Saint-Étienne
vendredi 29 mars 2024
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« Ce ne sont pas des primes que nous voulons, mais de meilleurs salaires »

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Quatre organisations syndicales – CGT, FO, FSU et Solidaires – appellent à décliner à l’échelle départementale la grève nationale de ce jeudi 27 janvier avec deux manifestations à Saint-Etienne et à Roanne. L’appel ne se limite pas à la fonction publique. Les revendications porteront principalement sur les rémunérations dans le privé, comme dans le public. Car « la seule chose qui n’augmente pas en ce moment, ce sont les salaires et les pensions ».

Lors de la manifestation du 5 octobre à Saint-Etienne, cours Victor-Hugo. Photo fournie par la CGT.

Ce n’est bien sûr pas le seul motif de leur colère. Mais l’augmentation générale des salaires est « le point centralisateur » qui conduit cet appel intersyndical interprofessionnel à la grève et à manifester dans tout le pays, dans le public comme dans le privé. Dans la Loire, les organisations CGT, FO, FSU et Solidaires donnent rendez-vous à 10 h 30, à Saint-Etienne, devant la Bourse du Travail, direction la place Jean-Jaurès. À Roanne, le départ du cortège aura lieu à 11 h devant la Sécurité sociale.

« La seule chose qui n’augmente pas en ce moment, ce sont les salaires et les pensions. C’est donc une priorité en ce début d’année face à l’explosion du coût de la vie : énergie, alimentaire, produits de première nécessité, clame Mireille Carrot, secrétaire générale UD CGT Loire. Dire que c’est impossible d’augmenter n’est pas crédible quand on constate l’enrichissement de certains depuis la crise sanitaire. Le rapport de l’Oxfam, entre autres, qui vient de sortir met en évidence une augmentation de 236 milliards des plus grandes fortunes de France sur les 19 derniers mois ! C’est plus que l’augmentation qu’elles ont enregistrée de 2009 à 2019. A ce niveau là, l’argent coule à flots. »

Ils exigent un Smic à 2 000 € bruts par mois

Face à des inégalités « qui se creusent de jour en jour », les syndicats exigent donc que le Smic soit porté à 2 000 € bruts par mois (soit + 400 €) et que toutes les grilles de salaires dans le public et le privé suivent cette évolution en prenant en compte le niveau de qualification. Tout en revalorisant aussi les pensions des retraites et « en abandonnant l’assurance chômage qui va entraîner des milliers de personnes privées d’emploi dans une précarité encore plus grande ». Aucune des mesures gouvernementales prises jusque-là n’a satisfait les syndicats qui n’y voient que des miettes jetées à la va-vite à la face d’une problématique structurelle.

Par exemple, « le Ségur pour la santé est largement insuffisant. L’augmentation de 183 € est bien en dessous des 300 demandés et n’est pas appliqué de manière uniforme. Au CHU de Saint-Etienne, deux services de traitement de la toxicomanie en sont exclus, tout simplement parce qu’ils ne relèvent pas du secteur hospitalier. On retrouve cette inégalité de traitement partout, y compris au sein d’une même profession. » Les syndicats citent le cas des aides à domicile dont l’augmentation promise peinerait à s’appliquer et dans des proportions très diverses en fonction des modalités jugées « injustes ». Injuste en général aussi aux yeux des syndicats, l’accord ou la répartition des primes spéciales, davantage motif de division que de satisfaction.

« La politique patronale ne rattrape pas l’inflation »

La Fonction publique a perdu 22,3 % de pouvoir d’achat depuis 2000.

Sylvain Excoffon, secrétaire général adjoint de l’UD FO Loire

Secrétaire de l’UD FO Loire, Sylvain Excoffon revient sur ce qui est à ses yeux un problème de fond qui ne date pas d’hier. Il l’illustre par le cas de la fonction publique dont les salariés ont perdu, assure-t-il « 22,3 % de pouvoir d’achat depuis 2000 entre gel des rémunérations et inflation ». Il faut savoir « qu’un enseignant du secondaire touchait à son recrutement dans les années 1980 2,2 Smic contre 1,14 aujourd’hui », appuie Claire Rollet, co-secrétaire départementale SNES FSU.  Mais l’intersyndicale insiste : cette mobilisation ne se limite pas à la sphère publique. « Comme l’ont montré et le montrent des mouvements sociaux au sein de Ziegler et actuellement de Thermal Ceramics ou encore Loomis, la politique patronale ne rattrape pas l’inflation. Les salaires accordés à nombre de métiers restent indignes malgré des employés qui ont souvent pris des risques, se sont exposés durant cette pandémie. »

Bref, « ce n’est pas de la charité » qui est réclamée « mais bien de justes rémunérations ». Et ce n’est pas sous la forme « de primes défiscalisées, désocialisées que nous les voulons mais par de meilleurs salaires. » Les deux dernières mobilisations intersyndicales dans la Loire ont eu lieu le 7 décembre et le 5 octobre. Dans le premier cas, elle était concentrée sur la situation des professions médico-sociales et avait vu 1 500 personnes manifester à Saint-Etienne selon les syndicats. La seconde portait plus largement sur le service public, l’emploi et le refus de la réforme de l’assurance chômage. Entre 4 000 et 5 000 manifestants stéphanois étaient dans la rue, assurent les quatre syndicats. « Un niveau honorable à l’échelle de la capitale ligérienne d’avant crise sanitaire. »

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