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samedi 18 janvier 2025
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Colère agricole : « Nous avions prévu une trêve de Noël, mais elle sera très courte »

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La chute de Michel Barnier et de son gouvernement a été un coup de masse pour certains syndicats agricoles, qui y voient un retour à la case départ, après un an de mobilisation. Depuis, ils sont dans l’incertitude, mais malgré cela, ils continueront de maintenir la pression…

Dans la Loire, les agriculteurs entendent rester mobilisés. ©JT/ If Saint-Etienne

Il l’a promis : la France devrait avoir un Premier ministre d’ici ce soir, et avec lui, un nouveau gouvernement. Et ce dernier devra faire avec la colère des agriculteurs qui ne retombe pas après un an de mobilisation, d’avancées, puis de retours en arrière. Lors d’une réunion à Saint-Denis-sur-Coise, organisée par la FDSEA 42 et les JA Loire à l’occasion de la venue de Yohann Barbe, porte-parole de la FNSEA, président de la Fédération nationale des producteurs de lait, les agriculteurs ont une énième fois exprimé leur lassitude.

« Il a fallu quatre mois pour avoir un gouvernement, puis, de nouveau, nous n’en avons plus à cause d’une motion de censure votée par les extrêmes, a déclaré Jean-Luc Perrin, président de la FDSEA 42. Là, on recommence, mais jamais deux sans trois… Malgré tout cela, nous devons rester mobilisés. C’est à petits pas que nous réussirons à faciliter la vie sur les exploitations et à encourager leur reprise par les jeunes ». Ainsi, les agriculteurs vivent cette chute du gouvernement comme un retour à la case départ, après un an de mobilisation, à l’issue de laquelle ils avaient obtenu des mesures encourageantes, inscrites dans le Projet de loi de finances et de sécurité sociale 2025, tombé avec son gouvernement.

Bis repetita

« On subit cette censure du gouvernement. C’est très compliqué pour nous. Nos politiques ne prennent pas leurs responsabilités, ne pensent plus à l’intérêt du pays, estime Yohann Barbe. On est dans une impasse politique, mais pas syndicale ». Ainsi, leurs revendications, elles, ne changent pas. Ils demandent l’application stricte de la Loi Egalim, et se prononcent contre le Mercosur. Le porte-parole de la FNSEA, en qualité de président de la FNPL, cite Lactalis pour exemple. « Dans leur beurre Président estampillé origine France, ils utilisent une crème en provenance de l’UE. La Loi Egalim doit être appliquée. Je ne dis pas que la crème en question n’est pas bonne ou pas faite correctement, mais il faut savoir ce que l’on veut et ne pas tromper le consommateur ».

Pour lui, le lait reste un produit qui fait vivre de nombreux territoires, et c’est aussi le cas de la Loire. Il explique qu’une ferme représente en moyenne sept emplois, et qu’à chaque fois qu’un agriculteur ferme ses portes, c’est tout un tissu rural qui s’effondre.

Trêve de Noël… et ça repart

Autre point de tension, l’accord conclu vendredi dernier entre l’Union européenne et les pays du Mercosur. Pour eux, l’action du président de la République sur le sujet a été trop insuffisante et ils regrettent de ne pas l’avoir vu davantage tenter de convaincre les autres pays européens. Alors protester oui, mais sans ministre de l’Agriculture ni PLF 2025… comment faire et à quoi faut-il s’attendre ?

« Agir sur l’espace public ne sert pas à grand-chose parce que nous ne sommes pas entendus. Mais nous mènerons des actions ciblées pour défendre le produire français, assure Yohann Barbe. Nous avions prévu une trêve de Noël, mais elle sera très courte. C’est tellement l’incertitude, comme on ne sait pas qui sera nommé. Le flou est trop grand pour savoir si nous allons durcir le mouvement. Mais maintenir la pression, ça, oui ».
Depuis, certains agriculteurs ont érigé un mur devant les permanences des deux députés ligériens ayant voté la motion de censure.

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