A Saint-Etienne, la restauration en profondeur du Musée de la Mine va s’engager
Cet « élément clé de l’attractivité du territoire stéphanois », comme le décrit la municipalité stéphanoise, va faire l’objet d’une opération de restauration sur plusieurs années afin d’en garantir la pérennité et améliorer son accessibilité. Pour commencer, une première tranche sera exécutée d’ici la fin du mandat durant laquelle 5,55 M€ HT seront investis dans le Musée de la Mine dont 2,3 M€ aux frais de la Ville.
Voilà « un manque de budget de conservation » que n’a pas manqué de pointer et d’attribuer « au mandat Vincent » Marc Chassaubéné, adjoint à la culture de Saint-Etienne. Ce, dès la conférence de presse préparatoire au dernier conseil municipal le lundi 27 mars. Probablement une sorte d’« écho » anticipé des débats plus que tendus qui ont suivi l’après-midi même sur l’adoption du budget primitif 2023, auquel le bâti municipal – héritage, état actuel et travaux à venir – a été mêlé. Il y a eu, pourtant, sous Maurice Vincent, des rénovations et une nouvelle muséographie concrétisées en 2014 en plus du travail de longue haleine sur les abords du puits Couriot et son parc. Mais selon l’actuel adjoint à la culture, l’investissement dans le neuf a caché une vraie négligence de l’ancien il y a une dizaine d’années. Quel que soit le (s) fautif (s), s’il y en a, les salles et bâtiments du Musée de la Mine ne sont en tout cas pas dans un état idéal. C’est peu dire.
« Le site a fait l’objet d’un diagnostic patrimonial en 2021 et 2022 portant sur l’état sanitaire général du site, assorti d’un plan de gestion. Ce diagnostic est notamment composé d’une étude historique, de la vérification et mise à jour des relevés des bâtiments et aménagements, du descriptif de l’état des matériaux et enfin de la programmation de travaux de gros entretien, réparation, et restauration », peut-on lire dans la délibération votée lundi 27 mars au conseil municipal de Saint-Etienne. Il en découle une opération de restauration étalée sur plusieurs années afin « de garantir sa pérennité » et « améliorer son accessibilité ». Une première tranche, déjà conséquente, qui doit se concrétiser d’ici la fin du mandat pour 5,55 M€ HT. L’ampleur du chantier nécessaire est telle que d’autres phases devront suivre sur le mandat suivant pour une somme approchant là les 5 M€, a précisé Marc Chassaubéné.
Simulation de catastrophe en réalité augmentée
En attendant, la délibération votée le 27 mars par le conseil municipal consistait à solliciter un fonds européen Feder au titre de l’appel à projets « Territoires urbains fragiles d’Auvergne Rhône-Alpes » pour 2 M€. Avec l’aide prévue (espérée ?) de la Région pour 50 000 € et surtout, étant donné le statut des lieux (Musée de France depuis 2002, monuments historiques depuis 2011), de l’Etat d’1,194 M€, ce sont à peine plus de 2,3 M€ que la Ville devrait en réalité débourser de sa poche sur ce projet d’ici 2026. Juste pour une « première tranche » donc qui doit être lancée dès cette année par une préparation de chantier : tests de tractation, coupes d’arbres et d’arbustes qui mettent en danger le bâti par leur juxtaposition et donc leurs racines. Année zéro suivie des vrais travaux donc dès le début de 2024.
Sont concernés, l’an prochain, la zone d’entrée du portail, les circulations couvertes en béton, la fameuse salle des Pendus qui souffre d’un soulèvement du sol, la lampisterie, le mur de soutènement vis-à-vis du parc Sanguedolce, les soutiens en bois de la galerie, la salle des machines. Suivront, en 2025, l’emblématique chevalement, son treuil de secours et les passerelles d’accès en métal mais aussi la galerie de visite avec ses soutiens en métal où prendra place un espace immersif avec la fin des profils en carton et entre autres mais notamment, l’installation d’une simulation d’une catastrophe minière en réalité augmentée analogue à la présentation d’une exposition préalable. Une demande de longue date de la part des Amis du Musée de la Mine qui va donc se concrétiser.
Les travaux débuteront, subventions actées ou non
Quatrième et dernière étape, du moins prévue sur ce mandat : la rénovation en 2026 de la cour d’honneur, de toitures, verrières et de quelques salles inaccessibles au grand public. Demande de précisions en conseil municipal de Pierrick Courbon, élu d’opposition de Saint-Etienne Demain : « Nous sollicitons là un fonds européen à l’instruction longue. Que va-t-on faire pouvoir faire en attendant en attendant que cette demande aboutisse ? Les investissements pourront-ils démarrer ou faudra-t-il attendre cette subvention, idem avec celles de la Région et de l’Etat ? »
Réponse de Marc Chassaubéné : « Ce projet a été construit de manière très étroite avec les équipes notamment de la Drac (Direction régionale des affaires culturelles, l’Etat donc, Ndlr). Nous n’avons pas de crainte pour obtenir ces fonds mais ces travaux sont de toute façon inscrits dans le Plan pluriannuel d’investissement (PPI) et débuteront bien comme prévu même si on espère un retour dès que possible de nos partenaires. »