Kéranova.
Avec Novéka !, il y a également un déménagement au sein de La Grande Usine Créative dans le quartier Manufacture/Plaine Achille. Cela va changer quoi pour l’association ?
Cela va apporter un nouvel écosystème pour l’association. Nos membres permanents vont pouvoir interagir avec d’autres acteurs, hors du secteur de la santé et je pense que cela peut amener des choses, générer de nouvelles idées. Cela nous a semblé naturel de nous installer là-bas. La Métropole nous a beaucoup aidés pour ce déménagement.
Vous parliez du textile médical tout à l’heure. C’est un secteur qui fait rayonner Saint-Etienne au niveau international ?
Je change un peu de casquette pour répondre à cette question. J’ai cofondé un groupe qui se nomme Les Technologies du Textile Médical aux côtés de Thuasne, Gibaud, le laboratoire Lohmann & Rauscher, plus connu à Saint-Etienne sous l’intitulé de Richard Frères, et enfin Sigvaris. Nos quatre entreprises représentent en France près de 3 000 emplois et sur Saint-Etienne un peu plus de 2 000.
Tous les adhérents de Novéka ! représentent combien d’emplois et combien en chiffres d’affaires cumulés ?
J’aimerais beaucoup avoir cette réponse à vous donner mais nous allons y travailler pour pouvoir comptabiliser cela.
Un autre objectif est de retrouver des membres qui avaient quitté la structure et d’aller chercher de nouveaux adhérents.
Le changement de nom correspond également à la volonté d’avoir une plus grande visibilité ?
Nous avons une richesse locale indéniable. Dans la Loire, nous sommes très modestes. À un moment donné, je pense qu’il est important de faire valoir les belles réalisations. Novéka ! correspondait à l’opportunité de communiquer sur cette réussite. Peut-être que Pôle des technologies médicales nous parle à nous, en tant qu’experts, probablement un peu moins au grand public. Par contre ce dernier est concerné par la santé. La genèse de Novéka ! était aussi de s’affranchir de l’historique en donnant une nouvelle impulsion à la structure. De plus, ce nouveau nom peut résonner à l’international. Un autre objectif est de retrouver des membres qui avaient quitté la structure et d’aller chercher de nouveaux adhérents.
Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur les activités des adhérents de Novéka ! ?
Ce sont des impacts extrêmement contrastés. Il y a une partie des acteurs du dispositif médical qui ont beaucoup souffert. Par exemple à cause du report d’un certain nombre d’interventions dans les hôpitaux. À l’inverse, certaines entreprises ont explosé en terme d’activité, parce que confectionnant des masques, des seringues… Au global, l’ensemble des activités des dispositifs médicaux ont été impactés. Le textile médical n’a pas échappé à la règle.