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jeudi 28 mars 2024
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Covid-19 : un nouveau test PCR permet d’anticiper les formes graves

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Savoir distinguer les porteurs asymptomatiques susceptibles de transmettre le virus des personnes non-contagieuses, savoir anticiper le développement des formes graves dès le premier dépistage, ce sera bientôt possible grâce à un simple test PCR. C’est le résultat d’une étude publiée sur la revue scientifique à comité de lecture Journal of Experimental Medicine, pour laquelle les Hospices Civils de Lyon ont collaboré avec le CHU de Saint-Étienne, l’AP-HP, l’Université Claude Bernard Lyon 1, l’Université Jean Monnet Saint-Etienne, l’Université de Paris, l’Inserm, le CNRS, l’institut Mérieux, et bioMérieux.

Les scientifiques français ont démontré que la mesure de la réponse antivirale au niveau nasal, lors d’un test PCR, pourrait être utilisée pour aider à l’identification des patients à risque de transmission du virus de la Covid-19. Elle permettrait également d’identifier les patients à risque de développer une forme grave de la Covid19.

C’est la réponse antivirale à l’interféron de type I qui est analysée. L’interféron de type I (IFN-I) est une protéine de la famille des cytokines, habituellement produite de manière rapide par le système immunitaire en réponse à une infection virale et qui a pour principal effet d’inhiber la réplication du virus dans les cellules infectées.

Test « deux-en-un »

Les chercheurs* ont donc mesuré la réponse IFN-I, à partir du même écouvillon que celui utilisé pour le dépistage du SARS-CoV-2. Cette double mesure a permis aux scientifiques de mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre dans le développement de la maladie.

Chez les personnes malades présentant des réponses légères à la maladie, la réponse antivirale, marquée par la quantité d’INF-I dans la cavité nasale, était proportionnelle à la quantité de virus.

Si les mesures de la quantité d’interféron ne coïncident pas avec la charge virale présente au niveau nasal, cela peut mettre en évidence différent cas de figure. Dr Sophie Trouillet-Assant, chercheuse-associée signataire de l’étude explique que « s’il y a un peu de virus et pas d’IFN-I dans votre prélèvement, vous avez été malade, mais n’êtes plus contagieux. À l’inverse, s’il y a une grande quantité de virus et d’IFN-I, cela plaide en faveur d’un isolement ». Elle poursuit son exemple : « Pour les patients à risque de développer des formes graves, c’est encore différent : les prélèvements peuvent contenir une grande quantité de virus, mais pas d’IFN-I. Il devient alors possible d’identifier ces profils et de prévenir l’évolution de la maladie ».

Une action antivirale inhibée

Cette absence de protéine interféron peut être causé par une anomalie immunologique : la production « d’auto-anticorps » qui viennent neutraliser les molécules IFN-I que notre corps avait produites pour se défendre.

© Journal of Experimental Medicine, 6 août 2021

Ces cas où notre système immunitaire joue contre nous sont à l’origine d’une proportion importante des hospitalisations et peut-être identifié dès la réalisation du test PCR si celui-ci révèle une grande quantité de virus, mais une faible concentration de protéine IFN-I.


*Chercheurs liés à cette étude : Jonathan Lopez, Marine, Mommert, William Mouton, Andrés Pizzorno, Karen Brengel-Pesce, Mehdi Mezidi, Marine Villard, Bruno Lina, Jean-Christophe Richard, Jean-Baptiste Fassier, Valérie Cheynet, Blandine Padey, Victoria Duliere, Thomas Julien, Stéphane Paul, Paul Bastard, Alexandre Belot, Antonin Bal, Jean-Laurent Casanova, Manuel RosaCalatrava, Florence Morfin, Thierry Walzer, Sophie Trouillet-Assant

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