Sigale : Inovy derrière plus de 7 000 m2 de bureaux neufs à Saint-Priest-en-Jarez
Le bâtiment destiné aux activités tertiaires, sortira de terre en deux étapes, d’ici fin 2026. Il est situé à l’angle de l’avenue Pierre-Mendès-France et de la rue Gutenberg sur un vaste terrain jusque-là associé au lycée Simone-Weil à Saint-Priest-en-Jarez. Inovy qui défend là un programme à très haute qualité environnementale y a déjà fait signer deux administrations publiques jusque-là installées dans le centre-ville de Saint-Etienne.
Reverra-t-on des programmes de telle ampleur sur un terrain nu ? Sans doute que oui mais – sans doute aussi – beaucoup plus rarement. Ce n’est pas la tournée de Gilles Thizy, vice-président de Saint-Etienne Métropole chargé de la stratégie foncière, dans chacun des conseils municipaux membres de l’agglomération, qui va le démentir. L’élu présente actuellement, commune après commune, le Projet d’aménagement et de développement durable (PPAD) d’échelle intercommunale, document « étape » capital dans l’élaboration du Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI). Et pour faire très synthétique (nous essayerons d’y revenir en temps voulu), dans le contexte législatif, à ce stade, l’agglomération estime qu’il ne lui « reste » théoriquement plus que 264 ha « artificialisables » de 2025 à 2041. Soit en 17 ans. Sachant que la consommation à périmètre constant, a été de 625 ha, de 2011 à 2021, en 11 ans…
Or, et même si une sérieuse crise économique pourrait évidemment changer, au moins un temps, la donne, les services économiques des collectivités, comme les pros de l’immobilier continuent à régulièrement faire part d’une pénurie de terrains destinés à attirer, sinon conserver les entreprises en développement. Reste la possibilité toujours plus mise en évidence de reconstruire la ville sur la ville, entre ses terrains vacants, dents creuses et autres vacances bâtis ou non. Mais « défricher » en masse ne va pas toujours de soi car le cheminement politico-administratif que cela réclame est souvent long, trop long et sinueux pour les impératifs d’un investisseur, du moins, quand la situation de la friche en question convient. Le programme « Sigale » lancé par le promoteur ligérien Inovy (société « sœur » de Thomas SA l’ayant précédée), lui, prend place sur un terrain, certes jusque-là inoccupé mais en zone déjà urbanisée à Saint-Priest-en-Jarez. Près de 6 500 m2, jusqu’il y a peu intégrés au périmètre du lycée Simone-Weil, à l’angle de l’avenue Pierre-Mendès-France et de la rue Gutenberg.
Situation idéale
Fin septembre, Inovy organisait une cérémonie de présentation de ce programme créant, en deux tranches, pas moins de 7 300 m2 planchers de bureaux. Ce n’est évidemment pas rien dans le contexte. Encore davantage quand on sait, selon les études locales du cabinet Arthur-Loyd que la moyenne des mètres carrés « placés » (c’est-à-dire ayant trouvé preneurs à la location ou la vente) ou anciens dans la décennie 2010/20 sur Saint-Etienne Métropole s’est située entre 15 000 et 20 000 m2 par an… Ce mercredi là, dans les discours, le maire de Saint-Priest-en-Jarez, Christian Servant a rappelé que ce terrain appartenait préalablement à la Ville de Saint-Etienne, qui avait cédé son usage pour la création du lycée Simone-Weil. C’était avant que les Régions n’aient la pleine maîtrise, côté bâti, des lycées. En cas de changement d’usage, la grande municipalité voisine avait son mot à dire. « Cela a pris un peu de temps certes mais les négociations n’ont pas tant posé de problèmes avec Saint-Etienne », indique le maire. La vente du terrain à Inovy pour 1,3 M€, a finalement pu s’effectuer fin 2023.
« Sigale » fait ainsi référence à la feue association éponyme – autre temps, autre mode de gestion – chargée de gérer de manière intercommunale des structures sportives dont celle du lycée. Au bord de la grande artère Pierre Mendès-France, l’emplacement est en tout cas idéal entre son accessibilité aux transports communs et non communs, en tous genres, sa proximité de l’A72, le fait de voisiner un parc (celui dit Jean-Marc). Cela n’a pas échappé à Inovy fréquemment derrière des programmes majeurs tertiaires à Saint-Etienne (notamment le Gingko rue de la Montat) et ses environs immédiats, comme récemment avec le Canopé, non loin justement de Sigale, à Saint-Priest-en-Jarez. Son co-fondateur et dirigeant avec son épouse Christine, Jérôme Nuiry met en avant la « qualité vie au travail » comme fer de lance d’arguments de vente post Covid. Appuyé par son partenaire sur la commercialisation, Bertrand Serre (Serre immobilier) venu présenter une enquête auprès de chefs d’entreprises locaux datant de juin et démontrant que deux tiers d’entre eux aimeraient voir le « tout télétravail » faire – au moins en partie – machine arrière.
Premier bâtiment Breeam very good de la Loire
Par rapport à il y a 18 mois, le « présentiel » de leurs employés, fruit d’une exigence montante ou non, aurait en tout cas augmenté de 47 % dans leurs entreprises. Restera un avant et un après pandémie : l’exigence d’un environnement optimum, d’un confort de travail et le souci du RSE du bâtiment dans lequel les collaborateurs évoluent. Au point qu’il s’agirait d’un argument d’attractivité capital pour faire signer les contrats et ne se limitant pas à l’assurance d’une place de parking (ici 100 en extérieur et 63 en sous-sol). Sigale sera ainsi certifié « Breeam very good », label anglo-saxon, présenté ici comme la crème de la crème en performances environnementales des bâtiments (jusqu’à évaluer la pérennité et le recyclage des matériaux utilisés). Comme une première aussi dans la Loire. Sur 15 M€ HT investis par le promoteur, 400 000 € ont été à eux seuls consacrés à des systèmes de brise-soleils BSE habillant à l’extérieur cet ensemble de 5 niveaux pouvant accueillir jusqu’à 600 personnes. Il est destiné à être émaillé de patio, terrasses et verdure.
Bruts, en partie aménagé ou carrément clés en main (cloisons comprises) en location ou en achat (2 350 € le m2 brut) : les preneurs ont le choix. Inovy les a trouvés à 60 % pour sa première tranche qui doit être livrée au plus tôt fin 2025, la seconde dont la commercialisation débute devant l’être à partir de l’été 2026, sinon à la fin de cette année-là. Parmi les futurs occupants déjà acquis, le Centre de gestion de la fonction publique de la Loire (CDG 42), qui va occuper 2 200 m2, le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT 42). Les deux administrations sont aujourd’hui installées rue d’Arcole, en plein centre de Saint-Étienne qui – au passage – va donc s’ajouter d’éventuelles vacances et perdre là, à défaut d’habitants, un flux non négligeable de fréquentation d’actifs en journée…