Alerte maximale : quelles nouvelles mesures pour Saint-Étienne Métropole
Saint-Étienne Métropole est désormais en zone d’alerte maximale pour deux semaines. Qu’est-ce que cela change au quotidien ? Quelles mesures ont été adoptées par Catherine Seguin, préfète de la Loire ? On vous explique.
Après le passage en niveau 3 (zone d’alerte renforcée) le 29 septembre, Saint-Étienne Métropole vient de rentrer dans le cercle des zones d’alerte maximale (au même titre que Paris, Lyon, Grenoble, Lille et bientôt Toulouse et Montpellier ce mardi). Cela est dû à la progression de trois indicateurs épidémiologiques que sont : le taux d’incidence qui atteignait vendredi 10 octobre 378 pour 100 000 habitants dans la métropole (le seuil d’alerte maximale étant fixé à 250/100 000), le taux d’incidence chez les plus de 65 ans de 240/100 000 (seuil d’alerte maximale de 150/100 000) et le taux d’occupation des lits en réanimation par les patients atteints de la Covid-19 étant à 31%.
Depuis samedi 10 octobre, Saint-Étienne Métropole et ses 53 communes sont donc soumis à de nouvelles restrictions imposées par le gouvernement.
Les nouvelles mesures concernant Saint-Étienne Métropole depuis le 10 octobre
Voici la liste des mesures prises par Catherine Seguin, vendredi 9 octobre, pour les communes de Saint-Étienne Métropole :
- la fermeture des bars et établissements assimilés, bars à chichas
- les restaurants pourront rester ouverts à condition de respecter un nouveau protocole sanitaire renforcé : 6 personnes au maximum par table, mise en place d’un cahier de rappel (avec destruction des données après un délai de 14 jours), un espace libre d’au moins 1 mètre entre les chaises des tables différentes, paiement obligatoire à table, mise à disposition de gel hydroalcoolique, idéalement sur chaque table, le port du masque obligatoire pour tous les personnels, y compris en cuisine, ainsi que pour les clients lorsqu’ils se déplacent, l’affichage de la capacité maximale d’accueil sur la devanture du restaurant et sur le site internet, le cas échéant.
- la fermeture anticipée des commerces à 22h hors exceptions (pharmacies de garde, stations service…)
- la fermeture de nouvelles catégories d’Établissements recevant du public (ERP) : lieux d’exposition, foires-expositions, salons, salles de danse, casinos, salles des fêtes et salles polyvalentes ; pour les seules salles des fêtes et salles polyvalentes, cette fermeture est applicable lundi de façon à laisser se dérouler les activités associatives qui pourraient y être programmées ce week-end.
- la fermeture des piscines couvertes, comme les autres établissements sportifs avec les mêmes exceptions (scolaires, mineurs, sport professionnel et haut niveau)
- l’interdiction des brocantes, vide-greniers
Des mesures, valables pendant 15 jours, qui ont pour objectif « d’éviter un reconfinement et de sortir de cette période difficile, selon la préfète qui précise : Nous nous donnons les moyens du coup de frein. » Des décisions que Catherine Seguin explique avoir prises après « avoir dialogué de manière constructive avec les différents élus et notamment le président de Saint-Étienne Métropole. C’est un privilège et une opportunité qui m’a été donné de pouvoir participer au conseil communautaire lundi dernier [5 octobre, NDLR]. Les arrêtés pris ce jour son issus d’un travail de co-construction et de concertation notamment avec les élus de métropole. »
Des doutes et d’autres arrêtés
Du côté de Gaël Perdriau, président de Saint-Étienne Métropole, les nouvelles mesures paraissaient plutôt difficiles à digérer. Notamment celle concernant la fermeture des bars. « J’apprécie la volonté de dialogue et d’écoute du premier Ministre, du ministre de la Santé, a-t-il expliqué. Nous avons pu être entendus sur notre approche et nos remarques à travers des échanges de qualité avec Madame la Préfète. » Puis l’édile est revenu sur les points qui l’inquiètent davantage. « Nous souhaitons des mesures cohérentes et constantes pour nos concitoyens. Ces derniers ont besoin de clarté dans les décisions. Concernant les nouvelles mesures, il y a deux sujets sur lesquels nous ne sommes pas d’accord. Le premier concerne la réglementation dans les communes limitrophes à la métropole avec la crainte d’un déport de la population pour se rassembler. Ensuite, sur la fermeture des bars. J’avais demandé au ministre de les laisser ouverts avec le même protocole que pour les restaurants. » Avant de continuer en pointant du doigt la gestion de la crise par le gouvernement : « J’ai peur que ces restrictions ne soient des palliatifs à des carences plus lourdes. Est-ce que tout a été fait pendant l’accalmie de l’été pour organiser les hôpitaux afin de pouvoir répondre à la seconde vague ? Si nous devons vivre avec ce virus, il faut mettre des moyens conséquents dans les hôpitaux. » Avant de conclure en expliquant prendre bien acte des mesures et en invitant la population à les respecter.
Catherine Seguin a ensuite embrayé dans la présentation de deux autres arrêtés. Le second concernant les communes de Roanne, Mably, Riorges, Le Coteau et Villerest pour lesquelles elle a décidé la prolongation des mesures d’alerte renforcées avec notamment le port du masque obligatoire, la fermeture des bars à 22h, des établissements sportifs ou l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes sur la voie publique avec exceptions.
Enfin, pour l’ensemble du département de la Loire, les mesures d’alerte simple décidées le 25 septembre sont reconduites : port du masque dans les marchés, abords des établissements d’enseignements, dans les gares, à l’arrêt des transports en commun. Mais également la mise en place de nouvelles mesures : interdiction des rassemblements familiaux et festifs dans les établissements recevant du public (ERP), interdiction de la vente d’alcool à emporter, de la consommation d’alcool et de la diffusion de musique amplifiée sur la voie publique entre 20h et 6h, interdiction de buvettes dans tous les ERP, interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes sur la voie publique sauf exceptions (marchés, manifestations revendicatives, cérémonies funéraires…), limitation de la jauge à 1 000 personnes maximum pour les événements et rassemblements dans les établissements recevant du public.