Saint-Étienne
jeudi 5 décembre 2024
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Handicap : la Ville de Saint-Etienne et Métropole au rapport

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Fin juin, la municipalité et Saint-Etienne Métropole ont respectivement présenté leurs rapports annuels sur les actions développées pour la prise en compte du handicap et autour de l’accessibilité. Une batterie de mesures transversales effectuées en 2020 ont été énumérées dans la cadre de leurs commissions spécifiques. Et au fait, qu’en pensent les intéressés ?

« Le handicap, c’est quelque chose de majoritairement invisible », insiste Delphine Jusselme. L’adjointe chargée de l’accessibilité et du handicap illustre ses propos avec quatre chiffres : 7 % seulement des personnes en situation de handicap sont en fauteuil. Alors que 12 millions de Français sont concernés. 20 millions même en comptant les aidants. 24 % de la population active a été ou est concernée par le handicap. « Aussi, à Saint-Etienne, nous le prenons en compte de manière transversale dans chaque politique municipale », assure l’élue.

Fin juin, il lui revenait de présenter en conseil municipal le rapport 2020 de la commission communale pour l’accessibilité. A la suite des élections municipales, sa composition a été revue. Avec 36 membres répartis en cinq collèges. Le plus important est logiquement les représentants d’associations ou d’organismes de personnes handicapées (16). Suivi de celui des élus (10) puis des personnes « intéressées par la question ». Par exemple, l’ex parlementaire Jean-François Chossy qui a beaucoup œuvré dans ce domaine. Représentants du monde économiques et ceux des personnes âgées et autres usagers composent les deux autres collèges.

3,35 M€ directement investis dans la prise en compte du handicap

Chacun doit pouvoir se déplacer, se loger, accéder à un emploi, avoir accès à une vie sociale citoyenne. C’est ça, le bien-être social 

Delphine Jusselme, adjointe chargée de l’accessibilité et du handicap

Au titre de « ville inclusive durable Unesco », la majorité municipale revendique une forte implication dans ce domaine. Et d’être force de proposition via cette commission pour aller « plus loin que les normes et obligations légales ». « Chaque concitoyen doit pouvoir se déplacer, se loger, accéder à un emploi, avoir accès à une vie sociale citoyenne. C’est ça, le bien-être social », souligne Delphine Jusselme. En 2020, c’est un total de 3,35 M€ qui ont été spécifiquement attribués à l’amélioration de l’accessibilité à Saint-Etienne.

Dont 1,6 M€ affectés à des travaux dans 35 ERP (établissements recevant du public) de la Ville. Parmi lesquels, La Comète issue de la transformation de la Comédie, le Musée d’Art et d’industrie (MAI), le gymnase Puits de la Loire, des écoles et groupes scolaire (Jules Ferry, Guizay, La Montat…), des crèches et amicales laïques. Ou encore la mosquée de la rue Calixte-Plotton.

41 carrefours à feux tricolores mis aux normes

Côté voirie et espaces publics, 1,3 M€ a été investi. 43 rues et places ont vu leurs bordures abaissées ou la création d’une oreille sur la chaussée. Sinon la reprise de trottoirs et/ou de chaussées. 41 carrefours ont été mis aux normes (ils sont 61 désormais, soit 31 % des carrefours à feux). Leurs feux tricolores sonores sont dotés d’alarme. Mais indiquent aussi le nom de la rue. 49 places supplémentaires de stationnement réservé ont été créées. Ce qui donne un total de 1 077 places, soit 2,56 % du parc en surface.

De nombreuses autres actions complémentaires de mise en accessibilité ou d’amélioration : au sein de ZAC, de parcs, de traversées piétonnes, de parcours (à l’Opéra, au Jardin des plantes). Il s’agit aussi, de la mise en place de jeux pour enfants (parc Joseph Sanguedolce, place Joseph et Jean-Bernard) ou de toilettes adaptées. Une grande partie du travail consiste aussi à la sensibilisation du grand public via le programme Ville en partage. Hélas, dans le contexte de pandémie, seulement 28 des événements sur 69 prévues ont pu avoir lieu.

Le conseil municipal traduit en langage des signes en septembre

En 2021, des améliorations auront lieu à Métrotech, au Zénith et BHT.

Jean-Marc Thélisson, maire de Saint-Héand, en charge de la commission pour la Métropole

La prise en compte du handicap, c’est aussi l’accueil de travailleurs handicapés au sein de services de la Ville (ils sont 57), la formation des agents, par exemple au langage des signes (application Acceo). Dès septembre, le conseil municipal sera d’ailleurs traduit en langage des signes. Culture, enfance, jeunesse, éducation, sport, santé : difficile d’être exhaustif sur l’ensemble des actions menées.

Fin juin, le conseil métropolitain s’est d’ailleurs aussi prêté à cet exercice de bilan issu de sa propre commission. Celle-ci est davantage portée par les élus communaux : 49 membres (sur 76) pour 16 représentants d’associations. Parmi ses actions, peu ont concerné en 2020 ses EPR propres (plus rares que ceux municipaux). A noter des travaux dans les locaux d’accueil du Vélivert, dans le bâtiment d’accueil et gîtes de Sainte-Croix-en-Jarez. Ainsi que la mise en accessibilité de la Tour observatoire design. « Des améliorations auront lieu à Métrotech, au Zénith et BHT en 2021 », annonce Jean-Marc Thélisson, maire de Saint-Héand, en charge de la commission.

La passerelle de l’Hôpital Nord sera remplacée

C’est dans les transports, compétence oblige, que son action est la plus voyante. Par exemple, 97 000 € dans l’installation de barres d’appui et la modernisation des distributeurs de titres sur les quais de tramway. Ou encore 427 000 € dans la mise en accessibilité de 21 quais de bus supplémentaires (750 le sont désormais sur 2 000 « dépassant l’objectif initial des 650 »). A noter que les 10 nouveaux trolley bus sur le ligne M7 Bellevue-Michon sont, selon Métropole, parfaitement équipés vis-à-vis des diverses problématiques.

Enfin, « à la demande des personnes non voyantes, la Stas a mis en place pour un gong sonore en hyper-centre à l’approche des véhicules silencieux », signale Jean-Marc Thélisson. L’élu ajoute que l’application Moovizy est désormais adaptée au handicap visuel. L’expérience d’ouvrir le service de transports à la demande, Handi’Stas, aux non-voyants a débouché sur une pérennisation. 2021 verra le remplacement de la passerelle de l’hôpital Nord, l’identification des portes de tram pour les personnes ayant un handicap visuel. Ou encore 27 nouveaux quais aménagés.

CHU Saint-Etienne

7,59 % d’employés en situation de handicap à Métropole

Sur l’espace public, outre des travaux du parvis de l’église Le Corbusier à Firminy reportés (15 000 euros), 100 000 € ont été dépensés dans la mise aux normes des feux piétons et sonores de 51 carrefours au sein de 7 communes. Une œuvre qui se poursuivra en 2021 avec 46 nouveaux carrefours. Des chantiers de voirie comme des équipements technologiques de classes scolaires (en particulier les Ulis, à terme 100 % équipées) ont cependant été reportés à 2021 en raison du Covid.

Car à l’échelle métropolitaine aussi, les initiatives trouvent leur prolongement dans l’emploi au sein de services (taux de 7,59 % d’emplois directs, au-dessus de l’objectif des 6 % fixé par la loi), la formation de ses agents, la sensibilisation du grand public (les Semaines de l’égalité ont été cependant repoussées) et la mise en place de l’application ACCEO pour la traduction des échanges au sein de 7 communes tests en 2019/20. Les compétences de Métropole, l’amènent enfin à travailler sur le logement. Des accompagnements envers le parc privé ont totalisé 1,3 M€ pour 175 propriétaires. Quand, parallèlement, au sein du parc public, 1,6 M€ ont été consacrés à l’équipement PMR de 161 logements dans 14 communes.

L’accès à Handi’Stas trop compliqué pour les écologistes

Julie Tokhi, élue stéphanoise EELV faisait cependant remarquer en conseil métropolitain que l’un des engagements pris par la Métropole en 2015 prévoyait « pour fin 2019 la mise en accessibilité de l’ensemble des quais de bus. Il n’a pas pu être tenu et par conséquent. Le bureau métropolitain a acté la demande de prorogation d’un an auprès des services de l’Etat, reportant ainsi ce délai à fin 2020. Certes, 2020 a été particulièrement complexe. Mais les écologistes stéphanois s’étonnent de voir dans le rapport présenté aujourd’hui que seulement 21 quais de bus ont été mis en accessibilité. »

Enfin, ils saluent « l’extension du service Handi’Stas aux personnes non-voyantes. Nous espérons que cette expérimentation sera pérennisée. Néanmoins, l’accès à ce service manque de fluidité : il faut pour cela compléter un dossier, le renvoyer avec les pièces justificatives puis passer en commission pour être enfin inscrit, et ce pour une durée de 3 ans… » Métropole et Ville de Saint-Etienne ont souligné fin juin la satisfaction d’associations autour de ses actions. Notamment de l’APF France handicap, membre de leurs commissions. Notamment lors d’une journée d’audit sur le terrain, précise Métropole.

« Sur 12 lignes testées, nous avons atteint les 70 % de satisfaction »

« Nous avons effectivement procédé à une journée testing dans les transports le 29 avril en partenariat avec d’autres associations », précise Raphaël Venet, directeur territorial des actions Loire Haute-Loire et Cantal contacté par If Saint-Etienne. Résultat ? « Sur 12 lignes testées, nous avons atteint les 70 % de satisfaction. Les problèmes concernaient des manques au niveau de la sonorisation, des difficultés pour un agent à déployer sa palette d’accès. Il faut avoir conscience qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour permettre un déplacement serein de tous. Notamment sur la formation des agents, la voirie. Il faut aussi parler du logement où les dossiers restent compliqués. »

Cependant, « nos relations avec la Ville et la Métropole sont bonnes. Même si dans d’autres collectivités plus petites comme Aurillac par exemple, on peut travailler avec plus de proximité avec les techniciens. Ces deux collectivités montrent cependant indéniablement de la bonne volonté. On va dans le bon sens. Le service Handi’Stas est très apprécié par exemple. » Et l’APF de mettre le doigt en revanche sur une problématique plus large, « inter intercommunale », celle-là : « Il est très très compliqué d’effectuer un voyage entre Saint-Etienne et Montbrison par exemple… »

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    1 commentaire

    je voudrais dire ceci a notre maire que j’estime bien il faut que les gens handicapes puissent dormir la nuit car jusqua 3h du matin infernale a carnot entre les chiens qui jappent car ils doivent les excites apres 11h jusqua 3hplus une musique il ne faut pas dire que saint etienne est calme j’espere que de ce cote il faut faire des efforts je vous remercie d’entenir compte

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