La régulation dynamique de la vitesse sur l’A47 devrait être mise en service en 2026
Petit serpent de mer depuis que la préfecture de Région avait imposé en 2013 l’abaissement de la vitesse maximale à 90 km/h sur l’ensemble de l’A47, l’idée d’une régulation dynamique autorisant le 110 km/h en cas de trafic favorable avait alors été d’emblée mise sur la table comme compensation d’une décision contestée par plus d’un acteur de la consultation. En 2020, le lancement des travaux pour 2023 avait été annoncé mais seulement à des élus locaux. Contactée, la Dir1 Centre Est confirme à If Saint-Etienne que le projet n’est pas abandonné…
D’un côté, une vitesse maximale de 130 km/h sur la plus grande partie du parcours de l’A48 reliant le Nord Isère à Grenoble. De l’autre, un 90 km/h systématique entre Saint-Chamond et Lyon sur l’A47… Certes, jusqu’aux abords nord de l’agglomération grenobloise, du moins, ce n’est sans doute pas la même intensité de trafic. Mais on peut se poser la question de la justification d’un différentiel non pas de 20 mais de de 40 km/h entre la majeure partie du tracé d’une autoroute payante – l’A48 (Area, filiale d’APRR) – elle aussi sinueuse, qui plus est souvent en en pente, dotée d’une voie réservée aux véhicules lents sur 9 km et elle aussi en 2×2 voies en grande partie (sur 40 de ses 51 km), avec une autre, publique et donc gratuite : l’A47.
En particulier sur le parcours de cette dernière allant de la sortie de Rive-de-Gier jusqu’à Givors, une fois le goulet d’étranglement ripagérien passé. Il n’empêche, en décembre 2013, après un an d’expérimentation, la préfecture de la Loire annonçait le passage définitif de 110 à 90 km/h sur l’ensemble de l’A47 après un an et demi d’expérimentation voulue par la préfecture de Région. Les avis défavorables de l’Association des maires de la Loire (AMF42) ou encore de représentants d’usagers, comme la Fédération nationale des transports routiers de la Loire (FNTR42) et la Fédération française des motards en colère (FFMC) 42 n’y avaient rien changé. Cependant, un projet de régulation dynamique de la vitesse leur avait été alors annoncé pour 2015.
« L’État travaille sur un projet »
L’idée : mettre en place des panneaux d’information à affichage variables, comme ceux posés depuis sur l’A72, pour autoriser le 110 km/h en dehors des heures de pointe lorsque la densité du trafic l’autorise. L’investissement était alors évalué à 2 M€. Retardé par une responsabilité financière d’abord affectée au plan Etat/Région avant de l’être à la Dirce (selon la FNTR42 l’enveloppe prévue aurait été finalement transférée sur des équipements d’information destinés à l’A46 autour d’OL land…), puis par le feuilleton « oui-mais-en-fait-non » fatal à l’A45, le projet avait été récupéré en 2019 par le comité de concertation et de suivi de la démarche d’amélioration de la mobilité entre Saint-Étienne et Lyon. Sous responsabilité du préfet de région, cette vaste instance qui mobilise des centaines d’élus et de techniciens publics de la Loire et du Rhône planche depuis 3 ans, dans une relative discrétion, sur la réutilisation des 400 M€ prévus par l’Etat à l’origine pour l’A45.
Dans un des nombreux documents de travail qu’If Saint-Etienne avait pu se procurer à l’automne 2020 (sollicitée par notre rédaction il y a 2 ans, la préfecture de Région n’avait communiqué qu’a minima), le lancement des travaux nécessaires était fixé à 2023. Nous avons donc contacté il y a quelques jours la Dir Centre Est pour savoir où en était le projet. Réponse : « l’État travaille sur un projet de pose d’équipements dynamiques de signalisation de police, entre Terrenoire et Givors Ouest sur l’axe N88-A47, dans les deux sens. Ces nouveaux équipements dynamiques permettront de mettre en œuvre des mesures de gestion du trafic : régulation dynamique des vitesses, limitation de vitesse au droit des chantiers, information d’urgence en cas accident ou incident divers. »
12 hauts-mats de signalisation dynamique prévus
Cela nécessiterait ainsi d’intervenir sur 28 sites différents pour y implanter 16 nouveaux portiques métalliques et 12 hauts-mats supportant des panneaux de signalisation dynamique. « Compte tenu de l’ampleur des travaux et de la concomitance avec les autres chantiers importants sur l’A47, ajoute la Dir, cette opération ne pourra se tenir qu’après les travaux d’élargissement de bande d’arrêt (qui doivent commencer en 2023, Ndlr) d’urgence et d’amélioration des échangeurs. » Les derniers travaux cités par la Dir sont, eux aussi, un des nombreux volets d’amélioration actés de la mobilité entre Lyon et Saint-Etienne (qui ne se limitent d’ailleurs pas aux seuls aspects routiers).
Le calendrier du projet de régulation de vitesse sur l’A47 est en tout cas désormais le suivant. En 2023 et 2024, doivent avoir lieu les études, rédaction des cahiers des charges et recrutement des entreprises. En 2025 et 2026, devraient avoir lieu les travaux puis, enfin, la mise en service de la régulation de vitesse. Le nouveau montant de l’investissement – on parlait environ de 2 M€ il y a une dizaine d’années – sera « déterminé par les études ».
1 Direction interrégionale des routes.
2 Il faut, très théoriquement, y ajouter un total équivalent réparti entre Région, le Département de la Loire et Saint-Etienne Métropole. Mais l’A45 annulée, leurs exécutifs refusent de maintenir le versement ces sommes qui auraient donné lieu à des emprunts côté ligérien.