Saint-Étienne
vendredi 19 avril 2024
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Ici, les sapeurs-pompiers de la Loire mettent volontairement le feu

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La visite dans le département, lundi, d’Alain Thirion, directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC), a été l’occasion d’inaugurer l’extension du centre de formation des sapeurs-pompiers de la Loire. Un site de simulation grandeur nature implanté au sein du centre névralgique du Service départementale d’incendie et secours (Sdis), lui-même situé rue du Chanoine-Ploton au Nord de Saint-Etienne.

Ce bâtiment permet d’effectuer des exercices d’intervention proches du réel. ©If Media/Xavier Alix

Qu’il s’agisse de formation initiale ou continue, de pros ou de volontaires, environ 1 500 sapeurs-pompiers bénéficiaient déjà chaque année de cet outil de simulation grandeur nature. « Jusque-là, nous pouvions proposer 140 journées de stage par an, explique le commandant Stéphane Dauphin, responsable depuis 4 ans du centre de formation des sapeurs-pompiers de la Loire. Avec cette extension, le rythme va pouvoir s’accélérer : on vise les 300 journées par an. Surtout que trois sous-officiers seront désormais affectés en permanence au centre de formation. »

En jouant le rôle d’une caserne, d’un Centre d’incendie et de secours (CIS) type, ces 280 m2 s’ajoutant aux bureaux et ses salles de cours du centre de formation et dans lesquels le Sdis (qui dépend du Département et des communes adhérentes) de la Loire a investi 800 000 euros enrichissent les exercices pratiques des soldats du feu. La pratique, le fait de simuler des situations de terrain au plus près de sa réalité, c’est l’objet et tout l’intérêt du centre de formation ligérien. « Ce type d’équipement tend à devenir de plus en plus courant, parfois à échelle régionale en milieu plus rural, note le commandant Dauphin. Mais il est vrai que le nôtre, avec celui de Lyon, a été précurseur. »

L’extension du centre a donné lieu à une cérémonie officielle. ©If Media/Xavier Alix

Bâtiment en feu et voitures à désincarcérer

Il a été créé en 2011 pour 1,2 M€ derrière les grilles du site accueillant l’état-major du Service départementale d’incendie et secours (Sdis) rue du Chanoine-Ploton au Nord de Saint-Etienne. On y croise des carcasses de voiture fumantes, sinon portant les stigmates d’accidents et d’exercice de désincarcération des (fausses) victimes. Un immeuble entier simule, lui, une habitation ou des bureaux. L’intérieur est entièrement en béton et en métal. Et pour cause : les pompiers pour une fois, mettent là volontairement le feu via l’une ou plusieurs des huit sorties élaborées à cet effet. De quoi imaginer une vingtaine de scénarios. Sur la partie froide du bâtiment, les stagiaires peuvent s’essayer au sauvetage de victimes inconscientes par rappel ou encore au port de l’Appareil respiratoire isolant (Ari).

Autre élément fictif permettant d’appréhender le réel mais lui, en restant assis sur une chaise : ce simulateur en réalité virtuelle sur écran dans l’une des salles du centre. Le tout est donc désormais complété par un plateau technique et une remise. Lundi, les lieux étaient visités par Alain Thirion, préfet affecté depuis 3 ans à la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) à l’échelle nationale. L’occasion d’une cérémonie d’inauguration solennelle et d’une revue de troupes aux côtés de la préfète de la Loire Catherine Seguin. L’après-midi, Alain Thirion devait aussi se rendre au vaccinodrome de Saint-Etienne.

Le centre dispose aussi d’un simulateur virtuel. ©If Media/Xavier Alix

Le changement climatique change la donne

Pourquoi cette venue dans la Loire ? « Nous effectuons régulièrement ce type de visites dans des territoires aux physionomies différentes pour prendre le pouls, évaluer les différents besoins, échanger avec les collectivités locales autour de leurs Sdis. Juste avant Saint-Etienne, j’étais dans l’Yonne par exemple, répond Alain Thirion. Il s’agit, aussi, de saluer l’engagement fort de tous ceux, volontaires ou professionnels, qui participent à l’œuvre a sécurité civile, un des plus importants services publics de notre pays, et d’ailleurs mis à l’épreuve par le Covid. » Le « DGSCGC » du pays souligne, aussi, la prise en compte dans les moyens déployés des nouvelles problématiques autour notamment des conséquences du réchauffement climatique : hausse de la fréquence des inondations ou encore des incendies estivaux de type méditerranéen qui ont tendance désormais à s’inviter sous nos tropiques, comme l’a montré l’été 2020.

A défaut de faire part de nouveaux moyens matériels ou humains dans la Loire ou ailleurs, Alain Thirion a évoqué la nouvelle législation en matière de sécurité civile, rappelant la nécessité de développer des outils de prévention et d’intervention adaptés. A noter en tout cas, que le Centre de formation du Sdis est ouvert dans la mesure du possible à des associations ou des entreprises souhaitant faire bénéficier à ses membres d’une pédagogie autour des gestes de secours.

3e en partant de la gauche, Alain Thirion, directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises aux côtés de la préfète ce lundi à Saint-Etienne. ©If Media/Xavier Alix
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