Olivier Longeon : « Je crois que nous, écologistes, sommes fortement déçus de ce quinquennat »
Dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle, If Saint-Étienne vous propose une série d’interviews politiques des représentants locaux des douze candidats afin d’évoquer avec eux les échéances à venir. Elles seront publiées progressivement jusqu’au vendredi 8 avril 2022.
Olivier Longeon est un écologiste convaincu de la première heure. Il milite au sein d’associations de protection de la nature et de l’environnement dès l’âge de 15-16 ans. À 17 ans, il adhère aux Verts. Il devient un des premiers adhérents de la Commission de Recherche et d’information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRad). Il est également un des fondateurs de l’Alliance Paysans-Écologiste Consommateurs et de Loire Vivante. Fort de son engagement précoce, il a participé à plusieurs campagnes, législatives, présidentielles, municipales, cantonales… Il est aujourd’hui conseiller municipal d’opposition et conseiller métropolitain EELV (Europe Écologie Les Verts). Rencontre.
Quel bilan tirez-vous du quinquennat d’Emmanuel Macron ?
« Je crois que nous, écologistes, sommes fortement déçus de ce quinquennat. Nous n’étions pas avec Emmanuel Macron en 2017, néanmoins on a vu Nicolas Hulot arriver au gouvernement, ce qui était une bonne chose. Mais sa démission a été un échec. Et on a eu un président de la République qui, en fait, a dit « la maison brûle mais je ne peux rien faire ». Certaines choses ont été faites, mais c’est la moitié du chemin qui a été parcouru. Et c’est vraiment dommage, car beaucoup de démarches écologiques pourraient être créatrices d’emploi. »
Selon vous, quelle est la mesure phare de Yannick Jadot ?
« Je pense que Yannick Jadot va prendre la dimension du règlement climatique à tous les niveaux, et cela va créer de l’emploi. Cela passe par le fait de convertir notre façon de manger, de nous déplacer… Cela implique de fabriquer plus en France, de produire de l’énergie propre autrement et de se déplacer autrement. Pour cela, il faudra développer les transports en commun car ils peuvent encore l’être, encourager davantage le vélo en ville… Aujourd’hui, une voiture électrique est plutôt garantie pour faire 500 000 kilomètres, ce qui n’est pas le cas d’une essence. Et les batteries se recyclent au 4/5ème. Or, la France a mis énormément de temps à arriver à l’électrique. Alors que la France a les talents pour. Il faut savoir par exemple qu’au sud de l’Espagne, il existe des centrales solaires à concentration de chaleur, qui fonctionnent 24h/24. Elles ont été à la base construites dans le Sahara, par des Français. »
Quel ancrage local avez-vous au niveau du nombre d’adhérents, de militants ? Et de quelle manière menez-vous la campagne localement ?
« Dans les différents partis de l’écologie, il y a environ 200 adhérents dans la Loire, et environ 1 000 personnes qui ont participé à la primaire écologiste. En moyenne, une centaine de personnes œuvrent pour la campagne dans le département. Nous faisons beaucoup de tractage dans les boîtes aux lettres ou sur les marchés, du porte-à-porte, des rencontres avec les associations et les entreprises aussi. Puis à cela s’ajoute toute la partie sur les réseaux sociaux. Nous avons commencé la campagne assez tôt, en octobre, novembre. On sent que plus on avance, plus l’électorat se cristallise. C’est-à-dire que les gens qui prennent les tracts sont intéressés, et ceux qui ne les prennent pas savent qu’ils ne voteront pas pour Yannick Jadot. Mais globalement, je sens un désintérêt des gens pour la campagne. On sent aussi un rejet, un ras-le-bol. Il y a eu les « gilets jaunes », il y a le Covid depuis deux ans. Certains vont partir vers des candidats extrêmes pour cette raison. On sent une nette désaffection pour les partis traditionnels que ce soit le PS ou LR. Les gens nous disent « ils ont géré le pays pendant des décennies, c’est de leur faute ». Je pense que l’élection n’est pas jouée et qu’il y aura pas mal de surprises. Je me méfie énormément des sondages. »
Aurez-vous des candidats aux législatives dans la Loire ?
« Oui, c’est en train de s’acter. Officiellement, aujourd’hui, les écologistes n’ont aucun accord avec d’autres partis. Nous avons donc prévu six candidatures, une pour chacune des six circonscriptions. Suivant ce qu’il se passe à la présidentielle, cela pourra être amené à évoluer. Les candidats seront validés définitivement entre les deux tours. Mais, quoi qu’il arrive, il y aura des candidats écologistes dans la Loire, et je pense qu’ils seront au moins trois. »