Rassemblement National : « Nous étions prêts »
Tsunami express. Confrontée, comme les QG locaux des partis politiques, au calendrier démentiel provoqué par la dissolution, la rédaction d’If Saint-Etienne ne sera pas en mesure d’être aussi exhaustive qu’en 2022, année à double échéance électorale. Néanmoins, notre site a essayé de contacter, dans la mesure du possible, un maximum de formations afin de comprendre leur stratégie, leur présence sur l’ensemble du département et leurs propositions d’ici le 1er tour ce dimanche.
Second volet consacré au RN de la Loire, une des trois seules formations présentes sur chacune des circonscriptions du territoire.
Ça n’a pas trainé. Parce qu’ils y étaient tout à fait préparés, soulignent-ils. Dans la foulée ou presque de la dissolution réclamée une énième fois par le RN, cette fois au lendemain des Européennes, le parti était en mesure dans la Loire d’annoncer ses candidats dans les six circonscriptions du département. « On s’attend, de toute façon, à ce scenario depuis les Législatives de 2022. Et les signes avant-coureurs de cette décision ne manquaient pas ces derniers mois. Alors oui, conformément aux consignes nationales, nous étions prêts à cette éventualité, explique Michel Lucas, délégué départemental du RN. Même si l’exigence de la parité n’est pas toujours facile à appliquer et amène quelques doutes. Cependant, nous avons été très rapidement en mesure de présenter des noms pour chaque circonscription. Une liste de candidats très proches de celle des législatives 2022. »
Alors, on prend les mêmes et on recommence ? Pas tout à fait. Outre quelques modifications à la marge (inversion de circonscriptions pour des suppléants, nouveaux suppléants), le jeu des alliances est aussi un paramètre à prendre en compte pour le RN qui, finalement a dû faire une seule mais sérieuse retouche dans sa liste initiale de candidats en laissant la première place à un représentant de Debout la France, son allié pleinement unique, pour la 4e circonscription (Ondaine / Haut Forez / Pilat). Envoyé par le parti de Nicolas Dupont-Aignan, Gerbert Rambaud a ainsi effectué un petit parachutage depuis le Rhône voisin. Pas d’accord avec Reconquête en revanche, conformément à la situation nationale, bien qu’une figure de cette même formation, de premier plan au niveau local, la couramiaude Isabelle Surply ait décidé de ne pas y aller pour laisser le champ libre au RN.
Le bilan macroniste dans le viseur
Lorsque l’on évoque le programme du RN, Michel Lucas cible, comme d’autres, immédiatement le bilan de la gouvernance macroniste : « On nous désigne comme de futurs incapables de gouverner, d’avoir des propositions irréalistes : qui a mis le pays dans une situation dramatique ? Qui l’a endetté à ce point ? Le Covid ? Certes, mais on se demande où est passé plus de la moitié des 600 Md€ consacrés au quoi qu’il en coûte. C’est symptomatique : la dépense d’argent public ne cesse de croître et paradoxalement le pays va plus mal avec des manques, des crises dans tous les domaines. » Le programme défendu par le RN est proche de 2022, « adapté » à l’évolution des problématiques, précise Michel Lucas. « Notre priorité est de redonner du pouvoir d’achat. Suit la sécurité : il faut vite remettre de l’ordre. Il y a la lutte contre la submersion migratoire que nous connaissons. Oui, de l’immigration, il y en a toujours eu dans ce pays et ça n’a pas toujours été un problème mais là, nous vivons une submersion. Ce n’est pas notre seul sujet : le soutien aux agriculteurs, la santé avec l’idée d’immédiatement sortir des médecins de la retraite par avantage fiscale pour répondre à l’urgence dans un premier temps ou encore une réelle simplification administrative. »
Et par-dessus tout ça, « faire respecter la France ». « Nous ne sommes pas un parti extrême, argue Michel Lucas. L’extrême, on le retrouve d’ailleurs plus à gauche qu’à droite dans ce pays… Leur attitude le prouve tous les jours. Que l’on ne vienne pas non plus nous faire des leçons d’autoritarisme du côté d’un gouvernement abonné aux 49.3 alors que nous ne cessons d’annoncer des référendums on en peut plus démocratiques sur des sujets importants. Je ne vois pas en quoi c’est extrémiste de faire respecter la loi, l’Etat, de mettre fin à la circulation d’1 million de cartes vitales illégales, de mettre fin à l’évasion fiscale, aux fraudes sociales, de faire en sorte que l’on vive de son travail. » Tout cela aux yeux du RN doit permettre de retrouver une assise financière solide pour compenser la dépense publique actuelle, même réduite par ses « soins », ou celle induite par ses projets.
Cette remise en ordre passe selon le RN par la nécessité d’un audit des finances publiques prôné par Jordan Bardella et donc relayé par Michel Lucas qui s’étonne, en parallèle, de l’explosion jugée nébuleuse des prix de l’énergie. Dans la Loire, le parti se dit confiant en se rappelant de la progression de ses scores entre 2017 et 2022 (le recul très probable de l’abstention pourrait cependant jouer contre le RN mais aussi en sa faveur…), s’estimant en très bonne position dans les 3e, 4e, 5e et 6e et loin d’être battu d’avance dans les deux circonscriptions stéphanoises.
Les candidats du RN / Debout la France dans la Loire
- Marie Simon (RN) et Mélanie Fernandez en suppléante sur la 1ère circonscription (nord-est et nord-ouest de Saint-Etienne)
- Hervé Breuil (RN) et Tom Rieu en suppléant sur la 2e circonscription (cantons sud et sud-est de Saint-Etienne)
- Angélina La Marca (RN), avec Jean-Luc Fougerand en suppléant sur la 3e circonscription (Gier et Est stéphanois)
- Gerbert Rambaud (Debout la France) avec en suppléant Anthony Gibert (RN) sur la 4e circonscription (Ondaine / Pilat / Haut Forez)
- Sandrine Granger (RN) avec en suppléant Michel Lucas sur la 5e circonscription (Roannais)
- Grégoire Granger (RN) avec Nelly Ouchoua en suppléante sur la 6e circonscription (Forez)