Budget 2025 : dans la Loire, des maires amers
Il devait avoir lieu le 18 octobre dernier, mais les inondations en ont décidé autrement. Ce vendredi 22 novembre s’est donc finalement tenu le 26ème Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité de la Loire, dans un climat d’inquiétude sur les mesures prévues dans le projet de loi de finances.
« Aujourd’hui, nous voulons dire à l’Etat que trop, c’est trop, lance Yves Nicolin, maire de Roanne, et président de l’AMF42. Nous ne pourrons pas financer le déficit de l’Etat sans renoncer à nos investissements, voire arrêter certains services ». En ce 26ème Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité de la Loire, le ton est donné.
Après une annulation le 18 octobre en raison des inondations qui ont touché le département, l’événement a finalement pu se tenir ce jour, au Complexe d’animation des bords de Loire. A l’instar du Congrès national, qui avait lieu de mardi à jeudi, et durant lequel les élus avaient arboré une écharpe noire pour exprimer leur colère, les maires et leurs élus locaux ont été invités à se réunir à midi, pour un rassemblement exceptionnel en écharpe. L’objet de leur colère ? Le projet de loi de finances 2025 qui pourrait amputer les collectivités locales de 8,75 milliards d’euros, ainsi qu’un refus d’endosser la responsabilité du déficit public.
Une décision injuste
« Les communes ne sont en rien responsables de ce déficit, c’est injuste, nous sommes en colère, explique Yves Nicolin. Les collectivités sont néanmoins prêtes à faire un effort, mais il faut que celui-ci soit juste ». Dans un communiqué transmis aux rédactions, l’association d’élus ligériens « refuse que les collectivités locales deviennent les variables d’ajustements et s’oppose aux mesures financières projetées par le gouvernement ».
Pour exemple, elle avance une dette de l’Etat qui a explosé, « tandis que celle des collectivités est stable depuis 30 ans, à 9 % du PIB ». Toujours selon les élus de la Loire, les mesures du gouvernement risquent de casser l’investissement, de mettre en panne l’action écologique, de nuire au fonctionnement des services publics, et finiront par dégrader les comptes publics par un effet de ralentissement économique.
Enfin, ils estiment que « la mise à contribution démesurée des Départements et les économies qui leur seraient demandées entraîneront assurément des conséquences sur leur rôle de soutien financier aux projets du bloc communal ». Néanmoins, Yves Nicolin l’assure, les maires restent optimistes et entendent bien conserver leur rôle de « premier maillon de la démocratie », tout en prévenant qu’il pourrait y avoir d’autres actions décidées, si le Premier ministre devait recourir à l’article 49.3 de la constitution pour un passage en force. Cela pourrait notamment prendre la forme de journées sans mairie.