Des annonces gouvernementales qui douchent les espoirs pour la fin d’année
Pas de réveillon de la Saint-Sylvestre, les établissements accueillant du public fermés jusqu’au 7 janvier au minimum, un couvre-feu nocturne strict mis en place… Voici quelques-unes des annonces faites par le premier Ministre Jean Castex hier soir. Ces dernières venant doucher plusieurs espérances notamment celles du monde culturel.
Les indicateurs épidémiologiques sont repartis dans le mauvais sens, atteignant le 10 décembre 14 750 nouveau cas de Covid-19 sur le territoire français. Jean Castex, le premier Ministre, était attendu hier soir sur les annonces à une semaine d’un déconfinement progressif prévu dès le 15 décembre. Accompagné par Olivier Véran, ministre de la Santé, et Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, il a présenté les mesures prises pour la fin de l’année.
Couvre-feu de 20 heures à 6 heures dès le 15/12, avec une exception pour le réveillon de Noël
Précisant que l’objectif des 5 000 nouveaux cas par jour ne serait pas atteint le 15 décembre, les ministres ont annoncé la mise en place d’un couvre-feu nocturne « strictement contrôlé » de 20 heures à 6 heures. Des dérogations sont possibles – sur présentation d’une attestations – pour les motifs suivants :
- motifs professionnels
- des raisons médicales
- aide à une personne en situation de handicap
- motifs familiaux impérieux
- pour des missions d’intérêt général
- pour les besoins des animaux de compagnie
En cas de non-respect de ces consignes de couvre-feu, un contrevenant se verra infliger une amende de 135 euros.
Notez également que ce couvre-feu s’appliquera bien pour le réveillon du 31 décembre mais pas pour celui de Noël. Ce dernier a fait l’objet d’un rappel par les ministres. Ceux-ci stipulant qu’il était primordial de respecter la « recommandation » de ne pas réunir « plus de 6 adultes à la fois » dans son foyer.
Rester chez soi le 31 décembre
C’est une des principales annonces faites par Jean Castex et comme nous l’avons évoqué auparavant, il n’y aura pas d’exception au couvre-feu pour la Saint-Sylvestre. Ainsi, nous sommes toutes et tous invités à rester chez nous pour le réveillon du Nouvel An.
Musées, théâtres, cinés, lieux accueillant du public : fermés au minimum jusqu’au 7 janvier
Les établissements culturels sont déçus. Alors que beaucoup d’entre eux avaient préparé un retour du public dans les salles dès le 15 décembre, ils ne pourront finalement pas accueillir de visiteurs ou spectateurs avant le 7 janvier a minima. « Les conditions posées pour leur réouverture ne sont hélas pas réunies », a précisé le premier Ministre en conférence de presse. Parallèlement, le chef du Gouvernement a indiqué que « les règles posées récemment pour les lieux de culte ne seront pas revus à la hausse ».
Une décision qui fait réagir du côté du monde culturel, comme par exemple Arnaud Meunier, directeur de La Comédie de Saint-Etienne, qui nous explique : « bien évidemment, ça me crève le cœur d’avoir la sensation d’être considéré comme uniquement un lieu de divertissement. Et que du coup, les choix du Gouvernement sont faits à l’aune de cette idée-là, où cela signifie de manière sous-jacente que nous ne sommes pas essentiels. Quand on rencontre l’activité artistique, c’est la possibilité d’avoir un choc émotionnel, affectif et intime. Depuis que nous sommes fermés, d’une certaine manière, on ferme la porte à ces possibles-là. Que l’État n’ait plus conscience de la mission essentielle qu’il nous confie, en nous racontant que les lieux de culte, les transports en commun, les files d’attente interminables dans les supermarchés ou les grandes surfaces, c’est possible, mais être dans un théâtre, isolés les uns des autres, masqués avec du gel hydroalcoolique, ce n’est pas possible… Cela crée chez nous une forme d’incompréhension et de colère. »
Cela crée chez nous une forme d’incompréhension et de colère.
Arnaud Meunier, directeur de La Comédie de Saint-Étienne
Pour Paul-Marie Claret, dirigeant des cinémas Le Méliès Jean-Jaurès et Saint-François à Saint-Étienne, la pastille est également difficile à avaler. « C’est avec tristesse que nous ne pourrons pas allumer les projecteurs en cette période de fêtes pour partager avec vous plus que du Cinéma, écrit-il. Nous avons besoin de vous retrouver, de créer des moments d’échanges ensemble, de former sur place nos regards loin des plateformes. Nous avons connu l’annus horribilis avec après six mois cumulés de fermeture et une chute de nos entrées de 60%, c’est environ 120 000 spectateurs qui n’auront pas vécu ensemble l’expérience de la salle cette année. »
Les dispositions d’accompagnement économiques maintenus
Cela va de paire avec l’annonce précédentes : l’État français a décidé de maintenir l’ensemble des aides mises en place pour l’accompagnement de l’économie.