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Urbanisme : à Saint-Chamond aussi, on démolit

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« Nous avons cette logique commune avec Saint-Etienne en matière d’urbanisme », confirme le maire de Saint-Chamond, Hervé Reynaud. L’aménagement majeur lancé place Louis-Comte dans le quartier du Creux est lui aussi accompagné de démolitions. Explications.

En contrebas de la place Louis-Comte, à Saint-Chamond, l’ex bâtiment Mob’77 rasé il y a quelques semaines. © If Media / Xavier Alix.

Elle n’a pas fait le décompte exact. Là où la municipalité stéphanoise assume précisément ses 20,1 ha démolis de 2014 à 2020, et encore 4 autres à venir d’ici 2022, celle de Saint-Chamond évalue la somme des démolitions, liées à sa politique d’urbanisme, à environ 5 ha en 7 ans. « En comptant ce qui est actuellement entrepris. Et aussi ce qui a été réalisé en partenariat avec Gier Habitat puis Métropole Habitat (le premier office HLM ayant intégré le second, Ndlr). »

Car oui, « nous avons cette logique commune avec Saint-Etienne, confirme le maire Hervé Reynaud. Et comme nos voisins, il ne s’agit pas de démolir pour démolir. Mais de reconstruire la ville sur elle-même en libérant de nouveaux espaces, en aérant. Cela ne peut que mettre en valeur le patrimoine, éliminer l’insalubre, réduire l’insécurité. Il y a aussi, des regroupements de logements sociaux. Car il y a de la vacance. Mais cependant plutôt inférieure à la moyenne du sud Loire.»

Autre vue sur l’ex bâtiment Mob’77. Tout au fond, deux maisons qui seront rasées aussi. Photo ©If Media Xavier Alix.

Au Creux, il faut s’attendre à 15 mois de chantier

Qu’il s’agisse d’habitat ou non, les exemples ne manquent pas. Tènement Barra, rues James-Condamin, Jean-Dugas, Alsace-Lorraine, logements vers le square Janon et la Croix-Bertaud, parc Novaciéries… Juste en face de ce dernier, citons l’ilot Derail. Ou encore, ces deux maisons rasées route de Langonand. Ainsi que ce bâtiment qui abritait deux associations rue Henri-Castel. La Ville assume l’idée de réduire une trop forte densification urbaine. L’héritage d’une expansion effrénée liée au boom industriel d’une époque loin des critères esthétiques et de praticité contemporains.

Le principal dossier urbanistique actuellement entrepris à Saint-Chamond n’échappe pas à l’idée. Le centre névralgique du quartier du Creux est entré depuis ce printemps dans une longue phase de travaux. Il faut s’attendre à au moins 15 mois de chantier. Ils doivent déboucher sur une place Louis-Comte au fonctionnement et à l’esthétique revus de fond en comble. Là encore, cette requalification débouche sur son lot de démolitions. Et ce n’est pas gratuit. 

Projection architecturale aérienne de la place Louis-Comte une fois rénovée. Sur la droite, on peut voir le rond-point supprimé et les parvis revus pour apaiser la circulation. Photo fournie par la Ville de Saint-Chamond.

On démolit pour un million d’euros au Creux

Il n’y a pas de fatalité pour le quartier du Creux. Nous pensons, au contraire, qu’il a du potentiel

Hervé Reynaud, maire de Saint-Chamond

En contre-bas de la place, l’ex bâtiment du commerce de meubles Mob’77 est déjà rasé. L’opération rachat/démolition a coûté 350 000 euros. Deux maisons rue Antoine-Dumaine vont connaître le même sort pour un investissement total de plus de 650 000 euros. Pour ce dernier cas, « c’est un peu la cerise sur le gâteau, remarque Jean-Paul Rivat, adjoint délégué aux travaux d’espaces publics. En plus d’une mise en valeur paysagère, cela permettra d’achever la jonction piétonnière avec le parc Novacieries. Et avec le quartier (voisin, Ndlr) d’Izieux. »

La place elle-même avec la salle Roger-Baudy, une fois rénovée. Fournie par la Ville de Saint-Chamond.

Pour ce qui est du Creux, « il n’y a pas de fatalité, estime Hervé Reynaud. Nous pensons au contraire qu’il y a du potentiel. A commencer par le positionnement vis-à-vis de Saint-Etienne, sa proximité avec le Pilat, les flux venant de La Valla-en-Gier. Il faut qu’il retrouve un cadre de vie, une ambiance qui permettra d’attirer de nouveaux habitants. Et améliorer le quotidien des actuels. Il y a eu la découverture du Gier, en direction de La Valla. Il y a eu aussi des améliorations au niveau scolaire. »

En plus des démolitions, 1,6 million d’euros pour aménager la place Louis-Comte

Il y a maintenant 1,6 M€ investis pour revoir l’aménagement de la place. « Au préalable, il a fallu s’occuper des réseaux d’eau potable et d’assainissement. Il y a ici sous terre deux colonnes d’eau de 300 m dans un état qui était plus que vétustes. Elles alimentent tout Saint-Chamond et L’Horme et n’étaient pas loin de céder », rappelle Jean-Paul Rivat. 436 000 € ont été consacrés à leur rénovation pour empêcher Saint-Chamond et plus d’être privés d’eau un beau matin. S’y sont ajoutés 185 000 € investis dans l’enfouissement des réseaux secs aériens.

L’enrobé va être remplacé. Photo ©If Media Xavier Alix.

C’est maintenant la place elle-même qui connaît un sérieux lifting. Sur celui-ci, « les commerces ont été largement consultés, assure la municipalité. Nous avons compté : 41 places de stationnement sont occupées au maximum sur la place. Dans le nouvel aménagement, il y en aura 57, au total, sur la place et aux alentours immédiats. » Côté circulation, à la fois pour améliorer l’esthétique et essayer de calmer la navrante mode locale des rodéos, le rond-point débouchant sur les rues Pétin-Gaudet et Aristide-Briand est supprimé. Et les parvis autour seront déplacés et élargis pour se resserrer autour de la voie.

Un nouvel urbanisme bénéficiant d’un éclairage Gobo

Vue de nuit avec l’éclairage en projection animée. En l’occurrence ici, le cours du Gier, passant sous la place. Fournie par la Ville de Saint-Chamond.

Au chapitre sécurité encore, sur la place elle-même, les abris côtés nord et le long de la salle Roger-Baudy (qui sera par ailleurs, elle aussi réhabilitée) seront supprimés. Ce qui permettra de ne plus pouvoir se soustraire aux objectifs des caméras de vidéosurveillance. Le vieil enrobé de la place a commencé à être détruit. Il sera remplacé par un « grenaillé pigmenté ». Ailleurs, il s’agira de « béton sablé ». Niveau végétalisation, 38 arbres seront plantés sur et autour de la place Louis-Comte. Une esthétique qui, la nuit, bénéficiera d’un éclairage dit Gobo. C’est-à-dire une projection animée. En l’occurrence ici, le cours du Gier, passant sous la place.  

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