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jeudi 28 mars 2024
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Élections départementales : la gauche y va (presque) unie

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Europe Écologie Les Verts (EELV), Génération.s, La France insoumise (LFI), le Parti communiste et le Parti socialiste (PS)… Pour les élections départementales, les cinq formations de gauche seront rassemblées sous la bannière « La Loire en commun ». L’accord sur des duos de candidats communs est déjà acté dans 15 des 21 cantons. Mais quoi qu’il arrive, l’union sera présente dans chacun d’eux.

Pierrick Courbon, conseiller départemental PS du groupe Loire Solidaire sera t-il candidat à la présidence ? Il a animé lundi la conférence d’union de la gauche sur ces élections départementales. Tout en laissant largement la parole aux autres formations. Capture d’écran.

Cela ne s’était pas joué à grand-chose. Aux décisions prises en coulisses par quelques élus « non inscrits ». C’était aux élections départementales de 2011. La gauche avait été à deux doigts de mettre fin à 66 ans de règne ininterrompu de la droite à la tête du Département. Elle aurait eu pour probable président feu Jean-Claude Bertrand.

Dix ans plus tard, le contexte est radicalement différent. Sur la forme, il y a une campagne plus que perturbée par le contexte sanitaire. De quoi faire planer le risque d’une abstention record. Sur le fond, « c’est la première fois où une élection intermédiaire comme les Départementales ne servira pas à sanctionner un gouvernement en place, souligne, Régis Juanico, député et conseiller départemental stéphanois Génération.s . En Marche n’a pas assez de candidats pour jouer un rôle. Cela montre la faiblesse de ce parti. »

« Nous avons trouvé une ligne d’accord sur un projet commun »

Quant à la majorité dirigée par un président LR – Georges Ziegler –, elle pourrait se fait déborder sur son centre par l’UDI. Et sur son – extrême – droite, le Rassemblement national est à prendre au sérieux. Comme jamais. En se fiant aux sondages nationaux. Ainsi qu’au rôle éliminatoire de l’abstention. Pour être qualifié au second tour, un duo de candidats (depuis 2015, un homme, une femme dans chaque canton) doit capter les voix de 12,5 % des inscrits.

Dans ce contexte, à la fois de périls et d’opportunités, les partis de gauche ligériens ont compris que la division revenait au néant électoral. A l’échelle régionale et nationale, sans doute aussi. Sauf que « nous, nous avons su, comme dans la plupart des départements du pays, être plus intelligents. Nous avons trouvé une ligne d’accord sur un projet commun », remarque Pierrick Courbon, conseiller départemental PS, actuellement à la tête du groupe d’opposition Loire Solidaire.

Encore six cantons sont en discussion pour ces élections départementales

Ce dernier compte cinq élus PS, un Génération.s, un EELV, un PC. Quand le groupe Gauche républicaine et citoyenne a dans ses rangs un PS, un LFI et un DVG. Il faut ajouter deux élus DVG non inscrits. Soit 13 conseillers d’opposition (+ un LREM) au sein de l’assemblée face aux 28 élus de la droite dont 17 sont réputés « divers » et un UDI. L’union de gauche qui se sera proposée aux élections départementales les 20 et 27 juin présente en tout cas de « l’inédit ».

Certains duos seront composés de candidats aux partis différents

Pierrick Courbon (PS)

De « l’historique » même, souligne Pierrick Courbon, en préambule d’une conférence de presse commune en visio lundi. « Les sortants PS de notre groupe seront candidats. D’autres noms d’autres formations sont aussi actés. Mais nous donnerons la liste des candidats canton par canton que début mai. En même temps que nous détaillerons notre projet. Certains duos seront composés de candidats aux partis différents. » « La Loire en commun » a jusqu’au mercredi 5 mai pour déposer ses candidatures et fignoler son union.

« La majorité actuelle a raté son rendez-vous avec l’Histoire »

Car l’accord est actuellement acté dans 15 des 21 cantons ligériens. Ils correspondraient « aux trois quarts de la population ». Il y a encore des difficultés, « parfois pour des questions relationnelles », reconnaît Pierrick Courbon. Et donc des discussions toujours en cours. Notamment dans le Roannais et le Gier. Mais les représentants des différents partis ont averti lundi que « quoi qu’il arrive, La Loire en commun aura un candidat dans chaque canton ». Dans certains cas, à Boën ou dans le Pilat par exemple, sans qu’ils soient étiquetés par un parti. Mais en s’appuyant sur des relais militants de gauche. Comme le mouvement Place Publique, par exemple.

L’union de la gauche s’est montrée très offensive face à la majorité actuelle, arguant qu’elle « avait raté son rendez-vous avec l’Histoire. Celui de la gestion de la crise sanitaire catastrophique, pour ne pas dire indigente ». Christophe Faverjon, conseiller PC et maire d’Unieux soulignait son « incapacité à fournir des masques » aux collégiens. Pierrick Courbon, le refus des primes aux aides à domicile, avant « de se raccrocher aux branches par opportunisme au lendemain  de l’annonce de la candidature du président Ziegler ». Il ajoutait le non accompagnement cet automne sur la question des vaccins.

« C’est un Département qui ronronne »

LFI a trouvé une ligne commune avec les autres formations de gauche au niveau local. Ici André Taurinya.

« Contrairement aux autres Départements, le nôtre a brillé par son absence. On préfère payer des canons à neige à Chalmazel, boucher le trou de fonctionnement de l’aéroport. C’est un Département qui ronronne et fait ce qu’il sait faire d’année en année. Sans répondre, sans anticiper la crise sociale qui se profile. » La France insoumise ne contredit pas, elle qui ne croit pas à « l’union pour l’union. Si nous le faisons, c’est que nous avons pu nous retrouver après un travail minutieux sur des mesures essentielles, insiste Andrée Taurinya. La principale compétence du Département c’est l’action sociale. Avec une volonté politique claire, on peut améliorer le quotidien des populations. A crise inédite, réponse inédite. »

A crise inédite, réponse inédite

Andrée Taurinya (LFI)

Jamais, « il n’y a eu un tel rassemblement à l’échelle du territoire. Nous travaillons à une ligne commune depuis cet été. Cela répond à une attente forte de la part des habitants. Le bilan de la majorité n’est pas bon », lance Christophe Faverjon. Et « l’humain sera au centre du projet, insiste Annie Andria (EELV).  Nous rejoignons un projet politique où le Département pourra mener une stratégie anti carbone sur ses leviers. Contrairement à la politique actuelle. »

Qui sera président d’une éventuelle majorité de gauche ?

Il s’agit de « mettre fin à une gestion pépère, mesquine en réalité, appuie encore Régis Juanico. Comme si on était dans les années 1990. Comme si on pouvait agir de la même façon avec les conséquences sociales devant nous. Dans le contexte du quoi qu’il en coûte, dire que « l’on a pas le fric »… C’est un logiciel dépassé, d’une d’orthodoxie obsolète. »

Qui sera président de leur majorité en cas de victoire ? Pierrick Courbon ? Lui qui a ouvert et animé la conférence de presse. Mais aussi répondu le plus souvent aux questions des journalistes ? « Nous allons d’abord présenter notre programme et nos candidats. Puis chacun devra ensuite passer devant les électeurs.  Nous le déciderons ensuite, assure l’intéressé. Ce serait sinon manquer de modestie, d’humilité. Comme Georges Ziegler. »

Cette fois la campagne est franchement ouverte. La chasse aux voix aussi.

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