Experts-comptables : « La raison d’être de l’AFEC, c’est l’entraide professionnelle »
Succédant début avril à Didier Berger, Laurence Raboisson Croppi, 52 ans, est la nouvelle présidente de l’AFEC, l’Association forézienne des experts-comptables et des commissaires aux comptes. Elle explique la raison d’être de l’association et sa complémentarité avec l’Ordre régional des experts-comptables. Entretien.
Laurence Raboisson Croppi, pouvez-vous rapidement vous présenter ?
« Je suis diplômée depuis 25 ans et je cumule les métiers d’expert-comptable et de commissaire aux comptes. J’ai été associée dans un premier temps avec mon maitre de stage, Dominique Mavridorakis, puis au groupe Deloitte-In Extenso. En septembre 2014, j’ai créé mon propre cabinet, implanté à Saint-Etienne qui compte cinq collaborateurs dont deux apprentis. J’ai l’habitude de m’investir au-delà des activités de mon cabinet, aussi bien dans mon domaine – j’enseigne à l’IUT de Saint-Etienne et à l’Enise, j’ai été élue à la Cie régionale des commissaires aux comptes – qu’à l’extérieur : j’ai par exemple été trésorière il y a une dizaine d’années du Club de la presse et de la communication Saint-Etienne Loire et suis actuellement élue municipale dans mon village de résidence. J’affectionne cette ouverture qui renforce, aussi, les compétences : je peux l’appréhender, par exemple, sur la gestion de comptes publics en ce moment. »
Avant de succéder à Didier Berger, à la présidence de l’AFEC début avril… Quel est l’objet de l’association ?
« Je suis désormais la seconde femme élue présidente depuis sa création en 1970. Notre association recouvre géographiquement les deux tiers sud de la Loire : le Forez et le bassin stéphanois tandis que le tiers nord est couvert par l’AREC, Association Roannaise des Experts-comptables. La raison d’être de l’AFEC, c’est l’entraide professionnelle, promouvoir l’image de nos métiers, diffuser l’information et proposer des formations à notre « presque » centaine d’adhérents sur notre territoire (la Loire compte environ 200 experts-comptables pour une centaine de cabinets, Ndlr). S’y ajoutent aussi des moments de pure convivialité entre nous. Nous nous réunissons en général tous les 3e lundis du mois en plus de rendez-vous et propositions plus ponctuelles. »
Pouvez-vous détailler vos activités ?
« Nos réunions permettent, déjà, de ne pas rester isolés mais, au contraire, dans un esprit de réseau d’échanger sur des problématiques, des sujets communs qui ressortent de nos discussions, souvent sous le feu d’une actualité, d’une évolution, ou d’une difficulté particulière. Un intervenant vient évoquer à l’assemblée un sujet, par exemple RSE, retraite, procédures collectives… Bref, on aborde des sujets techniques. Un pan majeur de notre activité est l’organisation de formations avec l’Institut spécialisé Ifaura par cycle de demi-journées ou journées, sur des thèmes particuliers soumis eux aussi à des évolutions constantes. Ce qui est très important au sujet des formations, c’est notre capacité à les proposer physiquement sur l’agglomération stéphanoise afin qu’elles soient accessibles à nos adhérents. Ce que nous allons continuer de développer davantage encore. »
La profession prend des virages historiques. Il convient de ne pas les rater
Quels sont vos rapports avec l’Ordre régional ?
« Complémentaires. Notre Ordre est régional, nous avons deux référents Loire Nord et Loire Sud – Jean-Philippe Berthouze qui est aussi adhérent de l’AFEC – mais notre volonté est de déconcentrer l’activité du conseil régional depuis Lyon. Nous travaillons évidemment en lien avec le Croec Aura et ne prétendons pas faire son travail : nous nous appuyons sur l’Ordre et il s’appuie sur nous, nous sommes un relais de terrain. L’idée de l’AFEC, c’est de permettre un rapprochement entre professionnels de son territoire – aussi, sur ses sujets spécifiques –, des professionnels qui peuvent ainsi se voir, se parler, se connaître. Chaque nouveau membre se voit affecter un parrain/marraine. C’est d’autant plus important d’éviter l’isolement que nous voyons une tendance au sein des jeunes générations à lancer très tôt leurs propres cabinets. »
Quelles sont vos intentions de nouvelle présidente ?
« Déjà, poursuivre les développements de mon prédécesseur Didier Berger. Je pense qu’en ce sens, il est important pour notre profession d’être proche des acteurs de son territoire, d’être bien identifiée. Nous sommes de la « réunion du monde économique ligérien » organisée une fois par trimestre par la Préfecture avec les représentants du milieu économique : Medef, CPME, Chambres consulaires, banques, Banque de France et organisations professionnelles… Il est important d’être représenté dans les conseils d’administration de ce type de structure, de participer. Je souhaite mener les choses avec les membres de notre propre conseil d’administration et donc comme déjà évoqué, développer davantage de formations sur Saint-Etienne, également rencontrer les étudiants pour susciter des vocations. Il y a des enjeux forts pour la profession actuellement autour de l’accompagnement à la RSE de nos entreprises – critère essentiel, entre autres pour recruter de nos jours ou répondre à des appels d’offre -, la facturation électronique, la protection des données et cybersécurité, l’IA, le recrutement… La profession prend des virages historiques et il convient de ne pas les rater. Mais l’AFEC est là ! »