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lundi 9 septembre 2024
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Dans la Loire, les agriculteurs menacent de nouveaux blocages à la rentrée

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Mardi 6 août, le préfet de la Loire est allé à la rencontre des agriculteurs à Marclopt. Invité par la FDSEA et les Jeunes agriculteurs de la Loire, il a répondu à leurs interrogations qui restent nombreuses depuis les mobilisations de cet hiver.

Depuis les derniers blocages, les agriculteurs attendent toujours des mesures concrètes. ©JT If Saint-Etienne

« On est dans le flou le plus total par rapport à la situation politique décidée par le président Macron, lance Jean-Luc Perrin, président de la FDSEA de la Loire. Il a fallu bloquer le pays pour que l’on soit entendu. Ça allait se concrétiser. Macron avait promis un plan particulier d’intervention sur Egalim à l’automne. Il faut que l’on ait les outils avant les négociations commerciales qui ont lieu en octobre novembre ».

Mardi 6 août, le préfet de la Loire, Alexandre Rochatte, avait répondu présent à l’invitation de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs de la Loire. Ils étaient nombreux à s’être déplacés à la Gaec des Bergères, à Marclopt, pour lui poser des questions, faire par des leurs inquiétudes, et tenter d’obtenir des réponses, en rappelant la qualité du dialogue qui existe entre le préfet et les syndicats sur ces sujets.

L’or bleu

Alors que le pays est dans une situation relativement inédite, le préfet a rappelé que les équipes restaient toutefois à pied d’œuvre au sein des différents ministères. Rapidement, c’est le sujet de l’eau qui s’est imposé dans les débats, avec un éternel marronnier puisque nous sommes sur la rive droite du fleuve. La zone n’est pas alimentée par le canal du Forez. Jérôme Clavelloux, jeune agriculteur installé sur ce site à Marclopt, regrette : « Nous avons eu la visite de l’Office français de la biodiversité parce qu’on avait un enrouleur qui fonctionnait à 10 h 15, alors qu’il aurait dû s’arrêter à 10 heures. On a fini au tribunal, parmi les voyous. On n’est pas du bon côté de la Loire ».

Un sujet d’autant plus sensible en plein été, tandis que le Département venait de passer une vigilance sécheresse. Alexandre Rochatte l’a rappelé : « Le droit d’eau n’existe plus, on est sûr des autorisations à utiliser de l’eau avec des priorités à définir. Le sujet de l’eau dépasse le sujet agricole ». Et de rappeler que le sujet reste essentiel, mais qu’il doit être pensé de manière collective.

Baisse des charges

« Oui, mais ça va faire 12 ans maintenant, ça fait long et toujours pas d’eau stockée, rappelle Jean-Luc Perrin. Il faut que l’on trouve des solutions, que l’on donne des perspectives aux agriculteurs. On sait travailler dans ce département, on sait le faire ensemble, les OPA, l’administration, faut qu’on se mette autour de la table et qu’on soit porteurs de solutions ». Alexandre Rochatte l’a reconnu, il n’existe, pour l’heure, pas de solution technique sur cette zone.

Autre sujet de crispation chez les agriculteurs, leurs revenus.Ils réclament une baisse de leurs charges, notamment concernant l’énergie. « On ne peut pas avoir un prix de l’électricité qui soit décidé par les gaz russes ou par les choix faits par les Allemands, pointe le directeur de la FDSEA Loire. Il faut aussi un prix qui soit défini en marche avant, on est la seule profession où ça n’est pas le cas. On parle beaucoup du bien-être animal, peu de celui des agriculteurs… ».

Pas d’interdiction sans solution

Enfin, parmi les nombreux sujets abordés, celui de l’utilisation de produits phytosanitaires. « Dans certains départements, des procureurs donnent des stages chez France Nature Environnement aux agriculteurs verbalisés par l’OFB. C’est hors de question ici, impossible ! ». Pour eux, il ne faut pas interdire sans donner une solution au préalable.

Les agriculteurs ont également avancé la nécessité de pouvoir avoir une retraite décente. « Si on veut que nos agriculteurs transmettent leur exploitation, il faut qu’ils puissent vivre dignement, et c’est comme ça aussi que l’on incitera plus les jeunes à reprendre des exploitations », estime Jean-Luc Perrin. Tout au long des échanges, syndicats comme agriculteurs l’ont rappelé : ils n’hésiteront pas à se remobiliser à la rentrée si rien n’avance.

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