Le RN en confiance malgré la désunion et les dissidences
Dans le cadre de la campagne des élections législatives (et devant la difficulté de traiter de manière globale l’ensemble des candidatures pour chaque circonscription de la Loire), la rédaction de If Saint-Étienne a fait le choix de se concentrer sur les principaux courants/partis présents. Zoom sur la situation du côté du Rassemblement national.

« Nous avons fait un bon score à la présidentielle, nous sommes donc confiants et attendons les mêmes scores lors des législatives » explique Michel Lucas, délégué départemental du Rassemblement National pour la Loire. Avec des candidats présents dans chaque circonscription, le parti de Marine Le Pen affiche ses ambitions. « Dans la Loire, nous espérons pouvoir nous positionner au second tour, peut-être pas dans toutes les circonscriptions, mais nous représentons assez bien le milieu rural » explique l’élu régional, qui avoue croire aussi à une bonne opportunité dans les première et seconde circonscriptions « notamment grâce à la multiplication des candidats qui nous permet d’avoir nos chances comme tous les autres ». Pour rappel, en 2017, le RN – à l’époque encore Front national – avait obtenu respectivement 13,4 % des votes dans la première circonscription avec son candidat Philippe Clause et 13.64% des voix dans la seconde avec Pascal Arrighi.
Sans Reconquête ! et sans regret
Si le RN a vu sa leader se hisser pour la seconde fois au second tour de la présidentielle, le parti a désormais pour objectif d’arriver à constituer, pour la première fois, un groupe à l’assemblée nationale. Pour y parvenir, il faudra atteindre le score de 15 députés. Un nombre qui aurait pu être potentiellement plus facilement atteint avec un accord conclu avec le parti d’Eric Zemmour, Reconquête !, qui a notamment accueilli de nombreux ex-RN dans ses rangs depuis sa création. Mais cette orientation n’a pas été prise par la direction du RN, qui a fait le choix de faire cavalier seul lors de ce scrutin législatif. Un choix que comprend Michel Lucas. « S’il doit y avoir une union, c’est celle qui doit se faire derrière Marine Le Pen, avance le responsable local RN. Reconquête ! a été créé juste avant la présidentielle. On se raccroche pas à un parti nouveau, ce devrait être le parti nouveau qui se raccroche à un parti avec pignon sur rue et se trouvant dans une très bonne situation. C’est vrai que les candidats Reconquête ! sont là mais je ne pense pas qu’ils feront un bon score aux législatives. »
S’il doit y avoir une union, c’est celle qui doit se faire derrière Marine Le Pen
Michel Lucas, délégué départemental du RN pour la Loire
Et lorsqu’on évoque le fait qu’il aurait été personnellement favorable à une union avec Reconquête !, comme nous l’avait expliqué Jean-Baptiste Rouquerol délégué ligérien de Reconquête !, Michel Lucas dément catégoriquement. « C’est faux. J’ai fait un rectificatif par rapport à un post qu’avait fait Isabelle Surply à l’époque pour annoncer cette situation. Avant le premier tour de la présidentielle, la direction nationale du RN avait envisagé éventuellement de s’accorder en fonction des résultats. Suite aux déclarations de l’entre-deux tours de M. Zemmour, qui a dénigré et même insulté la famille Le Pen, c’était clair et net qu’il n’y avait plus rien de possible. J’avais alors suivi la déclaration du siège. Donc il n’existe aucun accord. »
En parlant d’Isabelle Surply, conseillère régionale et candidate dans la troisième circonscription, elle fait partie de ces politiques ligériens issus du RN et ayant fait le choix de rejoindre justement les rangs d’Eric Zemmour, à l’instar de Sophie Robert ou Charles Perrot. Un choix qui ne fait pas peur à Michel Lucas par rapport aux prochaines échéances électorales. « Mme Surply, elle ne sait plus où elle se situe. Elle a monté le groupe LIS (le groupe Libertés, identité, souveraineté à la Région, groupe dissident du groupe RN fondé avec Christophe Boudot (Rhône), Stéphane Blanchon (Drôme) et Vincent Lecaillon (Haute-Savoie), Nldr). Aujourd’hui, elle sort du RN pour être Reconquête !. Elle se présente comme étant le lien entre tous les mouvements, alors qu’elle ne fait plus partie du RN. Elle ne fait plus partie de la fédération de la Loire. Non, elle est aujourd’hui le trait d’union de rien du tout ! Donc, elle ne nous gêne pas. »
On dit que nous sommes dans le troisième tour de la présidentielle et c’est vrai !
Un programme mêlant pouvoir d’achat, santé et sécurité
Du côté du programme, la ligne directrice des candidats RN dans la Loire suit là aussi les propositions avancées par la direction nationale. Le délégué départemental du Rassemblement national rappelle les trois grands axes mis en avant à savoir le pouvoir d’achat, la santé et la sécurité. « On dit que nous sommes dans le troisième tour de la présidentielle et c’est vrai !, avance Michel Lucas. Le programme de Marine répond aux difficultés que l’on connaît au niveau national d’une part, mais qui sont aussi valables dans chacune des circonscriptions. Concernant le pouvoir d’achat, nous souhaitons la réduction de 20 à 25 % des taxes sur l’énergie en général; Une mesure qui rend service à l’ensemble des Français, assure l’élu. La santé est un point fort parmi nos propositions, parmi lesquelles vient également la sécurité. » Un programme qui prévoit, concernant la santé, entre autres mesures, une revalorisation du salaire des infirmières et infirmiers, la suppression des agences régionales de santé (ARS), l’instauration d’un « moratoire » sur les fermetures de lits ou encore la création de 10.000 places de plus en Ehpad d’ici à 2030. Côté sécurité, le RN prévoit notamment la mise en place d’une présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre, le rétablissement des peines planchers et la fixation du budget de la défense à 55 milliards d’euros par an d’ici à 2027.
Les candidats du RN circonscription par circonscription :
- 1ère circonscription (cantons nord-est et nord-ouest de Saint-Etienne)
Marie Simon (RN), suppléant : Tom Rieu
- 2e circonscription (cantons sud et sud-est de Saint-Etienne)
Hervé Breuil (RN), suppléant : Mélanie Fernandez
- 3e circonscription (cantons du Gier et de l’est stéphanois)
Angélina La Marca (RN), suppléant : Jean-Luc Fougerand
- 4e circonscription (cantons du Pilat, du haut Forez et d’une partie du Forez)
Anthony Gibert (RN), suppléant : Pierre Duhautois
- 5e circonscription (cantons du Roannais)
Sandrine Granger (RN), suppléant : Michel Lucas
- 6e circonscription (cantons du Forez)
Grégoire Granger (RN), suppléante : Christelle Heurtier