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Écoles : reprise de volée

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Une partie des enfants va retourner à l’école dès le 11 mai © Niko Rodamel

Lundi 11 mai, les écoles vont rouvrir leurs portes. Une reprise des cours qui s’accompagne de questions, d’incertitudes mais aussi d’une relative sérénité de la part du corps enseignant.

« Ça ne sera pas vraiment l’école mais une sorte de garderie améliorée » explique Xavier*, directeur d’une école publique élémentaire rurale située dans la Loire. Ce lundi 11 mai, les écoles de France sont invitées à rouvrir leurs portes. Une reprise mi-figue mi-raisin pour nombre de parents d’élèves mais aussi d’enseignants qui ne savent pas trop sur quel pied danser. « La question de la reprise a été très discutée, finalement notre directeur a décidé la réouverture, explique à son tour Vincent, enseignement de CP dans une école privée stéphanoise. Sur les 160 élèves que compte notre établissement, nous devrions en accueillir moins de 40, soit 1/4 des effectifs. Nous avons priorisé les parents qui doivent reprendre le travail et se retrouvent sans solution de garde pour leurs enfants. Mais aussi les enfants ayant décroché avec le confinement,souvent sous-équipés pour le télétravail. » Du côté de la petite école rurale également, le nombre d’élèves de retour en classe  devrait s’approcher d’une vingtaine contre les 40 habituels. Une reprise en effectif réduit, sur la base du volontariat de la part des parents, qui induit une nouvelle manière de travailler pour les équipes enseignantes. « Nous allons nous organiser pour nous relayer entre professeurs pour assurer entre le présentiel et le suivi des élèves à distance. »

Un protocole sanitaire allégé en quelques jours

Si la reprise a finalement été validée, elle est encadrée par un protocole sanitaire strict pour endiguer toute propagation du Covid-19. « Le protocole sanitaire fourni initialement par le ministère était très contraignant, explique Vincent. Le comité scientifique avait émis un grand nombre de précautions à prendre, montrant clairement sa volonté d’empêcher la reprise des cours. Mais ce protocole a diminué de 10 pages en seulement trois jours. » Un protocole sanitaire qui reste cependant strict avec des obligations à suivre telles que la distanciation, le lavage des mains réguliers ou encore le port du masque recommandé. « Nous allons adapter nos méthodes, poursuit l’enseignant. Par exemple, nous allons beaucoup utiliser le vidéoprojecteur et ne pas aller corriger les devoirs des élèves à leur bureau. Les élèves doivent également venir les mains dans les poches en classe, pour éviter tout transport de matériel et ainsi diminuer les risques. »

Un retour à plusieurs vitesses

Malgré ces directives paraissant dans certains cas difficiles à tenir, les deux professeurs restent optimistes. « Ça devrait aller, tempère Vincent. Le fait qu’il y aura peu d’élèves en classe devrait nous permettre de gérer. De plus, on nous a assuré que nous aurions deux masques par enseignant et par jour. En assurant un roulement entre nous, on s’en sortira. » Du côté de l’école élémentaire rurale aussi, la situation est prise avec philosophie. « Nous avons pas mal d’espace à la campagne, assure Xavier. Dans une école élémentaire comme la nôtre, cela devrait être plus facile même si avec de jeunes enfants qui bougent beaucoup, faire respecter la distanciation sur toute une journée restera compliqué. Ce sera sans doute encore plus difficile pour certaines écoles en ville… » Une reprise qui s’annonce à plusieurs vitesses, selon les situations et moyens de chaque école et de chaque élève. Une crise qui laissera sûrement des traces négatives mais potentiellement également positives. « Ce confinement pose forcément des questions pour nous, explique Vincent. Selon moi, pendant 2 ou 3 ans, nous allons devoir prendre en compte le fait que ces mois sans classe auront des conséquences. Parallèlement, le confinement n’a pas complètement coupé le lien humain. Par exemple, des familles se sont organisées entre elles pour s’entraider et échanger via des groupes de discussion WhatsApp. » Des échanges, de la solidarité et aussi des barrières qui ont sauté. « Les parents ont également échangé plus directement avec nous. Via des SMS par exemple. Cela peut nous poser un souci, il faut faire attention à ce que les parents ne débordent pas trop sur notre vie privée… » conclut Vincent avec le sourire.


* Nous avons modifié les prénoms et noms des personnes interrogées

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