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vendredi 19 avril 2024
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Andrée Taurinya : « Jean-Luc Mélenchon propose d’en finir avec la monarchie présidentielle »

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Dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle, If Saint-Étienne vous propose une série d’interviews politiques des représentants locaux des douze candidats afin d’évoquer avec eux les échéances à venir. Elles seront publiées progressivement jusqu’au vendredi 8 avril 2022.

Référente de la campagne de Jean-Luc Mélenchon dans la Loire, Andrée Taurinya est enseignante au collège.

Le Parti communiste d’abord. C’était les années 1980 et la suite logique de son appartenance aux Jeunesses communistes. Puis ce fut le parti de gauche et enfin, depuis 2016, La France insoumise (LFI) « qui n’est pas un parti mais un mouvement », tient à préciser Andrée Taurinya. Cette enseignante en lettres modernes dans un collège de Saint-Etienne où elle s’est installée en 1997 après avoir vécu à Paris, se définit avant tout comme une engagée : syndicaliste, bénévole d’association, membre du conseil d’administration de son établissement et donc aussi comme militante, co-animatrice du comité stéphanois des Insoumis et co-cheffe de file dans la Loire.


Quel bilan tirez-vous du quinquennat d’Emmanuel Macron ?

« Ces cinq ans ont été négatifs sur globalement tout. Ils se traduisent par moins de pouvoir d’achat, moins de service public, moins d’écologie, moins de démocratie et plus de mépris. Allez demander aux 10 millions de pauvres, les 15 % de Français en dessous du seuil de pauvreté dont huit millions se nourrissent grâce à l’aide alimentaire si leur pouvoir d’achat a augmenté. Pendant ce temps, les riches s’enrichissent. Sept personnes possèdent en France l’équivalent de ce qu’ont 27 millions d’habitants ! Le rapport de l’Oxfam publié en début d’année constate une augmentation de 236 milliards des plus grandes fortunes de France sur les 19 derniers mois, durant la pandémie, plus que celle cumulée de 2009 à 2019 ! Le service public recule, même dans les hôpitaux où malgré le Covid on supprime 5 700 lits. L’Etat se fait condamner pour son inaction sur le climat, la démocratie recule entre 49.3, répressions des Gilets jaunes, des lycéens, la loi de Sécurité globale, les décisions sur le Covid… Et pour couronner cette accentuation de la monarchie présidentielle, le Président multiplie les sorties méprisantes. »

Selon vous, quelle est la mesure phare de Jean-Luc Mélenchon ?

« L’avenir en commun, notre programme, compte 500 mesures détaillées sur 160 pages, issues de vastes ateliers de concertation qui étaient accessibles à tous en ligne. Il reprend et actualise le travail mené pour 2017. Nous rétablirons l’ISF, instaurons une imposition plus proportionnelle, garantirons la retraite à 60 ans avec 40 annuités, l’égalité salariale homme/femme, un smic à 1 400 € nets, la titularisation des précaires de la fonction publique, le blocage des prix, une règle verte insérée dans la constitution : on ne prélève pas plus que ce que la nature peut renouveler. Ce serait donc très réducteur de s’arrêter à une mesure. Mais soulignons ce qui doit nous amener à une VIe République. Nous souhaitons créer une assemblée constituante, parallèle à la législative. Elle sera élue spécifiquement pour écrire une nouvelle constitution soumise ensuite à référendum. Ce qui devrait prendre deux ans-deux ans et demi. Jean-Luc Mélenchon propose ainsi d’en finir avec la monarchie présidentielle. La Ve est dépassée et ne colle pas aux réalités du pays. Et la démocratie a besoin d’être renforcée. »

Allez demander aux 10 millions de pauvres dont huit millions se nourrissent grâce à l’aide alimentaire si leur pouvoir d’achat a augmenté…

Andrée Taurinya, La France Insoumise

Quel ancrage local avez-vous au niveau du nombre d’adhérents, de militants ? Et de quelle manière menez-vous la campagne localement ?

« LFI est un mouvement, une formation politique inhabituelle où on ne s’encarte pas. Chacun est est libre de sa contribution financière. Nous sommes une union large, à la base, avec des partis à nos côtés, formant l’Union populaire (Gauche démocratique socialiste, Parti ouvrier indépendant, Révolution écologique pour le vivant) depuis les précédentes élections. LFI est organisée par groupes d’action – il y en a par exemple six sur Saint-Etienne (une vingtaine à l’échelle de la Loire selon cette carte, Ndlr) – pour environ une centaine de militants dont une trentaine très actifs. Nous militons en permanence mais, disons que les Universités d’été à Valence fin août ont été l’occasion d’intensifier notre action en vue de la présidentielle. Nous faisons une campagne de terrain : porte-à-porte, marchés, déambulations dans les grandes villes les jours de fréquentation. Je ne peux pas quantifier tout ça mais tous les jours, oui il se passe quelque chose en fonction de nos disponibilités. Nous tenons un « café citoyen » une fois par semaine. Le 21 janvier et le 18 mars ont eu lieu des réunions publiques à Saint-Etienne en présence de parlementaires insoumis. »

Aurez-vous des candidats aux législatives dans la Loire ?

« Oui, on espère avoir un candidat dans chaque circonscription de la Loire. Les chefs de file pour les législatives sont désignés pour chacune d’entre elles. Je le suis, par exemple, sur la 2e circonscription de Saint-Etienne avec Atmane Dahmani et il est donc probable que nous soyons ainsi candidats. Même là, notre préoccupation, c’est d’abord la présidentielle. On ne peut pas courir deux lièvres à la fois. Une alliance avec d’autres partis de gauche, comme aux Départementales ? Non, nous l’avons fait car nous avions pour cette élection locale un programme commun qui nous mettait d’accord. Ce n’est pas le cas à l’échelle nationale. »

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