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jeudi 28 mars 2024
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Journée internationale des droits des femmes : six Ligériennes témoignent

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À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, plusieurs initiatives ont été mises en place hier dans la Loire. Parmi elles, une rencontre inédite s’est déroulée à la préfecture.

Catherine Séguin, préfète de la Loire, entourée de ses six invitées pour la Journée mondiale des droits des femmes le 8 mars 2021 © NB / IF Saint-Etienne

Lundi 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, six profils très différents ont été invités par la préfète de la Loire, Catherine Séguin, à venir témoigner de leurs parcours et des embûches qu’elles ont pu rencontrer en tant que femme. Rappelant en préambule la thématique générale de cette journée (« Leadership féminin : pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19 »), la préfète a insisté sur l’importance du sujet de l’égalité hommes/femmes, « un objectif républicain et une grande cause nationale du quinquennat d’Emmanuel Macron ». Elle a également énoncé plusieurs chiffres. Notamment concernant les violences conjugales : depuis le début de la crise sanitaire une augmentation de 20 à 30 % de plaintes a été observée.

Élue, sportive, agricultrice, sous-préfète, médecin et directrice

Autour de la préfète de la Loire ont pris la parole tour à tour : Nicole Peycelon, adjointe en charge de la tranquillité publique et de la propreté à la Ville de Saint-Etienne, Grazia Picariello, directrice chez Cera Engineering à Villars, Julie Gagnaire, docteure en pharmacie et responsable de l’unité Hygiène au CHU de Saint-Etienne, Pauline Stolarz, 17 fois championne de France de kendo, Cécile Dadolle, agricultrice à Vézelin-sur-Loire et Céline Platel, sous-préfète et directrice de cabinet à la préfecture de la Loire.

L’élue à la Ville de Saint-Etienne, Nicole Peycelon (au micro), avec Céline Platel à sa gauche et Grazia Picariello à sa droite © NB / IF Saint-Etienne

Au travers d’échanges nourris, toutes sont revenues sur leurs différentes évolutions professionnelles. Nicole Peycelon a expliqué ne pas avoir constaté « d’obstacles insurmontables » au cours de sa carrière. Mais a relativisé en précisant que les femmes doivent « encore et toujours faire preuve de leurs compétences par rapport aux hommes sur certains postes ». Selon elle, elle n’est « pas une femme élue, mais une élue femme ». Une nuance qui a son importance.

Je ne suis pas une femme élue, mais une élue femme.

Nicole Peycelon, élue

Grazia Picariello, de son côté, évoluant dans un secteur très masculin, a mis en avant le fait que dans une entreprise « une femme c’est une autre vision ». Et qu’au sein de sa structure elle ne réfléchit pas en terme de genre mais de compétences. La responsable a aussi fait passer un message d’espoir : « On se casse la figure de temps en temps et on se relève, on continue et on progresse en faisant avancer l’idée que femme ou homme, c’est la même chose ».

Pour Cécile Dadolle, qui vient de reprendre l’exploitation agricole de son père en début d’année après avoir suivi deux ans de formation intense, les choses n’ont pas été toujours faciles. « C’est un métier très masculin, avance-t-elle. On ressent les regards derrière soi. Il faut du caractère, ne rien lâcher et ne pas prendre en compte l’opinion d’autrui. » Elle a également tenu à préciser que certains hommes agriculteurs sont heureux de voir des femmes arriver dans ce métier, un signe d’évolution positive.

Julie Gagnaire, au contraire, a évoqué le fait que dans son unité au CHU de Saint-Etienne qui lutte notamment contre les infections nosocomiales, « il manquerait presque des hommes », les femmes étant largement majoritaires. Cela dit, elle a rappelé l’importance pour les femmes d’être indépendante financièrement afin d’avoir de la liberté, de ne pas justifier ses choix personnels mais également d’apprendre à dire non. Elle a enfin souligné l’énorme travail à faire en France en matière de politique, pour arriver à une meilleure égalité hommes/femmes.

Il faut du caractère, ne rien lâcher et ne pas prendre en compte l’opinion d’autrui.

Cécile Dadolle, agricultrice
Cécile Dadolle (au micro) avec à sa gauche Pauline Stolarz et Julie Gagnaire © NB / IF Saint-Etienne

Selon Pauline Stolarz, « les femmes peuvent arriver à des résultats similaires aux hommes mais avec des moyens différents ». La championne de kendo, évoluant aujourd’hui au cabinet de la préfecture de la Loire, est revenue sur son chemin de vie qui l’a menée à glaner de multiples titres de championne de France mais également à guider l’équipe de France féminine sur le toit de l’Europe. Selon elle, « il n’y a pas de sujet hommes contre femmes. Par exemple, dans le kendo, les hommes deviennent rapidement plus costauds avec l’âge, mais j’ai refusé de devenir moins forte au prétexte que j’étais une fille. Ce sport est avant tout une affaire de stratégie et de mental. »

Enfin, Céline Platel, sous-préfète de la Loire et directrice de cabinet de la préfète, a expliqué ne pas avoir connu de « grosses difficultés ou obstacles » en tant que femme. Elle a plutôt parlé de « discrimination liée au milieu social », notamment lors de ses études de droit. Mais elle a réussi « à ne pas s’interdire le champ des possibles ». Ce qui lui a plutôt bien réussi. Après 15 années passées au service du ministère de l’Intérieur, elle a également tenu à rendre hommage à cette institution, précisant qu’elle « pousse les femmes et prône l’égalité ». Elle a rappelé également quelques chiffres : en 2020, on dénombre 38 femmes préfètes et 157 sous-préfètes en France contre 7 préfètes et 73 sous-préfètes en 2005.

Vous pouvez revoir cette rencontre en vidéo sur cette page.

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