Roforge, roi de la vanne
Depuis 47 ans, la société Roforge, spécialiste de la robinetterie et de la vanne industrielle, a su traverser les âges et les crises en s’adaptant et en maîtrisant son marché. Et depuis quelques années, la société couramiaude commence à s’imposer à l’international.

Au début des années 70, Martial Roser est salarié à Blois, dans le secteur de la robinetterie, quand il se rend compte qu’il existe un vrai marché pour l’offre sur-mesure. C’est ainsi que naît Roforge, en 1975. Ce constructeur en robinetterie industrielle forgée et moulée, capable de supporter de très fortes amplitudes de température et pression, gère tout de la conception, à la fabrication, puis à la commercialisation de ses produits. Installée sur le site Stelytec à Saint-Chamond, depuis 1995, Roforge travaille principalement pour la pétrochimie (Total, Llyondell), la chimie (Solvay, Arkema, Kem One), l’énergie (EDF, Alstom-GE) et quelques autres secteurs (Michelin, Arcelor, Air Liquide). La PME familiale, reprise en 2002 par le britannique Hunting Plc, a ensuite acquis la société Mavinox, de Lorette, spécialisée dans les pièces de plus grosse dimension.
La tendance est au sur-mesure, fabriquer en série ne marche plus car la Chine et l’Italie occupent ce marché à quasiment 100 %
Grégory Goutorbe, directeur général de Roforge
Contrer la série
Lors d’une visite du président de Saint-Étienne Métropole, Gaël Perdriau, Grégory Goutorbe, directeur général de Roforge depuis 2018, explique : « La tendance est au sur-mesure, fabriquer en série ne marche plus car la Chine et l’Italie occupent ce marché à quasiment 100 %. C’est pourquoi nous faisons du spécial, du sur-mesure, du made in France, avec la plus grande réactivité possible. Quand on dit sur-mesure, ce ne sont pas des choses qui détonnent par rapport à la technologie, mais qui répondent parfaitement aux besoins du client, concernant la pression ou la température à supporter ». L’entreprise fait également un peu de maintenance, mais uniquement dans ses locaux, sur site. Elle compte aujourd’hui 40 salariés, dont la moitié travaille à la fabrication, et l’autre dans les bureaux.

De gros projets à l’export
Bien que l’export représente une bonne partie des 4 à 5 millions d’euros de chiffre d’affaires en moyenne chaque année, Roforge ne néglige pas pour autant le marché français. Dans l’Hexagone, l’entreprise y a un rôle de réactivité, de maintenance, d’intervention lors d’arrêts d’unités. Tandis qu’à l’export, son rôle est plus technique. « Sur le marché français, le gâteau ne grossit pas, raconte Frédéric Béal, directeur commercial. Donc, depuis l’année dernière, nous avons quelqu’un en Thaïlande. Par ailleurs, aujourd’hui notre plus gros marché est la Chine, donc nous y avons aussi un agent sur place, d’autant que nous venons de signer ces jours-ci un contrat de 500 000 euros. Notre force est d’avoir en parallèle gardé ce marché français qui permet d’assurer 2,5 à 3 millions d’euros de chiffre d’affaires, sauf pendant la période Covid où cette part avait chuté de 30 % ».
Sur le marché français, le gâteau ne grossit pas
Frédéric Béal, directeur commercial chez Roforge
Savoir anticiper
Pour davantage de réactivité, l’entreprise dispose d’un stock conséquent, qui représente 2 millions d’euros. Cette façon de fonctionner s’est avérée doublement utile dans la période actuelle. « Avec les pénuries de matériaux, grâce à notre stock, nous avons un tampon par rapport au prix que nous avons annoncé à notre client, nous ne sommes pas directement dépendants de notre fournisseur ». De surcroît, cette crise ne sera pas la première pour celle qui aura bientôt un demi siècle.