Sigvaris se restructure pour faire face
Ce mercredi 23 octobre, la filiale française du groupe Sigvaris annonce une transformation progressive de son organisation, via notamment des suppressions et créations de postes. Un projet de Plan de sauvegarde de l’emploi est actuellement à l’étude. Pour le siège français du groupe, basé à Saint-Just Saint-Rambert, l’objectif est de faire face à la baisse du niveau de remboursement des bas de compression, ainsi qu’à une dégradation générale de la conjoncture.
A l’occasion des 160 du groupe en France cet été, Sandrine Maillard, directrice générale de Sigvaris, le reconnaissait volontiers : « Fabriquer entièrement en France des dispositifs médicaux textiles est un réel défi du quotidien et cela s’accentue depuis la crise du Covid. Nous faisons notamment face à une hausse importante de nos coûts d’énergie, de matières premières, mais aussi de nos ressources humaines ». Elle ajoutait que « l’intégration des nouvelles réglementations, ainsi que les conséquences du changement climatique, nous demandent également d’être de plus en plus agiles et de poursuivre une politique d’investissement importante ». Dans un communiqué de presse transmis ce jour aux rédactions, la filiale française du groupe Sigvaris, basée à Saint-Just Saint-Rambert déclare engager un plan de compétitivité, dans le but de sauvegarder ses activités en France.
Remboursements à la baisse
L’entreprise se déclare fragilisée par un niveau d’inflation ayant fait exploser ses coûts de production, ainsi qu’une hausse de ses dépenses en énergies de l’ordre de 85,4 % depuis 2021. A cela s’ajoute la révision des tarifs de remboursement des bas médicaux de compression, qui entrera en vigueur à la fin de l’année. C’est ainsi que Sigvaris s’est lancé dans un plan de compétitivité sur trois ans. Dans son communiqué, l’entreprise pointe que les produits sans reste à charge pour le patient représentent désormais près de 55 % des ventes sur le marché de la compression médicale en France. Une tendance de fond qui entraine une évolution progressive de son positionnement sur le marché. « En 2013, cette part de produits sans reste à charge représentait 25 % des ventes, explique Gaëlle Massacrier, responsable RSE-coordination projets attachée à la direction. La baisse des remboursements ne va faire qu’accélérer cette tendance ».
Transformation de l’organisation
Pour ce faire, il faut donc à Sigvaris revoir son business model et mettre en œuvre une transformation de son organisation. L’entreprise explique sa volonté d’une meilleure adéquation de ressources et de compétences sur les projets définis comme prioritaires. C’est pourquoi elle déclare avoir « informé les organisations syndicales d’un projet d’adaptation de son organisation via des créations et suppressions de postes au regard des enjeux susmentionnés. Ce projet de Plan de Sauvegarde de l’Emploi concerne un maximum de 27 départs de collaborateurs, au sein de différents services de l’entreprise et majoritairement au sein de la direction commerciale ». Gaëlle Massacrier précise que la direction a ainsi souhaité prendre les devants sur cette communication. « Le contexte est de plus en plus compliqué pour le made in France. Il s’agit de mesures d’anticipation avec une volonté de pérenniser l’activité en France, dans le modèle qu’on a aujourd’hui ».
Une force plus adaptée
Le projet de départ est actuellement à l’étude. « Le chiffre de 27 départs mentionnés est l’objectif final 2025, et il devrait démarrer par un plan de départs volontaires, et peut-être des mobilités », précise Gaëlle Massacrier. Par ailleurs, Sigvaris a dû réadapter son modèle au marché pour être plus en phase, c’est pourquoi la direction commerciale sera plus impactée. « Le nombre de pharmacies est en baisse, la réglementation se durcit… le secteur est un peu sinistré ». En attendant, un processus de consultation et de négociations a été entamé avec les partenaires sociaux.