Raidlay, cette nouvelle start-up qui fabrique des garde-boues de vélo à partir de couvertures de cahier
Et pas seulement. Fondée le mois dernier par Tom Brunel, encore étudiant à l’IUT de Saint-Etienne, la start-up est axée sur la fabrication et la conception de matériel de voyage éco-responsable. Elle est en train de finaliser le prototype d’une remorque connectée tout terrain. Raidlay vient d’intégrer l’Use’In, l’incubateur de l’université Jean-Monnet, piloté par Télécom.
L’entreprenariat n’attend décidément pas la fin des études. Et à ce sujet, Tom Brunel, avec ses 20 ans que ne trahit pas une voix au timbre aussi mature que l’état d’esprit véhiculé, s’avère encore plus précoce qu’Enzo Soulier, le fondateur de Graal Spotter, dont nous vous parlions fin avril. Diplômé d’un DUT Génie mécanique et productique à l’IUT de Saint-Etienne, il en sera encore étudiant à la rentrée 2022. En se lançant cette fois dans une licence professionnelle Conception de produits industriels afin de se spécialiser dans un domaine qui colle à son entreprise.
D’autant qu’il effectuera la formation en alternance chez le fournisseur de solutions industrielles pour la fabrication des roues de vélo qu’est Mach 1, à Marcplot, à côté de Montrond-les-Bains. Tom Brunel, lui, est de Villars et est à la fois un grand passionné de vélo et de bricolage. « C’est l’un des sports que je pratique le plus. Depuis tout petit, du VTT ou de la route avec la famille, les amis. Parallèlement, oui depuis le lycée, je me suis beaucoup lancé dans des projets de bricolage : avec le bois – j’ai par exemple essayé de construire un pédalo – puis d’autres matières, jusqu’à l’impression 3D désormais. J’ai pris l’habitude de réparer et remplacer tout ce qui est cassé à la maison. »
L’idée est venue d’un voyage à vélo après le bac
Toujours chez ses parents, Tom Brunel devrait encore faire profiter à ces derniers de ses facultés quelques temps même si l’envie d’en faire son métier est déjà sur la table. Car, « ça fait longtemps que j’avais envie de faire ma boite pour allier mes passions. J’avais les idées mais je ne savais pas comment m’y prendre, ce n’est pas mon milieu. Il faut que je continue à apprendre bien sûr : c’est le cas grâce à l’encadrement de l’incubateur. Et je vois pour la première fois un expert-comptable la semaine prochaine. On va déterminer ensemble un business plan plus professionnel que ce que j’ai projeté. Mais avant cela, j’ai été au FabLab de Saint-Etienne qui m’a indiqué qu’une structure comme l’Use’In pourrait m’aider à me lancer. »
Depuis un mois, c’est fait : la start-up Raidlay a rejoint l’incubateur de l’université Jean-Monnet, piloté par Télécom Saint-Etienne, situé dans les locaux La Base du Bâtiment des Forges, Cité du design côté est. Étudier et lancer son entreprise en même temps, ça ne met pas trop de pression ? « Au contraire, ça me laisse le temps de faire des erreurs. Alors, bien sûr il y a des sacrifices. Je ne fais pas beaucoup de soirées étudiantes du jeudi car je travaille souvent le soir sur mes projets. A l’IUT, je tache d’être très très concentré en cours pour optimiser mes temps de devoirs à la maison. » Raidlay (en référence au fleuve vendéen Lay) est axée sur la fabrication et la conception de matériel de voyage éco-responsable. L’idée est venue d’un voyage à vélo Sainté/Méditerranée l’été qui a suivi le bac.
Raidlay va finaliser son prototype de remorque fin juin
En fabriquant sa propre remorque à partir de matériaux de récupération, le jeune homme prend conscience qu’il y a encore beaucoup à développer dans ce domaine. « Sur la connexion web et téléphone en particulier avec une remorque couplée à un vélo électrique ou encore sur le fait qu’elle soit réellement tout terrain. Ce qui existe sur le marché n’est pas encore satisfaisant. Je suis en train de finaliser un prototype qui aura ces qualités-là. Je vais présenter mon projet lors du Run and Bike de La Fouillouse le 4 juin et aussi sur l’événement VTT des Bois noirs Oxygène, le 26 juin à Chalmazel. » Dans un premier temps, Tom Brunel fabriquera soi-même les engins. Il faudra sans doute ensuite, si les choses se développent passer par la case sous-traitance mais l’étudiant-entrepreneur compte bien avoir ses ateliers sur le long terme.
En attendant, il faut d’abord des clients. Ceux visés ? Des vendeurs spécialisés déjà dans la place comme Probikeshop, Culture Vélo, Thollot, etc. Mais Tom Brunel a déjà son site, destiné à vendre directement ses produits. L’un d’eux est d’ailleurs déjà sur le marché : des garde-boues pour vélo fabriqués à partir de…. couvertures plastiques de cahiers d’école usagés. A 4 ou 5 €, selon l’épaisseur, l’unité, il en a écoulé 36 à ce jour, en signant une collaboration avec l’entreprise les Papeteries Pichon, basé à Veauche.
Des garde-boues découpés au laser du FabLab
Un échange non commercial entre la start-up et le leader national de la distribution de fournitures scolaires aux écoles : Tom Brunel trouve là sa matière première que son partenaire lui livre après avoir été la chercher chez ses clients à l’occasion de ses livraisons. Pichon trouve là un argument de vente supplémentaire d’ordre environnemental.
« Pour ce qui est des couleurs, elles sont variées mais, forcément, les stocks varient selon ce qui y arrive. Pour donner les formes, je loue du temps de machine de découpe laser du FabLab de Saint-Etienne. » Tom Brunel, qui n’en est pas encore aux levées de fonds et sur le point de solliciter des aides publiques ou des réseaux d’initiative table sur 30 000 euros de chiffre d’affaires pour son premier exercice. Il vise la rentabilité dès septembre 2023.