Saint-Étienne
mercredi 22 janvier 2025
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Réalité virtuelle : iDISCOVR veut donner une autre dimension à la vulgarisation scientifique

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Ramdane Igalouzene et Aimen Zerroug sont derrière la start-up stéphanoise iDISCOVR incubée au sein d’Use’In (Télécom / université Jean Monnet) et soutenue par Saint-Etienne Métropole. Créatrice « d’expériences immersives culturelles et scientifiques », elle vise le solide potentiel mais, juge-t-elle, encore sous-exploité de la vulgarisation grand public via la réalité virtuelle. Son premier « film » – L’Echo de l’Univers – devrait être « à vivre » à la Rotonde dans quelques mois.

Image extraite du pilote L’Echo de l’Univers. ©iDISCOVR

Encore quelques mises au point et le « pilote » d’iDISCOVR sera prêt. L’Echo de l’Univers promet d’aller faire un petit tour en plein milieu d’un trou noir, d’assister de près à la naissance d’une étoile et, plus globalement, de voyager dans notre univers à la recherche de la vie et de ses origines. Début 2025, la Rotonde, le « centre de culture scientifique » proposé au grand public par l’Ecole des Mines devrait être son premier écrin. Une « expérience immersive » dans laquelle vous pouvez évoluer virtuellement en incarnant un avatar, en compagnie d’autres personnes ? Cela, oui, existe déjà. Il suffit d’aller faire un tour dans une des salles de jeux les proposant déjà depuis plusieurs années à Saint-Etienne ou ailleurs. Mais des « films » de plusieurs dizaines de minutes destinés à appuyer, voire sublimer, la pédagogie des structures culturelles et scientifiques, en revanche, c’est beaucoup moins fréquent.

« Si d’autres se sont déjà lancés avant nous, comme Eclipso à Lyon, c’est un marché encore jeune et sous-exploité alors que le développement de l’Intelligence artificielle bien sûr et aussi, de la technologie en général ouvre des portes de plus en plus grandes. Nous élaborons et proposons ces nouvelles solutions de vulgarisation scientifique qui amènent quelque chose de très neuf », synthétise Aimen Zerroug. Ce jeune « docteur en science, intelligence artificielle et neurosciences », est le co-fondateur d’iDISCOVR aux côtés de Ramdane Igalouzene, de son côté lui docteur… en immunologie et cancérologie. Deux amis d’enfance venant d’Algérie qui se sont quittés au lycée pour mieux se retrouver autour de ce projet à l’issue de leurs études, entre autres en France. Ce n’était pas à Saint-Etienne, choisie, elle, pour se lancer après avoir sondé les accompagnements de projets de start-up en France.

Jusqu’à 1 000 m2 d’évolution

Ramdane Igalouzene et Aimen Zerroug. ©iDISCOVR

« C’est ici que nous avons trouvé l’accompagnement qui nous semblait le plus optimal. Nous avons donc intégré il y a plusieurs mois et pour 2 ans l’incubateur Use’In (piloté par l’école d’ingénieurs du numérique Télécom pour l’université Jean Monnet, Ndlr). Nous sommes aussi accompagnés par Saint-Etienne Métropole, sur l’aspect entrepreneurial (dispositif Mind, Ndlr). Cela nous donne des locaux, l’accès à des équipements, à l’aide des étudiants de Télécom et à l’écosystème local », explique Aimen Zerroug dont le projet ne manque pas d’ambitions, ni de promesses « d’inédit ». La start-up clame qu’elle va proposer (et propose déjà avec son pilote) « des expériences uniques pour le grand public en créant un vaste espace où les utilisateurs pourront se déplacer librement tout en étant immergés dans des environnements virtuels fascinants, combinant divertissement et vulgarisation scientifique, le tout assisté par l’intelligence artificielle générative ».

Ce « vaste espace », une fois le casque sur leurs yeux se résume dans le cerveau à l’infini. Mais dans la réalité non virtuelle, l’espace d’évolution peut atteindre les 1 000 m2 environ. Ce sera 250 m2 à la Rotonde pour commencer. De quoi estomper quelques limites de « déplacement » aux exercices déjà rodés, comme dans les salles de jeux où l’évolution réelle d’une personne se fait fréquemment entre les quatre murs d’une pièce équivalente à une chambre. Souvent seul, sinon peu nombreux. L’idée est là, de pouvoir embarquer dans la même expérience en même temps jusqu’à une centaine de personnes à la fois sur des formats de 20 à 45 min. Toutefois, pour le confort de l’expérience, seuls les avatars des voisins immédiats avec qui on pourra échanger, seront visibles. Disant déjà discuter avec des structures d’ampleur comme le musée des Confluences à Lyon, la Cité des sciences à Paris ou encore la Cité de l’espace à Toulouse, iDISCOVR peut ainsi produire ses propres idées ou répondre à des commandes thématiques liées à une collection, une exposition temporaire ou l’objet même du musée, de la structure.

Un financement à solliciter

Son « business model » envisage à la fois des propositions temporaires pour ces dernières et l’ouverture de salles franchisées permanentes. « Nous espérons en avoir ouvert une trentaine d’ici 5 ans et employer directement une trentaine de personnes environ à cette même échéance après avoir développé notre catalogue, projette Aimen Zerroug. Si nous devrions être à 250 000 € de chiffre d’affaires en 2025, pour 2029, nos plans nous amènent déjà sur 45 M€, une seule salle pouvant générer 6 M€ de CA par an pour le prix du billet unitaire, selon la longueur de l’expérience, oscillant entre 20 et 30 €. » Il faudra pour cela, d’abord réussir à lever des financements. De 1 à 2 millions d’euros via les réseaux d’appui entrepreneurial, des emprunts et/ou une levée de fonds qui pourraient intervenir fin 2025-début 2026.

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