Hôtel Colcombet : ses appartements haut standing seront livrés en juillet
Trésor du patrimoine stéphanois, successivement hôtel particulier puis bibliothèque municipale, il n’était plus occupé depuis 1993. L’opération de reconversion de l’Hôtel Colcombet était difficile. Elle est sur le point de s’achever. Cinq appartements haut standing seront mis à disposition de leurs acheteurs en juillet.
Pas de quoi jeter la pierre aux Lamaizière. Si les célèbres architectes stéphanois ont vu leur construction immédiatement s’incliner après livraison en 1920, c’est la faute à une couche d’argile. Épaisse d’un peu plus d’un mètre, elle recouvrait de manière insoupçonnée la roche sur une grande partie de la surface où s’est établi l’hôtel particulier Colcombet.
« Ils n’ont pas eu de chance. Les sondages des sols n’étaient alors pas ceux d’aujourd’hui, compatit un confrère du XXIe siècle : Frédéric Busquet, chargé de remanier l’intérieur du bâtiment. Il y a une rivière pas loin avec des terrains de différentes natures. On trouve d’autres cas de ce genre à Saint-Etienne, par exemple vers les hauteurs du Crêt-de-Roc. Et ça n’a rien à voir avec d’anciens puits de mine. »
L’Hôtel Colcombet sort de 23 ans sans occupation
Commandée en 1912 par la riche famille de rubaniers Colcombet, la construction de l’hôtel sera retardée par la Première Guerre. Au-delà d’un logement de luxe, il s’agissait d’un bâtiment d’apparat avec son hall central autour duquel s’élevait son escalier d’honneur. Il sst doté d’« un ciel vitré, d’une galerie au deuxième étage ». Ainsi que d’une « porte d’entrée, surmontée d’une marquise, encadrée de deux oculi ovales ornés de guirlandes de fleurs et d’une grille en fer forgé ». C’est ainsi que le décrit le service de l’Inventaire général du patrimoine culturel de la Région.
De quoi l’identifier comme « remarquable » aux yeux de l’Etat, à défaut d’être classé. De quoi, aussi, rendre complexe et coûteux son réaménagement. Ce qui explique qu’il n’est pas trouvé de preneur pour un projet de 1993 à 2016. Propriété de la Ville à partir de 1954, l’hôtel Colcombet a accueilli la section études de la bibliothèque municipale jusqu’en 1993. Il y a cinq ans, la mairie, estimant la remise en état à au moins 1 M€, a voté la cession des lieux pour 160 000 euros à la société Gestion Foncière de Gilles Aulagnier. Le promoteur a associé à ce projet le cabinet Busquet architectes.
De charpentes métalliques façon « Eiffel » mises en valeur
Ce dernier est un habitué des beaux programmes. Qu’il s’agisse d’industrie, de services ou d’habitat. Aussi bien dans le neuf (Equinoxe, ensemble Le Quatre, Consortium) que dans la rénovation de l’ancien (Condition des soies). « L’hôtel Colcombet n’était pas facile à reconvertir avec beaucoup de parties communes, des espaces perdus, du fait qu’il s’agissait d’un lieu représentation, explique Frédéric Busquet. C’est un bâtiment hybride avec des façades en pierre, du bois. Mais fait aussi de béton et de charpentes métalliques à la Eiffel que nous avons mis en valeur. »
Nous avons beaucoup consulté les archives municipales pour concevoir notre rénovation
Frédéric Busquet, architecte
Tout en allant « chercher du m² » et en apportant un confort moderne, une nouvelle isolation intérieure, de la lumière, l’idée a été de mettre en avant le plus possible les atouts remarquables et originaux des lieux. La façade, la menuiserie… Jusqu’à reproduire le format de volets roulants, équipement alors très innovant pour les années 1920. « Nous avons beaucoup consulté les archives municipales et échangé avec l’architecte des bâtiments de France pour mener à bien notre conception. »
Environ 750 m2 d’habitats créés, ayant tous trouvé preneurs
Le rez-de-chaussée a été transformé en grande partie en parking intérieur mais d’où part toujours l’escalier monumental. Même si un ascenseur a été inséré. Au sein de ce qui était le premier étage, du fait de la hauteur sous plafond, prennent désormais place deux duplex. Dont un bénéficie d’une terrasse qui d’ailleurs existait dans les plans d’origine. Le second étage est occupé par deux appartements. Et le troisième par un seul. Au total, cinq logements haut de gamme donc, deux de 96 m2, un de 132 m2, un de 163 et le plus grand de 260 m2.
Le travaux avaient débuté en mai 2020. Il vont s’achever en juillet. Après quoi, viendra le second œuvre réalisé par les preneurs. « Il n’y a pas eu de mal à en trouver, assure Frédéric Busquet. Les gens ont composé leur intérieur à partir de nos propositions. C’était à la carte et on peut dire que c‘est réussi. » L’architecte ne donnera pas le prix d’investissement du projet. Reste qu’il confirme l’engouement actuel à Saint-Etienne pour les logements de qualité.