PCI SCEMM à l’assaut de la Russie
La PME stéphanoise, qui conçoit et fabrique des lignes d’usinage clé en main, vient de faire un premier pas sur le marché russe en décrochant un contrat dans la ville de Kaluga, à 3h de Moscou.
PCI-SCEMM emploie plus de 130 personnes dans ses locaux stéphanois situés au Rond-Point, sur le Campus Industriel. Plus que centenaire, l’ex-filiale de PSA, appartenant aujourd’hui au groupe taïwanais Tongtai, travaille à 95% pour le marché automobile. Elle conçoit, fabrique et vend des centres d’usinage grande vitesse, ainsi que des lignes complètes clé en main. « Avec le plan de la pièce qui sera fabriquée, la capacité de la ligne et le degré d’automatisation souhaités, nous concevons l’atelier complet qui permettra de fabriquer les pièces », résume Pascal Gambier, directeur général délégué.
La PME réalise en moyenne un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros (tombé à 21 millions d’euros en 2020), dont 20% à l’export. C’est cette partie qu’elle travaille à développer, en particulier vers les États-Unis et la Russie.
Et ses efforts ont payé, puisque PCI-SCEMM a mis un premier pied à l’est en 2020 en décrochant un contrat pour la société russe PCMA, joint-venture entre PSA et Mitsubishi. « Le fait d’avoir vendu cette première ligne va nous permettre de la faire visiter à d’autres clients potentiels sur place », se réjouit Pascal Gambier.
Le fait d’avoir vendu cette première ligne va nous permettre de la faire visiter à d’autres clients potentiels sur place
Patrice Gambier, directeur général délégué de PCI-SCEMM
Une innovation mondiale
Le contrat de 6 millions d’euros porte sur quatre machines-outils et leurs équipements auxiliaires pour la fabrication de carters moteurs en fonte, mais il comprend surtout une innovation mondiale. PCI-SCEMM est en effet la première entreprise au monde à intégrer le rodage dans le centre d’usinage. Cette technique d’abrasion était traditionnellement réalisée par une machine spéciale. L’intégration d’une machine standard dans le centre d’usinage permet de mieux la paramétrer, de l’utiliser pour d’autres applications, mais c’est également un avantage qualitatif, un gain de surface et d’énergie.
« Cette innovation a demandé cinq ans de travail en R&D, souligne Pascal Gambier. Nous avons déjà été approchés par Renault ou BMW à ce sujet. La France est un pays high cost, et pour justifier nos prix, nous devons proposer une vraie valeur ajoutée. À l’avenir, notre objectif sera également de négocier le virage vers l’automobile électrique ».
Une fois la mise au point des machines terminées à Saint-Étienne, la ligne sera expédiée à Kaluga, à 3 heures de Moscou, et une équipe la rejoindra sur place pour l’installer, la remettre au point et la démarrer. Le démarrage de la production est prévu pour le mois de juin ou juillet. « Nous formerons également les équipes sur place à l’exploitation et à la maintenance des équipements », ajoute Patrice Gambier.
Nous recherchons encore trois techniciens metteurs au point. Mais c’est une denrée rare, nous avons même eu du mal à recruter des apprentis dans ce domaine.
La signature du contrat russe a permis à PCI-SCEMM d’embaucher trois nouvelles personnes, et trois autres recrutements sont encore en cours. « Nous recherchons encore trois techniciens metteurs au point, indique Patrice Gambier. Mais c’est une denrée rare, nous avons même eu du mal à recruter des apprentis dans ce domaine. Nous avons pourtant des hommes et des femmes qui excellent dans ce domaine, et qui travaillent dans un environnement agréable ».